La bibliothèque publique de Médéa a accueilli dimanche l’écrivain Dr Tayeb Ould Laaroussi pour revenir sur son livre «Ali Boumahdi et la mémoire collective de Berouaguia».
Par Abla Selles
Organisée dans le cadre du Forum du livre, cette rencontre a été très inspirante pour l’assistance qui a salué avec beaucoup de fierté la générosité de l’écrivain et son engagement dans la protection de la mémoire collective, à travers des livres mettant en valeur les savants et personnalités historiques de la ville du Titteri.
L’ancien directeur de la bibliothèque de l’Institut du monde arabe est revenu, à cette occasion, sur son engagement et sa participation dans plusieurs projets culturels, dont la création de la bibliothèque de Ghaza. Interrogé sur sa contribution dans ce projet, Dr Ould Laaroussi a partagé, avec beaucoup
d’émotion, des informations sur les différentes étapes, précisant de ce rêve est devenu une réalité grâce aux efforts d’un groupe d’intellectuels. L’intervenant est revenu également sur l’engagement du président palestinien de l’époque : «Le défunt président Yasser Arafat a œuvré avec tous les moyens possibles pour concrétiser ce projet qui est de grande valeur pour la population de Ghaza». L’intervenant a ajouté, dans ce sens, que «c’était une belle expérience et je suis toujours en contact avec mes étudiants de Ghaza».
Revenant sur son livre «Ali Boumahdi et la mémoire collective de Berouaguia», Dr Tayeb Ould Laaroussi a déclaré : «L’intérêt que je porte aux anciens écrivains algériens est une réaction à ceux qui disent que l’écriture est un fait nouveau chez les Algériens. Je veux leur montrer que l’écriture n’est pas récente chez nous et il y a plein d’écrivains algériens qui sont restés méconnus pour plusieurs raisons». L’intervenant a ajouté, dans le même ordre d’idées, que «l’écriture n’est pas une donnée récente en Algérie».
Pour Tayeb Ould Laaroussi, «les différents évènements qu’a vécus Ali Boumahdi nous racontent tout ce que la population de la région a vécu. Il racontait la pauvreté des gens, le marché de la ville, l’école, le colonisateur, la résistance, les contraintes de la vie de cette époque et le rôle de la femme dans la construction d’une génération».
Le conférencier a également cité les écrits de Mostefa Lacheraf qui sont de valeur littéraire, culturelle et historique. Tayeb Ould Laaroussi a exprimé son regret de voir d’autres universités enseigner l’œuvre de cet écrivain alors qu’il est méconnu dans son pays. «Mostefa Lacheraf est un intellectuel, il a participé à la révolution algérienne, il a connu les prisons du colonisateur français. Il était même enseignant au lycée Henri 4 où Baudelaire et Sartre ont fait leurs études».
Sur la dynamique culturelle à Médéa, Dr Ould Laaroussi a déclaré : «Quelque chose en moi me dit que je dois participer beaucoup plus dans la promotion de la culture dans mon pays en général et à Médéa, ma ville natale, en particulier».
A. S.