Génériques, biotechnologies, immunothérapie: Après la réussite industrielle, l’Algérie mise sur l’innovation pharmaceutique

L’Algérie poursuit sa montée en puissance dans l’industrie pharmaceutique et s’impose comme un acteur incontournable sur le continent africain, avec plus de 200 usines et une couverture locale de 79 % des besoins en médicaments. Par Meriem B. Invitée hier de l’émission  » L’invité du matin  » sur les ondes de la Radio nationale, le […]

Mai 13, 2025 - 20:35
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Génériques, biotechnologies, immunothérapie: Après la réussite industrielle, l’Algérie mise sur l’innovation pharmaceutique

L’Algérie poursuit sa montée en puissance dans l’industrie pharmaceutique et s’impose comme un acteur incontournable sur le continent africain, avec plus de 200 usines et une couverture locale de 79 % des besoins en médicaments.

Par Meriem B.

Invitée hier de l’émission  » L’invité du matin  » sur les ondes de la Radio nationale, le Dr Khadidja Bouguera, responsable de la gestion de la qualité à l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), a détaillé les avancées significatives du pays dans ce secteur stratégique. Elle a met en lumière les avancées réalisées, les défis à venir, et les ambitions du pays en matière de souveraineté sanitaire, d’innovation et de production de matières premières.
Avec 218 usines pharmaceutiques, soit plus d’un tiers des installations du continent africain, l’Algérie s’illustre comme un pôle de production régional.  » C’est un succès majeur dans le développement de nos capacités de production nationales « , s’est félicitée le Dr Bouguera. Sous l’impulsion des orientations présidentielles, l’industrie pharmaceutique algérienne entame une seconde phase de son développement, axée sur la production locale de matières premières, un domaine jusqu’ici fortement dépendant des importations. Ces projets, pilotés par le groupe public Saïdal, visent à renforcer l’autonomie du pays face aux crises d’approvisionnement mondiales. Créée en 2020, l’Agence nationale des produits pharmaceutiques a rapidement structuré son action malgré des débuts freinés par l’absence de cadre juridique. Aujourd’hui, les résultats sont au rendez-vous : plus de 2 500 médicaments ont été enregistrés ou autorisés en 2024, soit le double de l’année précédente.  » Ce progrès s’explique par la rigueur des évaluations scientifiques et techniques menées par nos comités spécialisés et nos laboratoires de contrôle qualité « , a précisé la responsable, tout en insistant sur le dialogue constant entre l’agence et les opérateurs économiques, publics comme privés. La dynamique ne se limite pas aux médicaments. Le pays a triplé sa production de dispositifs médicaux et a enregistré plus de 4 000 références sur la même période, marquant ainsi une diversification encourageante du tissu industriel.

Objectif : atteindre le « niveau de maturité 3 » en matière de contrôle
L’un des prochains défis est de taille : atteindre le niveau 3 de maturité réglementaire selon les normes de l’OMS, une distinction obtenue par seulement 13 pays dans le monde.  » Nous visons cette reconnaissance d’ici septembre ou fin 2025. Elle renforcerait la crédibilité de nos produits sur les marchés régionaux et internationaux « , a souligné l’invitée. Actuellement, près de 79 % des besoins du marché national en médicaments sont couverts par la production locale. Une performance saluée, mais qui appelle à davantage de régulation. Une feuille de route nationale est en cours d’élaboration pour mieux cibler les segments sensibles aux pénuries, éviter la surproduction et assurer un équilibre durable. La responsable a également mis en avant la qualité des médicaments génériques produits localement, tout en reconnaissant que l’innovation reste le prochain grand défi. L’Algérie ambitionne de se positionner sur des segments de pointe comme la médecine génétique, l’immunothérapie ou la biotechnologie, à travers des partenariats internationaux. Concernant la fixation des prix des médicaments, Bouguera a expliqué que cette opération est assurée par un comité ministériel économique multisectoriel, après la fin des procédures d’enregistrement, d’étude technique et de contrôle. Le prix tient compte de plusieurs critères tels que le coût de la matière première et le pouvoir d’achat du citoyen. Enfin, à propos des pénuries de certains médicaments, elle a insisté sur le fait que  » le phénomène est désormais mondial « , en raison du manque de matières premières, et que l’implication de tous les acteurs est essentielle pour faire face à ce défi au niveau local.
M. B.