Les cadeaux de Bibi

Pour qu’il soit bien clair qu’il ne s’était engagé à rien, ni vis-à-vis de la résistance ni de la population civile de Ghaza dans le processus conduisant à la libération du dernier captif encore vivant de nationalité américaine, un geste d’humanité de la part du Hamas, Edan Alexander, le gouvernement israélien a renoué avec les […]

Mai 13, 2025 - 20:35
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Les cadeaux de Bibi

Pour qu’il soit bien clair qu’il ne s’était engagé à rien, ni vis-à-vis de la résistance ni de la population civile de Ghaza dans le processus conduisant à la libération du dernier captif encore vivant de nationalité américaine, un geste d’humanité de la part du Hamas, Edan Alexander, le gouvernement israélien a renoué avec les frappes aériennes contre des civils à peine ce dernier a-t-il retrouvé la liberté. Il était pourtant attendu que la trêve observée par l’armée israélienne pendant cette libération se poursuive à tout le moins au cours des trois jours de la tournée de Donald Trump dans la région. Au lieu de quoi un hôpital a été bombardé ; dans le nombre des patients tués à ce moment, un journaliste palestinien, Hassan Aslih, non encore remis des blessures consécutives aux frappes du 7 avril dernier, qui avaient causé entre autres la mort de deux journalistes. Quand Israël veut qu’une mention spéciale soit faite d’une de ses oeuvres, il frappe à l’endroit précis où il sait se trouver des journalistes. Benjamin Netanyahou a exprimé son bonheur d’assister à la libération d’Alexander, obtenue selon lui par la conjonction de la pression militaire exercé par lui et par la pression diplomatique due au président américain.

Il n’en reste pas moins qu’Alexander n’a pas voulu le rencontrer, alors qu’il a tenu à remercier Trump. Reste maintenant à savoir si la reprise des bombardements alors que Trump entame une tournée de trois jours dans la région n’est pas une erreur dont le gouvernement israélien aurait bientôt à se repentir, en tant que gage de désinvolture envers le président des Etats-Unis. Voilà un pays dont l’existence, de même celle des Etats que visite Trump, dépend de la protection que lui assurent les Etats-Unis, mais qui bombarde et tue comme s’il pouvait s’en passer. L’administration américaine avait déjà fait part de son inquiétude qu’Israël attende le voyage de Trump pour multiplier ses frappes sur Ghaza, dans le but évident de faire dans ce cas de sa tournée un bide, un four dont il aurait hâte de sortir. A cet égard ses pires craintes sont en train de se réaliser. Israël ne lui épargnera rien. Tout ce qui est susceptible de faire de son voyage un moment pénible à passer, il le fera. Trump s’est vu offert avant son voyage un cadeau somptueux de la part du Qatar, un Boeing 747 flambant neuf, destiné à devenir le nouvel avion présidentiel. D’autres cadeaux probablement l’attendent tant en Arabie saoudite qu’aux Emirats. Il pouvait espérer par conséquent trois jours de fête, et même de bonheur, mais que son ami Bibi (Benyamin) a entrepris de gâcher à l’instant même où il s’envolait pour l’Arabie saoudite. Pas un des dirigeants qu’il va rencontrer qui ne va attirer son attention sur ce manque d’égard envers sa personne de la part du gouvernement Netanyahou, qui après tout lui aussi lui doit d’être encore là. La tournée ne faisant que commencer, Netanyahou n’a pour ainsi dire que l’embarras du choix quant aux moyens de la saboter. Il fait déjà massacrer plusieurs dizaines de Palestiniens par jour. Il peut très bien passer à une vitesse supérieure et massacrer d’un coup des centaines pour scander la venue de Trump dans la région. Cependant pas en Israël, où il était certain que nul cadeau ne l’attendait.