Retraite
Lors de la campagne présidentielle de 2022, très loin d’une union des gauches, les socialistes, les communistes et La France Insoumise étaient à couteaux tirés. Les critiques visant LFI et son candidat Jean-Luc Mélenchon étaient nombreuses et de nombreux cadres Insoumis se plaignaient que le reste de la gauche se montrait plus agressif vis-à-vis d’eux […]
Lors de la campagne présidentielle de 2022, très loin d’une union des gauches, les socialistes, les communistes et La France Insoumise étaient à couteaux tirés. Les critiques visant LFI et son candidat Jean-Luc Mélenchon étaient nombreuses et de nombreux cadres Insoumis se plaignaient que le reste de la gauche se montrait plus agressif vis-à-vis d’eux que leurs adversaires de droite et du centre. Raison pour laquelle la coalition de la gauche pour les législatives de 2022, la Nupes, avait été critiquée. Car elle n’était qu’une alliance de circonstance et non une alliance sincère. Aujourd’hui, toutefois, alors que la Nupes s’est muée en Nouveau Front Populaire, une nouvelle crise oppose les différents partis concernant le candidat qui représentera le courant en 2027 à la présidentielle. Sans surprise, du côté de LFI il ne fait aucun doute que Jean-Luc Mélenchon sera une nouvelle fois leur candidat. Mais cette fois-ci les Insoumis tentent d’imposer leur chef de file comme candidat unique du NFP. Une perspective qui rebute totalement leurs partenaires. Le Premier secrétaire du PS s’est ainsi dit favorable à un «processus de sélection» pour désigner un candidat commun dans deux ans et demi. Dans un entretien d’Olivier Faure accordé à Ouest France ce dimanche, pour «un candidat commun de la gauche et des écologistes» pour la prochaine élection présidentielle. Seul nom rayé a priori de la liste des prétendants élyséens par le socialiste : celui de Jean-Luc Mélenchon. «Il a l’intention d’être candidat mais il ne peut pas être le candidat de toute la gauche», a affirmé le dirigeant du PS, qui veut «présenter une personnalité qui rassemble toutes les sensibilités de la gauche écologique et sociale». Or, selon lui, «Jean-Luc Mélenchon a tout fait pour ne pas être ce candidat-là». Aussi, le député de la Seine-et-Marne agite le spectre d’une «disparition» de la gauche si elle partait en ordre dispersé et ne parvenait pas à accéder au second tour de la présidentielle «pour la quatrième fois en vingt-cinq ans». Pour écarter ce sombre scénario, il suggère de mettre en place «un processus de sélection accepté par tous» du futur candidat commun. Et de citer pêle-mêle «une primaire, un conseil des sages, une convention citoyenne, un mélange de plusieurs procédés». Le même jour, dans l’émission Questions politiques de France Inter, Manuel Bompard a balayé la proposition de son allié socialiste. «Les primaires ça crée des divisions, ça crée des clivages et au lendemain de la primaire, vous avez les opposants au candidat qui a finalement été désigné, qui vont soutenir un autre candidat», a fustigé le coordinateur de La France Insoumise. Avant de renchérir : «Une primaire dans laquelle on dit ‘’il y a ceux qui ont le droit de participer et ceux qui n’ont pas le droit de participer’’… tout ça n’est pas sérieux». Pour l’Insoumis, Jean-Luc Mélenchon reste «la personne la mieux placée s’il devait y avoir une élection présidentielle demain». Pour Faure, toutefois, il a à de nombreuses reprises prouvé que ses velléités d’indépendance sont souvent oubliées sous la moindre pression des Insoumis. Du côté des communistes, l’on peut également attendre des résistances, leur dirigeant, Fabien Roussel, ayant eu de nombreuses passes d’armes avec des cadres de LFI et Jean-Luc Mélenchon lui-même. Les tractations et les négociations commencent ainsi pour les Insoumis qui refusent de considérer un autre candidat pour les représenter. Pour Mélenchon, une union de la gauche derrière lui est un élément essentiel pour sa future campagne lors de la laquelle il sera âgé de 75 ans, en faisant assurément sa dernière tentative de conquérir l’Élysée avant la retraite.
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