«De Londres à Jérusalem, Terreur promise» de Akli Ourad: L’apartheid sioniste en Palestine vu de l’intérieur

C’est à un poignant témoignage sur l’apartheid auquel sont soumis les Palestiniens dans leur propre pays sous la matraque sioniste, que nous invite Akli Ourad dans son premier livre (et sûrement pas le dernier), «De Londres à Jérusalem, Terreur promise», publié aux éditions Casbah.

Par Nadjib Stambouli Résidant alors, il y a une vingtaine d’années en Angleterre, son responsable dans le bureau d’études où il était employé en qualité d’ingénieur en Travaux publics, lui confie une mission presque impossible mais pour laquelle notre futur auteur semblait tout désigné, en «territoires palestiniens». Il accepte, malgré la dangerosité de la tâche, attiré par le sentiment d’une occasion qui ne se présentera plus jamais, celle de voir de près, et même de partager, une semaine durant, ce que vivent, plutôt ce qu’endurent les Palestiniens sur leurs terres spoliées depuis 1948. C’est un récit, journal de bord pas comme les autres, dans lequel en chaque page, chaque paragraphe, chaque ligne, Akli Ourad nous fait revivre avec une plume vivante, ce qu’il a vu, de ses yeux vus, comme brimades et exactions infligées par les forces d’occupation au peuple martyr de Palestine sous la complicité des puissances occidentales, celles-là mêmes qui avaient créé cet Etat fantoche. Le chargé d’une mission technique en Cisjordanie savait dès le départ que son voyage ne serait pas un périple de douce villégiature, mais ce qu’il vivra et observera dépassera l’imagination la plus fertile. Déjà, dans l’aéroport londonien, il aura un avant-goût de l’hyper sécurité d’Israël, confinant à de la paranoïa d’Etat, à coup d’interrogatoires dont il ne sortira qu’en usant de délicats subterfuges, impression qu’il confirmera par la suite en voyant les deux avions militaires accompagner dans le ciel l’avion de voyageurs jusqu’à l’atterrissage. C’est à une interminable enfilade de contrôles, ce que vivent d’ailleurs les Palestiniens au quotidien, dans des check points disséminés à travers Israël, y compris en Cisjordanie, que sera confronté le cadre technique en mission, autant d’obstacles qu’il traversera grâce à son passeport britannique, qui ne se révèlera pas pour autant un laissez-passer ouvrant avec facilité tous les barrages. Sans jamais verser dans les jérémiades ou le ton plaintif sur les souffrances d’un peuple soumis à l’une des pires oppressions que l’Histoire ait enregistrées, Akli Ourad fera un diagnostic sans complaisance de ce qu’il appellera à raison «l’apartheid», qui n’a rien à envier à celui vécu par les compatriotes de Mandela. Jusqu’à Jérusalem où son sésame sera la Fatiha récitée devant un soldat sioniste, l’auteur emmènera le lecteur à travers les villes et quartiers traversés en restituant l’atmosphère oppressive qui règne sur les lieux, en injectant dans l’écrit des passages sur l’histoire et des références très utiles, qui n’encombrent pas l’œuvre, mais au contraire lui confèrent un caractère informatif venant enrichir un style vivant, sérieux sans être austère et parfois allégé par des pointes d’humour, noir forcément. Nous nous garderons évidemment de reproduire toutes les escales de ce périple dans l’injustice vécue par tout un peuple, restituée en un reportage saisissant de fidélité à la dure réalité de la dure épreuve de vivre en terre palestinienne spoliée. Par contre, nous invitons avec force le lecteur à se procurer ce livre-document qui viendra enrichir toute bibliothèque exigeant en ouvrages d’excellente qualité. En somme, Akli Ourad nous aura dévoilé une autre de ses facettes, celle d’écrivain de talent et le lecteur est d’ores et déjà fondé à attendre de lui d’autres publications, qu’elles soient réalistes ou de fiction. Notons enfin que l’auteur sera présent pour des séances-dédicaces au Sila, stand Casbah. N. S. «De Londres à Jérusalem, Terreur promise», Akli Ourad, Casbah éditions.