Représentants

La guerre à gauche des aspirants candidats à la prochaine présidentielle française ne fait visiblement que commencer. En ligne de mire, la très probable candidature de Jean-Luc Mélenchon qui devrait, en 2027, concourir pour la quatrième fois à la course à l’Élysée. Une candidature qui, pour le moins, indispose les alliés de La France Insoumise, qui tente pour sa part d’imposer la candidature de son dirigeant comme une candidature de l’ensemble de la gauche. Les Insoumis assurent en effet à leurs partenaires que Mélenchon est le seul dans leur camp à avoir une chance d’atteindre le second tour et d’empêcher ainsi une très possible victoire, annoncée depuis plusieurs mois déjà par de nombreux sondages, de Marine Le Pen. Toutefois, les socialistes tout comme les communistes, refusent de céder à ce chantage déguisé et continuent d’exclure, pour le moment du moins, de se ranger derrière le chef de file de LFI. Or, un sondage paru cette semaine a de quoi encourager ceux qui réclament du renouveau et la candidature d’une personnalité moins clivante. Plus de 3 sympathisants et/ou électeurs de gauche sur 5 considèrent ainsi que le député de la Somme, François Ruffin, «incarne bien la gauche», juste devant la figure sociale-démocrate Raphaël Glucksmann, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio paru lundi. Situés sur deux lignes très différentes, François Ruffin et Raphaël Glucksmann «incarnent bien la gauche» pour respectivement 61 % et 60 % des sympathisants et/ou électeurs de gauche. Le communiste Fabien Roussel arrive en troisième place (58 %), loin devant le dirigeant Insoumis Jean-Luc Mélenchon (42 %) ou l’ancien président François Hollande (47 %). L’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui préside le mouvement Place Publique, arrive en tête du classement dans la population générale, puisque 45 % des Français interrogés pensent qu’il représente bien la gauche, devant Roussel (44 %) et Ruffin (42 %). Les Insoumis Jean-Luc Mélenchon (27 %), Manuel Bompard (28 %), et Mathilde Panot
(27 %) sont de leur côté distancés sur ce créneau. Pour le triple candidat à la présidentielle, qui recueillait encore 51 % en février 2022, puis 36 % en janvier 2023, le recul se confirme. Enfin, le président Emmanuel Macron reste un étendard représentant bien la gauche pour 19 % des Français, et 17 % des sympathisants et/ou électeurs de gauche. Finalement, la stratégie du coup d’éclat permanent adopté par Mélenchon ces dernières années, si elle lui a été profitable au départ, semble notamment avoir usé les sympathisants de gauche qui veulent surtout des représentants aux programme concrets, crédibles et applicables, plutôt que les appels au chaos et à la révolution. Finalement, Ruffin, qui s’est éloigné de LFI après avoir dénoncé ses excès et commencé à faire de l’ombre à son chef, continue de séduire. Quant à Glucksmann, le centriste de gauche par excellence, il a conquis ceux qui regrettent la gauche pragmatique et qui ont voté pour Emmanuel Macron en 2017, avant son net virage vers la droite par la suite. Reste à voir si Ruffin et Glucksmann réussiront toutefois à s’imposer face à LFI, qui malgré sa perte de vitesse continue à vouloir diriger despotiquement l’ensemble de la gauche.
F. M.