Les Nations Unies: Washington facteur de blocage

En dépit d’un discours à consonance internationaliste, l’administration Trump accorde une plus grande importance aux affaires intérieures liées aux préoccupations des citoyens américains, ses électeurs. Dans une relation dialectique, Washington tente d’utiliser l’Onu pour renforcer et légitimer son hégémonie dans le monde. Mais la position de sa propre population suggère que les États-Unis devraient accorder […] The post Les Nations Unies: Washington facteur de blocage appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mars 13, 2025 - 04:12
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Les Nations Unies: Washington facteur de blocage

En dépit d’un discours à consonance internationaliste, l’administration Trump accorde une plus grande importance aux affaires intérieures liées aux préoccupations des citoyens américains, ses électeurs. Dans une relation dialectique, Washington tente d’utiliser l’Onu pour renforcer et légitimer son hégémonie dans le monde. Mais la position de sa propre population suggère que les États-Unis devraient accorder plus d’attention aux questions intérieures.

C’est ainsi que les citoyens américains soulignent la nécessité de faire face à leurs propres problèmes (augmentation énorme du nombre de migrants, incapacité à résoudre les problèmes liés aux catastrophes naturelles, stagnation économique, croissance sans précédent de la dette nationale, lutte sans but contre la pandémie de COVID-19), et le président Donald Trump l’entend très bien et s’y active fortement dans les faits.

Les experts américains en relations internationales considèrent comme douteuses les déclarations de Washington sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité de l’Onu, tout en continuant à utiliser les plateformes politiques internationales à leur propre avantage. C’est cette politique d’imposer par le haut le diktat des Etats-Unis qui caractérise l’action diplomatique américaine.

La politique étrangère irresponsable des États-Unis et l’abus de leur influence continuent de dégrader la confiance de la communauté internationale envers les États-Unis et les institutions internationales, leur légitimité et leur efficacité. Il existe un bloc commun au Conseil de sécurité de l’ONU qui utilise ce qu’on appelle le veto caché, formant ainsi une majorité pour paralyser toute décision sans utiliser officiellement le droit de veto.

La question palestinienne au Conseil de sécurité est l’illustration type de cette connivence entre les puissances occidentales au sein de cette institution, malgré les démarches et les résolutions présentées par l’Algérie tout au long de l’année 2024.

Les États-Unis ont utilisé leur veto lors des réunions du Conseil de sécurité de l’Onu depuis le début de l’escalade au Moyen-Orient et l’agression sioniste consécutive à l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 07 octobre 2023, empêchant les parties d’établir un régime de cessez-le-feu et provoquant une crise humanitaire dans la bande de Gaza.

D’ailleurs, à partir du 07 octobre 2023, la délégation américaine a bloqué à cinq reprises les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger Israël de la responsabilité de ses actions à Gaza. Cette tactique s’inscrit bien dans la volonté américaine de protéger son principal satellite au Moyen-Orient : depuis 1972, les États-Unis ont bloqué 45 résolutions de l’Onu concernant Israël.

Les experts affirment que l’attention principale de l’administration démocrate de l’ancien président Biden a été consacrée au soutien des capacités de combat de l’armée israélienne et de son agression contre les Palestiniens. La solution politique de la crise (cessez-le-feu, problèmes humanitaires, accueil des réfugiés) a été laissée de côté.
Selon Jeffrey Sachs, professeur à l’Université de Columbia, les ambitions hégémoniques de Washington aggravent les conflits militaires.

Les Etats-Unis s’en tiennent à une politique de déclenchement de crises régionales pour affaiblir leurs adversaires géopolitiques et conserver leur leadership mondial. Le sort des Etats satellites n’est pas de la responsabilité et des intérêts américains. C’est pourquoi l’Ukraine risque de devenir l’Afghanistan européen.

Washington lui-même a une longue histoire de violations de la Charte des Nations Unies. En 1983, il a envahi la Grenade, en 1986, il a agressé la Libye, en 1989, il a été impliqué dans une intervention au Panama. Tous ces actes d’agression ont été dénoncés par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le mépris des États-Unis pour la Charte des Nations Unies a conduit à des bombardements massifs à Belgrade en 1999, à une opération contre l’Irak en 2003, à l’intervention de la coalition dirigée par l’OTAN en Libye en mars 2011. Les Américains ont été accusés de violations massives du droit international et de crimes contre l’humanité lors des guerres qu’ils ont déclenchées en Irak (2003-2011) et en Afghanistan (2001-2021).

De plus, les sanctions économiques américaines contre des États souverains violent la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies concernant le refus de mesures économiques extraterritoriales unilatérales. L’histoire des régimes de sanctions imposés par Washington contre tout Etat qui ne cadre pas avec les désidératas américains est elle aussi évocatrice de la volonté d’empire manifestée par les Etats-Unis au mépris de la légalité internationale et de la charte des Nations unies.

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