Formation professionnelle : Yacine Oualid dresse son bilan  

Prenant officiellement les rênes du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine Oualid a tenu à adresser, ce mardi,  un long message à la communauté de la formation et de l’enseignement professionnels. Dans ce texte empreint de reconnaissance et de fierté, le ministre sortant a livré un bilan dense de près d’une année passée à la tête du secteur, qu’il décrit comme une expérience « exceptionnelle » et « riche en enseignements ».

Arrivé à la tête du ministère en novembre 2024, Yacine Oualid avait trouvé un secteur en quête de souffle nouveau. Moins d’un an plus tard, il se félicite d’avoir enclenché une série de réformes structurelles. Les Assises nationales de la formation et de l’enseignement professionnels, organisées pour la première fois, ont jeté les bases d’une vision stratégique rénovée, tournée vers l’adaptation aux réalités économiques et sociales du pays.

L’un des piliers de cette modernisation a été la numérisation. Le ministre rappelle ainsi l’organisation de la première rentrée sans papier, une innovation qui a marqué un tournant dans la gestion administrative du secteur. Dans le même esprit, il a souligné le lancement du projet d’équipement de 50 académies numériques, appelées à jouer un rôle central dans la formation aux métiers de demain. La diversification des offres pédagogiques a également été une priorité, avec l’introduction de plus de 40 nouvelles spécialités destinées à répondre aux mutations rapides du marché de l’emploi. Pour Yacine Oualid, il s’agit d’un signe fort soutenant que « la formation professionnelle ne doit pas être une voie de repli, mais un tremplin vers l’avenir ».

Ouverture sur le monde et l’Afrique

Dans son bilan, le ministre a également relevé l’importance du rayonnement international du secteur. Argumentant que l’organisation de la première édition nationale des Olympiades des métiers et l’adhésion de l’Algérie à l’organisation mondiale WorldSkills ouvrent la perspective d’une première participation nationale à ce rendez-vous planétaire des savoir-faire. « C’est une reconnaissance de la place de l’Algérie parmi les nations qui valorisent leurs talents », a-t-il affirmé.

La dimension continentale n’est pas en reste. Le ministre a mis en avant le rôle de plus en plus important du Centre africain de formation professionnelle de Boumerdès, véritable hub régional, ainsi que l’augmentation du nombre de bourses offertes aux étudiants africains. Autant d’initiatives qui ont pour objectif de renforcer l’ancrage de l’Algérie dans son environnement africain et à promouvoir la solidarité entre peuples frères.

La volonté de hausser le niveau de qualité s’est également traduite par l’obtention de la certification ISO 21001 par dix établissements de formation, une première dans le secteur. Le ministre précise que cette expérience serait progressivement élargie, afin que l’ensemble du réseau se conforme aux standards internationaux. Il a aussi rappelé aussi la mise en place du référentiel national de formation et de compétences (RNFC), qui remplacera dès la rentrée prochaine l’ancienne nomenclature des filières et spécialités. Cette réforme, selon lui, permettrait une meilleure lisibilité et une plus grande cohérence des parcours de formation.

Dans son message, Yacine Oualid s’est également félicité de la mise en place de procédures de nomination transparentes et numérisées pour les directeurs d’établissements.  Assurant que c’est un pas décisif pour rompre avec les pratiques opaques et garantir la primauté du mérite. Il a également évoqué l’alignement du calendrier des vacances scolaires sur celui de l’éducation nationale, une mesure qui facilite la vie des familles, ainsi que la vaste opération de modernisation des équipements pédagogiques, destinée à des centaines d’institutions de formation.

En outre, il a rappelé le lancement de plus de 130 centres de développement de l’entrepreneuriat, véritables incubateurs destinés à encourager les jeunes diplômés à créer leur propre activité. À cela s’ajoutent la première compétition nationale de l’innovation en formation professionnelle, la création d’une prime pour l’apprentissage, et même l’initiation d’un projet de maison d’édition spécialisée pour les publications pédagogiques.

Plus personnel, le message du ministre a valorisé ses rencontres avec « des milliers de jeunes, des enseignants et des administrateurs », qu’il dit avoir écoutés « avec sincérité et responsabilité ». Confiant que ces échanges directs ont constitué « le cœur battant » de sa mission. Il a ainsi assuré que « toutes ces initiatives, n’auraient pas vu le jour sans l’engagement des cadres et des partenaires sociaux et économiques ». C’est donc avec gratitude qu’il quitte la formation professionnelle, convaincu que « ce qui a été accompli constitue une base solide pour poursuivre la modernisation ».

En s’adressant à sa successeur, Nacima Ahrab, il exprime toute sa confiance, déclarant qu’« elle est la femme de la situation, capable de porter le secteur vers davantage de prospérité ».

Si ce bilan sonne comme une page qui se tourne, Yacine Oualid insiste sur la continuité de son engagement. « Aujourd’hui, j’avance avec détermination vers une nouvelle responsabilité, celle de l’agriculture et du développement rural », écrit-il. Un portefeuille stratégique, au cœur de la souveraineté alimentaire et du développement du pays, où il promet de mobiliser la même énergie et la même volonté de réforme. 

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