L’héritage universel de l’appel du 1er novembre 1954 : Hommage aux amis de la révolution algérienne

L’impact du déclenchement de la Révolution à l’échelle internationale et le soutien des militants anticolonialistes à la révolution algérienne était au cœur d’une rencontre, organisée à l’occasion de la célébration du 70e anniversaire du 1er novembre 1954, en présence des descendants d’illustres personnalités, amis de l’Algérie, à l’instar de Che Guevara, Enrico Mattei et Salvador Allende.

Hassan Maghdouri, représentant du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, a déclaré qu’en « consolidant les traditions et les valeurs de l’Etat algérien, nous accueillons avec honneurs les dignes descendants de ces héros qui, dans une période difficile historique, ont soutenu notre juste cause, animés par une conscience humaine qui défend la dignité de l’homme ». 

Intervenant à l’occasion de la rencontre tenue, jeudi dernier, à l’auditorium de la Radio nationale, en présence de personnalités emblématiques et d’invités internationaux, M. Maghdouri a mis en exergue le rôle fondamental de la solidarité internationale, affirmant que les amis de la révolution algérienne ont été « des pionniers et des moteurs pour les principes de liberté, d’égalité et de droits de l’homme ». Rappelant que la lutte pour la dignité humaine est universelle et intemporel, il a ajouté que la présence des descendants de ces personnalités démontre que « ces valeurs sont éternelles et qu’elles continuent de fleurir au sein d’un mouvement libérateur qui soutient toutes les causes justes dans le monde ».

Lors de cette rencontre, Esteban Silva Cuadra, écrivain et analyste chilien, membre de l’Association internationale des amis de la révolution algérienne, a pris la parole pour évoquer la portée symbolique du 1er-Novembre, affirmant que « ce jour est un événement important pour le peuple algérien et pour le monde ». Il a évoqué, à cette occasion, la formation, quelques mois après le déclenchement de la guerre de libération nationale, des premiers comités chiliens, qui ont émergé en réponse à l’appel du Front de libération nationale (FLN). Il a ajouté que ces comités étaient composés de travailleurs, d’étudiants, de députés et de membres de divers mouvements sociaux, illustrant la manière dont la cause algérienne a touché les cœurs et les esprits au-delà des frontières. Silva Cuadra a noté que ces initiatives ont été essentielles pour sensibiliser l’opinion publique chilienne à la lutte du peuple algérien. Il a poursuivi en expliquant que « cette révolution représente un modèle de lutte dans le monde, car elle a combattu le colonialisme et la pensée coloniale ».

Il a aussi tenu à mettre en exergue l’héritage de cette Révolution à travers l’espoir qu’elle apporte à ceux qui continuent à se battre contre l’injustice et l’oppression à l’échelle mondiale. 

Un modèle de résistance anticolonial

Pour sa part, Aleida Guevara, fille de Ernesto Che Guevara, a donné une dimension personnelle et émotive à cette journée. Elle a partagé des souvenirs touchants, affirmant que « la révolution algérienne a inspiré mon père et le peuple cubain dès ses débuts ».

Elle a raconté comment son père, malgré la distance géographique, cherchait à soutenir cette lutte. Expliquant que le Che disait que ce qui se passait en Algérie le touchait profondément, « comme si les événements en Algérie se produisaient aussi à Cuba malgré, la distance qui nous séparait ». Elle a ajouté que même s’il n’était pas facile pour son père de se déplacer physiquement en Algérie pour participer à l’action armée, le Che « s’est efforcé, par ses relations avec l’Union soviétique, de trouver des moyens d’apporter une aide concrète, y compris des armes », a-t-elle affirmé. La digne descendante du révolutionnaire cubain a tenu à ajouter qu’il est important, aujourd’hui, « de transposer les valeurs de la révolution algérienne aux événements actuels en Palestine ». Elle a aussi lancé un appel à l’action, soulignant l’urgence de solidarité dans un monde encore marqué par les injustices, et a appelé chacun à s’engager pour la défense des droits des peuples

De son côté, Angelina Mattei, petite-fille d’Enrico Mattei, a également pris la parole pour témoigner de l’engagement de son grand-père. Elle a souligné qu’« il était un penseur engagé pour aider les peuples opprimés », malgré sa position à la tête de la plus grande entreprise pétrolière d’Italie.

Elle a également évoqué les relations qu’il entretenait avec les grandes personnalités du mouvement de libération nationale, affirmant que son travail pour le rétablissement des droits des Algériens démontre que « les luttes pour la justice transcendent les frontières ». Son témoignage rappelle que même ceux qui occupent des positions de pouvoir peuvent et doivent jouer un rôle dans la lutte pour la justice.

Pablo Cebolla Allende, petit-fils de l’ancien président chilien, a clôturé la rencontre avec une note d’inspiration, en déclarant que « la révolution algérienne est un modèle pour les peuples du monde entier, notamment en Amérique latine. »

 Il a souligné son rôle en tant qu’exemple de coopération entre le Sud et le Nord, ainsi qu’entre les pays du Sud. Il a assuré, lors de son intervention, que « la révolution algérienne nous a beaucoup appris, notamment sur la lutte contre le colonialisme et l’appel à établir un nouveau système économique qui favorise la coopération entre les pays du Sud ». Il a aussi affirmé que la quête de justice est un chemin collectif, où chaque voix compte et où chaque action peut faire la différence. 

Les différents intervenants ont ainsi rappelé que les principes de solidarité, de résistance et d’engagement sont plus que jamais nécessaires. En célébrant l’héritage de l’appel du 1er–Novembre, en plus de rendre hommage à tous ceux qui se sont battus pour l’indépendance de l’Algérie, il s’agit aussi de rendre hommage à tous ceux qui, à travers le monde, continuent de lutter contre l’oppression.

Dans un contexte international où les luttes pour la liberté et la justice sont toujours d’actualité, les enseignements de la révolution algérienne continuent d’inspirer des générations entières à se lever contre l’injustice. Le constat, aujourd’hui, est que la lutte pour la dignité humaine et pour les droits fondamentaux n’est pas seulement l’affaire d’un peuple mais un combat qu’il appartient à tous de mener. 

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