Mission

Alors que la candidate de la majorité présidentielle aux élections européennes du 9 juin prochain est dans une mauvaise passe, avec des sondages très défavorables la plaçant plus de 15 points derrière le candidat du Rassemblement National, Jordan Bardella, le président français a pris le taureau par les cornes et décidé de s’impliquer avec son […]

Mai 20, 2024 - 23:15
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Alors que la candidate de la majorité présidentielle aux élections européennes du 9 juin prochain est dans une mauvaise passe, avec des sondages très défavorables la plaçant plus de 15 points derrière le candidat du Rassemblement National, Jordan Bardella, le président français a pris le taureau par les cornes et décidé de s’impliquer avec son gouvernement dans la campagne. Il a plus particulièrement diligenté son Premier ministre, qu’il a chargé de s’investir le plus possible dans la campagne électorale pour tenter d’inverser la tendance. Pour se faire, le Chef du gouvernement affrontera jeudi soir le candidat du RN dans un débat télévisuel. Un exercice dans lequel Gabriel Attal est assez doué. Mais ce duel annoncé ne plaît pas à tout le monde et le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a interpellé l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, concernant le débat télévisé entre Gabriel Attal et Jordan Bardella qui doit se tenir jeudi sur France 2. Dans un courrier, il dénonce un «problème démocratique fondamental». Alors que les élections européennes ont lieu dans trois semaines, Olivier Faure déplore que cette confrontation se résume à un face-à-face «entre la droite et l’extrême droite». Il pointe ainsi du doigt l’absence de pluralisme, un mépris de «l’égalité de traitement», et l’exclusion de «toute représentation des formations de gauche». Une situation qui l’exaspère alors que sa liste commune avec Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, est troisième dans les sondages. Le député souligne aussi que Gabriel Attal, qui ne se présente pas à ces élections européennes, «se substitue à la tête de liste de Renaissance». Olivier Faure en appelle ainsi à l’Arcom pour utiliser son «pouvoir de régulation pour assurer le respect de l’expression pluraliste du débat politique, et partant de là, la sincérité du scrutin du 9 juin prochain», en prenant exemple sur l’annulation, le 15 mai, d’un débat similaire en Italie. Prévu le même jour que celui d’Attal-Bardella, un face-à-face entre la Cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, et la cheffe de l’opposition, Elly Schlein, n’aura finalement pas lieu, après un rappel à l’ordre du régulateur italien. Côté français, le gendarme de l’audiovisuel a adressé, vendredi 17 mai, un courrier que s’est procuré l’AFP, à la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, lui demandant de faire part des «dispositions que la chaîne entend mettre en œuvre pour garantir aux autres listes de candidats le plein respect d’une présentation et d’un accès équitables à son antenne». L’Arcom s’inquiète d’un débat «susceptible de compromettre le respect des règles qui s’appliquent au traitement de la campagne en vue des élections européennes». Pour l’heure, le débat est toujours prévu jeudi 23 mai à 20h15 sur France 2, et sera orchestré par la journaliste Caroline Roux. Quant à la raison pour laquelle Attal est celui qui affrontera Bardella plutôt que la candidate de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, elle est plutôt simple. Un débat entre elle et le candidat RN s’est déjà tenu il y a quelques semaines au cours duquel la centriste est sortie vaincue d’après le consensus général. Ce premier débat est d’ailleurs très probablement la raison du débat à venir de jeudi, Attal ayant été chargé de faire oublier la piteuse prestation de Hayer et de mettre à mal Bardella qui domine de très loin ses adversaires dans les sondages. Reste à voir s’il réussira sa mission ou s’il offrira une nouvelle victoire au RN.
F. M.

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