Revendications

Les relations entre la France et la Turquie ont commencé à se dégrader dès le début du nouveau millénaire, après que Paris a décidé de faire adopter par le Sénat en première lecture, le 7 novembre 2000, et par l’Assemblée nationale, le 18 janvier 2001, une loi française du 29 janvier 2001 relative à la […]

Aou 14, 2024 - 21:55
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Revendications

Les relations entre la France et la Turquie ont commencé à se dégrader dès le début du nouveau millénaire, après que Paris a décidé de faire adopter par le Sénat en première lecture, le 7 novembre 2000, et par l’Assemblée nationale, le 18 janvier 2001, une loi française du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915. Un génocide perpétré par l’Empire Ottoman, ayant fait entre 1,2 à 1,5 million de victimes, mais qu’Ankara a toujours obstinément refusé de reconnaître. Puis les prises de positions, parmi les premières en Europe, de plusieurs responsables politiques remettant en question la candidature de la Turquie pour une entrée dans l’Union européenne, ont fini de creuser un schisme qui n’a cessé depuis de s’élargir. Ces vingt dernières années, les différends opposant les deux pays sont innombrables, le dernier en date concernant l’incursion durant l’été 2022 de bâtiments de guerre turcs dans les eaux territoriales grecques. Aujourd’hui, après quelque temps de répit, les tensions refont surface entre Paris et Ankara. La Turquie a en effet annoncé qu’elle n’accepterait pas de nouvelles inscriptions dans les écoles françaises situées sur son territoire, en raison d’un désaccord diplomatique sur l’implantation d’écoles turques en France. La Turquie a interdit toute nouvelle inscription dans les classes maternelles et primaires des écoles française présentes dans le pays. Une situation problématique pour les établissements concernés, à quelques semaines de la rentrée. Les relations diplomatiques entre la France et la Turquie se sont tendues depuis qu’Ankara réclame, en vain, le droit d’ouvrir des écoles turques reconnues par l’État français en France. Selon le principe de réciprocité, la Turquie a décidé de réagir en bloquant les inscriptions dans ses écoles françaises. «Aucun nouvel étudiant turc ne sera inscrit dans les écoles mentionnées jusqu’à ce qu’un accord international prévoyant un statut juridique soit conclu, a déclaré le gouvernement. Par conséquent, aucun nouvel élève turc ne sera inscrit dans les classes de maternelle et de première année des écoles primaires Charles de Gaulle (à Ankara) et Pierre Loti».  Par le passé, le ministre turc Yusuf Tekin avait déjà accusé la France de faire preuve d’arrogance dans son refus de discuter des revendications turques. «Nous ne sommes pas comme les pays que vous avez colonisés. Nous sommes un état souverain. Vous devez donc agir selon nos conditions si vous voulez enseigner ici», fustigeait-il. Le ministre avait déjà menacé d’utiliser des moyens de pression pour faire plier la France sur certains sujets. «Qu’on donne un statut légitime à ces écoles françaises. En contrepartie, nous aurons certaines demandes pour les citoyens turcs en France», annonçait-il. Parmi les demandes, Ankara réclamait «des cours de langue et de civilisation turques» pour la diaspora turque de France. Toutefois, les premières victimes de ce bras de fer sont les élèves qui voient leurs inscriptions retardées et même menacées pour la prochaine rentrée. Quant au président turc, il ne peut ignorer que ses multiples déclarations sur une diaspora «puissante» et «influente» puissent refroidir les autorités de n’importe quel pays ne souhaitant pas importer l’influence conquérante du gouvernement islamiste qui dirige la Turquie depuis plus de vingt ans maintenant. Par ailleurs, les méthodes bulldozer du dirigeant turc ont depuis bien longtemps prouvé leur inefficacité. Au final, seuls les élèves turcs paieront le prix de ce nouveau bras de fer.

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