Biskra : deux ans de prison requis contre une manifestante du Hirak
Le procureur près le tribunal de de Biskra a requis, ce dimanche, une peine de deux ans de prison ferme à l’encontre de Rania Ghodbane, une manifestante arrêtée lors d’un rassemblement il y a de cela un mois. Mme Ghodbane, originaire de Biskra, a été arrêtée manu militari le 11 février dernier devant le tribunal […] L’article Biskra : deux ans de prison requis contre une manifestante du Hirak est apparu en premier sur Algérie Focus.
Le procureur près le tribunal de de Biskra a requis, ce dimanche, une peine de deux ans de prison ferme à l’encontre de Rania Ghodbane, une manifestante arrêtée lors d’un rassemblement il y a de cela un mois.
Mme Ghodbane, originaire de Biskra, a été arrêtée manu militari le 11 février dernier devant le tribunal de Biskra, et placé en garde à vue au commissariat central de Biskra, où elle était venue pour exprimer sa solidarité avec Mahdi Laloui, également poursuivie par la justice.
Rania Ghodbane est poursuivie pour « incitation à attroupement non armé », « outrage à corps constitué » ainsi que pour des publications Facebook pouvant porter « atteinte à l’intérêt national », a rappelé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), dans un communiqué, précisant que son verdict sera prononcé le 14 mars prochain.
Plusieurs associations et avocat dénoncent
Pour mémoire, plusieurs avocats ont dénoncé une honteuse garde à vue, comme Abdelghani Badi, l’un des plus célèbres avocats des activistes du Hirak, qui a dénoncé vigoureusement une arrestation sans aucun motif légal puisque Rania Ghodbane s’était uniquement déplacée jeudi matin devant le tribunal de Biskra pour exprimer sa solidarité avec un autre militant du Hirak poursuivi par la justice pour ses opinions politiques.
Abdelghani Badi a précisé que le seul but de cette garde à vue est d’humilier une jeune femme considérée comme une figure locale du Hirak. L’affaire Ghodbane Rania survient au moment où des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer les conditions d’incarcération de Dalila Touat qui subit des mauvais traitements en prison alors que sa santé est sans cesse fragilisée par une grève de la faim enclenchée depuis fin janvier dernier.
De même, des associations et des personnalités de la défense des droits des femmes ont dénoncé “vigoureusement” la détention “arbitraire de Dalila Touat” et “le harcèlement judiciaire” que subit l’enseignante de Mostaganem, condamnée à 18 mois de prison ferme pour des écrits sur Facebook.
Parmi les signataires du communiqué en trouve Femmes algériennes pour un changement et pour l’égalité, le réseau Wassila, journal féministe algérien, Djazaïrouna et Rassemblement algérien des femmes (Rafd) en plus du Collectif des femmes de Constantine et le Collectif libre des femmes de Béjaïa, Dalila Touat “est injustement incarcérée et condamnée dans deux affaires distinctes : deux ans de prison sans mandat de dépôt pour la première et 18 mois de prison fermes pour la seconde”.
Pour les signataires, ces condamnations sont “lourdes” pour des faits de publications sur Facebook. Pour elles, Dalila Touat “n’a fait qu’exprimer un point de vue et exercer son droit à la liberté d’expression”, des droits consacrés par la Constitution. Outre le caractère illégal de la détention, les associations, auxquelles se sont jointes des personnalités comme Zazi Sadou, Chérifa Kheddar et Myassa Messaoudi, se disent “inquiètes” pour Dalila Touat.
En plus de Dalila Touat, les femmes et associations qui ont signé le communiqué réitèrent leur solidarité avec une autre militante qui se trouve en prison, à savoir Naïma Abdelkader, “incarcérée et poursuivie arbitrairement”. Cela concerne aussi d’autres militants. “Nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que le respect et la consécration effective de leurs droits fondamentaux ; droit au travail, respect de la protection et l’intégrité morale et physique”, conclut le communiqué.
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