Renforcement de la sécurité hydrique : Bordj Bou Arreridj passe à la vitesse supérieure

La dernière réunion élargie du Conseil exécutif de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, tenue en fin de semaine passée, a été consacrée au secteur des ressources en eau et à l’évaluation des projets d’investissement.

Les discussions ont porté en particulier sur la nomenclature des opérations, leur état d’avancement physique et financier, les procédures administratives, les engagements budgétaires et la consommation des crédits alloués aux projets liés au vaste programme de renforcement de l’alimentation en eau potable touchant les 34 communes de la wilaya et leurs localités. Dans ce cadre, le wali Kamel Nouicer a ordonné l’exploitation des reliquats financiers pour le lancement de nouveaux projets relevant des opérations initiales, ainsi que la consommation des crédits disponibles avant le 31 décembre 2025. Il a également insisté sur l’évaluation des segments nécessaires à la clôture de chaque chantier, avec pour objectif l’achèvement et la réception des travaux en cours, notamment ceux inscrits au programme 2023, tout en accélérant les procédures des opérations de 2024 et en veillant à la rigueur dans l’utilisation des crédits 2025. Le wali a mis l’accent sur le respect des délais de réalisation et averti les entreprises défaillantes que des mesures légales seraient engagées contre elles en cas de retard ou de malfaçon. Il a souligné que la stratégie adoptée dans le plan d’action du secteur hydraulique repose sur une vision à moyen et long terme, incluant la diversification des ressources en eaux souterraines, le transfert d’eau de mer et des transferts depuis les wilayas voisines. Selon lui, le secteur de l’eau ne sera plus un obstacle au développement local, mais contribuera à répondre aux besoins de l’industrie et de l’agriculture, tout en garantissant la sécurité hydrique des populations. Depuis 2023, la situation hydraulique de la wilaya s’est considérablement améliorée grâce aux efforts conjoints des autorités locales et du gouvernement. Un plan spécial décidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour lutter contre le stress hydrique, a doté la wilaya d’une enveloppe de 325,5 milliards de dinars. Au total, les investissements publics dans ce secteur à Bordj Bou Arreridj s’élèvent à 3,385 milliards de dinars, dont 3,235 milliards de dinars au titre du programme d’urgence engagé en 2024. Pour 2025, de nouveaux investissements d’un montant de 4,35 milliards de dinars sont programmés pour quatre opérations, dont le renouvellement des réseaux de distribution dans 15 communes. Le barrage d’Aïn Zada bénéficie d’un projet de connexion à celui de Mahouane (Sétif) via le transfert d’un volume d’eau estimé à 60.000 mètres cubes par jour, assurant un approvisionnement régulier pour les populations, notamment des régions sud et est. Dans l’ouest de la wilaya, les communes d’Ouled Sidi Brahim, Haraza, El Méhir, Bendaoud et Mansourah sont alimentées grâce au transfert d’eau depuis le barrage de Tilesdit (Bouïra), pour lequel une enveloppe de 101 milliards de dinars a été mobilisée, offrant de l’eau potable continue à plus de 130.000 habitants. Dans le nord de la wilaya, l’alimentation en eau potable de 12 communes est assurée par le transfert depuis le barrage de Tichy Haf (Béjaïa), avec une dotation initiale une fois tous les deux jours. Le programme comprend également le transfert depuis la station de dessalement d’eau de mer de Béjaïa, via une conduite de 1.200 millimètres de diamètre reliant le barrage de Tichy Haf à la station de pompage d’Aïn Zada, permettant un approvisionnement quotidien de 12.000 mètres cubes d’eau. Parallèlement, les infrastructures existantes sont renforcées par la réalisation de nouvelles stations de pompage, de réservoirs et de réseaux de transport et de distribution d’eau, ainsi que par la réhabilitation des anciennes conduites afin d’éviter les fuites et la propagation des maladies à transmission hydrique. Les résultats de ces efforts sont déjà significatifs, avec une nette amélioration de l’alimentation en eau potable à travers les 34 communes et leurs localités. Les quotas et fréquences de distribution ont été augmentés, passant d’un jour sur quinze à un jour sur deux ou trois.

Ahmed Saber

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