Convocation
Le conflit diplomatique post-URSS entre la Russie et les États-Unis ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait effectivement plus de vingt ans que les tensions entre Moscou et Washington s’accroissent. Le mandat de Donald Trump, par ailleurs accusé par les démocrates d’intelligence avec l’ennemi, aura été le seul, ces deux dernières décennies, durant lequel le Kremlin […]
Le conflit diplomatique post-URSS entre la Russie et les États-Unis ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait effectivement plus de vingt ans que les tensions entre Moscou et Washington s’accroissent. Le mandat de Donald Trump, par ailleurs accusé par les démocrates d’intelligence avec l’ennemi, aura été le seul, ces deux dernières décennies, durant lequel le Kremlin et la Maison-Blanche se sont traités courtoisement. Par ailleurs, les démocrates ont tenté à de nombreuses reprises, sans arriver à apporter le moindre début de preuve, d’exposer les collusions entre le président républicain et l’ex-République soviétique. Toutefois, à la fin de l’année 2021, le Président Joe Biden décontenançait son allié de Kiev en affirmant l’inverse de ce qu’il avait dit quelques mois auparavant, qu’en cas d’attaque russe contre l’Ukraine, la Maison-Blanche n’enverrait pas de soldats sur le front de guerre avec la Russie. Une annonce coup de massue pour le président ukrainien qui comptait sur le renfort militaire américain pour repousser l’armée russe. Mais Washington participe autrement à l’effort de guerre ukrainien en envoyant des dizaines de milliards de dollars en équipement militaire. Un matériel qui fait des dégâts dans le camp russe, provoquant la colère du Kremlin qui a menacé hier les États-Unis de «conséquences», au lendemain d’une frappe ukrainienne en Crimée, menée selon Moscou à l’aide d’un missile américain, et qui a accusé les Occidentaux de «tuer des enfants russes». «Il est évident que la participation des États-Unis dans les combats, leur participation directe, qui entraîne la mort de citoyens russes, doit avoir des conséquences», a insisté auprès de la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, appelant les journalistes à demander en Europe et aux États-Unis «pourquoi leurs gouvernements tuent des enfants russes». La diplomatie russe a annoncé hier que l’ambassadrice américaine à Moscou avait été convoquée afin d’être prévenue de prochaines «mesures de rétorsion», après une frappe la veille en Crimée, annexée par la Russie, qui aurait été menée par l’Ukraine avec des missiles américains. Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué avoir signifié à la diplomate Lynne Tracy que «les États-Unis, qui mènent une guerre hybride contre la Russie, sont devenus parties au conflit» en Ukraine et que «des mesures de rétorsion allaient suivre». Ce n’est pas la première fois que Moscou menace directement un pays de représailles pour une aide à l’Ukraine. La France a été pointée du doigt il y a encore moins d’un mois, et l’exécutif russe s’est montré ferme face à Paris et ses déclarations va-t-en-guerre ainsi que son programme d’entraînement de soldats ukrainiens. Reste à voir si Vladimir Poutine ira au-delà des simples menaces et si Joe Biden, en pleine campagne présidentielle, suivra la voie de l’escalade ou de l’apaisement.
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