Festival du théâtre de Sidi Bel Abbès : « Ma qabla El Masrah » se qualifie pour le FNTP

La pièce « Ma qabla El Masrah » (Avant théâtre) de l’association Kartina de Mostaganem a remporté le grand prix de la 14e édition du Festival local du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès, qui s’est achevée jeudi soir au Théâtre régional Abdelkader Alloula qui a accueilli l’événement en raison de la fermeture pour rénovation du TR de Sidi Bel Abbès.

Mise en scène par le jeune Saïd Zakaria, cette œuvre inspirée du texte du dramaturge Abderrahmane Kaki a séduit le jury par sa qualité artistique. Outre ce prix, « Ma qabla El Masrah » offre à Kartina un billet pour le prochain Festival national du théâtre professionnel (FNTP) qui se tiendra en décembre au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) à Alger. Une formidable opportunité pour cette jeune troupe de se mesurer aux plus grands noms du théâtre algérien.

Fouzia Ait El-Hadj, présidente du jury, a souligné que le niveau des six spectacles en compétition était très similaire. Elle a encouragé les jeunes metteurs en scène à explorer le théâtre comique, un genre souvent négligé mais qui recèle un fort potentiel. « Le niveau des six spectacles participants à l’événement était très proche. Il a fallu choisir un lauréat qui pourrait rejoindre le Festival national prévu en décembre à Alger. Le jury a choisi la pièce Ma qabla El Masrah, car elle répond à certains critères, concernant la performance, le texte, la mise en scène, la musique et la scénographie ».

Fouzia Ait El-Hadj a également encouragé les jeunes à explorer le théâtre comique. Elle a souligné que « même si la comédie est un exercice exigeant, y exceller pourrait ouvrir de grandes opportunités pour ces jeunes dans le monde du théâtre. Si toutefois ils n’y parviennent pas, il leur serait préférable de se tourner vers un autre domaine ».

Saïd Zakaria, submergé par l’émotion, a exprimé sa profonde fierté d’avoir remporté le prix pour sa pièce « Ma qabla El Masrah ». Il a déclaré que « l’œuvre du défunt Abderrahmane Kaki avait remporté la médaille d’or, ex æquo avec le célèbre dramaturge Peter Brook, en 1982, en Égypte. Aujourd’hui, ma pièce remporte la première place sur la scène d’Abdelkader Alloula ». Il a dédié ce prix en hommage à deux géants du théâtre algérien.

Rachid Djerourou, aux commandes du festival, a dressé un bilan positif de l’édition qui s’achève. Tout en reconnaissant le succès de l’événement, il a souligné la nécessité d’un renouveau, porté par la jeunesse et ses nouvelles perspectives.

Pour le commissaire, cette édition a également été l’occasion de concrétiser un rêve de longue date : rendre hommage au critique théâtral et journaliste Kamel Mustapha Bendimrad. Regardant vers l’avenir, il a promis une prochaine édition encore plus aboutie, exempte d’erreurs et riche en découvertes.

Le festival a également été marqué par des hommages rendus à des figures emblématiques du théâtre, notamment Fadila Assous, Mohamed Mihoubi, Mohamed Khassani et Houari Ellouz, ainsi qu’aux membres du jury pour leur contribution précieuse.

La pièce « Devoir national », écrite par le regretté Abdelkader Alloula (1939-1994) et interprétée par les talentueux acteurs Houari Bouabdallah et Mohamed Khassani. Leur prestation a été saluée par une ovation debout, rendant un vibrant hommage à l’héritage d’Alloula.

Le festival a également été l’occasion de mettre en lumière la relève prometteuse du théâtre algérien. Les jeunes de l’école de formation de l’association culturelle « El Amel » d’Oran ont livré une belle performance en présentant les travaux de l’atelier de l’art d’interprétation dirigé par la metteuse en scène Tounes Aït Ali, dédiés à la mémoire du dramaturge Bafadhel Sidi Mohamed.

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