Regain de violence en Libye : Alger appelle au dialogue

La Libye a replongé dans la spirale de la violence. Des affrontements entre milices rivales ont éclaté ce lundi soir dans la capitale libyenne Tripoli. Des déflagrations, des explosions et des tirs à l’arme lourde ont été entendus dans plusieurs secteurs de la capitale.

Durant plusieurs heures, c’est la confusion totale, incitant le ministère de l’Intérieur à appeler les habitants à rester confinés chez eux et éviter de sortir dans les rues. L’université, des établissements scolaires et des administrations ont annoncé jusqu’à nouvel ordre.  

C’est principalement la banlieue sud qui est touchée par ces affrontements. Selon les dernières informations, on dénombre plusieurs morts et des blessés. Des médias locaux ont indiqué que l’un des principaux chefs de milices a été tué dans des affrontements. Il s’agit de Abdelghani el-Kikli dit « Gheniwa », qui dirigeait le groupe SSA, l’Autorité de soutien à la stabilité, qui contrôlait un des principaux quartiers de la capitale, Abou Salim.

Ces dernières heures, la situation semble être maitrisée par les autorités, bien que la tension soit toujours vive.

Ce mardi, le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a salué « tous les membres de l’armée et de la police, pour avoir instauré la sécurité et affirmé l’autorité de l’État dans la capitale », après ce qu’il a qualifié d’« étape décisive vers l’élimination des groupes irréguliers ».

L’Algérie a officiellement réagi à ce regain de violence. Dans un communiqué publié ce mardi, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que l’Algérie suit avec « beaucoup d’inquiétude et de préoccupation la reprise des affrontements armés entre les frères libyens dans la ville de Tripoli et les pertes en vies humaines et la dégradation des biens de ce pays frère qui en résultent, en vain ».

« A la lumière de ces développements dangereux, l’Algérie renouvelle son appel sincère et urgent à tous nos frères en Libye à recourir au dialogue comme seule option pour résoudre les différends, à faire preuve d’un haut esprit de responsabilité nationale et à privilégier les intérêts suprêmes du peuple libyen sur toutes considérations circonstancielles et calculs étroits » ajoute la même source.

« L’Algérie affirme que la Libye a aujourd’hui un besoin urgent de l’unité de tout son peuple et de sa réconciliation entre eux, loin de la logique de division et de discorde, afin de faire avancer le processus politique sous l’égide des Nations Unies vers la réalisation de la solution tant attendue ».

Par ailleurs, dans un communiqué publié hier matin, les services du Consulat général d’Algérie en Libye ont appelé tous les ressortissants algériens établis à Tripoli, la capitale libyenne, à rester confinés chez eux. Le consulat général d’Algérie a également exhorté les ressortissants algériens à faire preuve de prudence et à tenir compte de cet avertissement.

Ces avertissements du consulat interviennent au moment ou des milliers de ressortissants algériens résident à Tripoli et dans d’autres grandes villes du pays, notamment dans les régions de l’ouest. Des centaines d’Algériens font également chaque mois de voyages fréquents, pour des raisons commerciales ou familiales.

Pour rappel, la Libye est actuellement divisée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l’ONU, et une administration rivale dans l’est du pays, à Benghazi, contrôlée par la famille du maréchal autoproclamé Haftar et soutenue par les Emirats arabes unis.

Après deux guerres civiles meurtrières depuis la chute du régime d’El Kadhaffi, une accalmie a été observée depuis quelques années. Un processus politique devrait être lancé, mais il demeure toujours bloqué en raison de divergences internes, la présence de milices armées et de mercenaires et une forte ingérence étrangère de plusieurs Etats.

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