Des bénévoles au service des plus démunis : Plus de 300 repas distribués par jour

Sous le slogan « Rana Hna », depuis le début du mois de Ramadan, le chef cuisinier Hmimed Raissi, accompagné de sa fidèle équipe de bénévoles, s’investit corps et âme pour distribuer plus de 300 repas chauds aux personnes nécessiteuses. Ils se consacrent également à la distribution de couffins alimentaires, un geste symbolique de solidarité en cette période de jeûne.

Dans son propre laboratoire, cette équipe transforme ce rendez-vous humanitaire en un véritable acte de passion au service des autres. Devant ses fourneaux, de bonne heure, la toque ajustée, le tablier bien noué, il concocte le repas du jour. Au menu, une chorba frik et un deuxième plat « chetitha djadje » (poulet en sauce rouge) avec des épices spéciales appelé « hrour Nafssa ».

Avec une louche en main, le chef remue la grande marmite de chorba, ce plat essentiel servi pendant tout le mois sacré. « Maniaque et méticuleux, mon dada, c’est l’organisation, et surtout la propreté », a indiqué au Jeune Indépendant le chef, membre permanent du haut conseil de Nass El Kheir depuis 2015.

Sa rigueur et son souci du détail sont visibles à chaque étape de la préparation des repas, assurant ainsi une qualité irréprochable dans cette mission de solidarité. « Pour avoir le choix de mes emplettes, je m’y rends de bonne heure au marché, à 7h. Mon objectif est de trouver de bonnes carcasses de poulets et de viandes avec lesquelles je prépare le fond que j’utilise pour enrichir les plats en saveur, cette étape représente un élément-clé de mes recettes », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Pour bien faire, je m’occupe des achats, des préparations, du conditionnement et de la livraison avec mon équipe. Et toute la journée, je veille à ce qu’aucune denrée ne soit perdue, que ce soit en cuisine ou dans nos achats. »

Concernant la préparation et la distribution des repas, Raissi précise qu’il s’agit d’un véritable défi, tant sur le plan organisationnel que financier : « La base, c’est la gestion du temps, la propreté et l’organisation du travail. Si nous réussissons à gérer ces aspects, la préparation des repas devient beaucoup plus facile et efficace. »

Pour ce faire, l’équipe se divise en plusieurs groupes, chacun ayant un rôle spécifique : un groupe s’occupe de la préparation des repas, un autre de leur conditionnement, et un troisième de la livraison. Cette organisation garantit une fluidité du processus, notamment lorsqu’il s’agit de livrer plus de 300 repas par jour. « Heureusement que des étudiants viennent nous prêter main-forte, ce qui permet de mieux gérer la charge de travail », a-t-il fait savoir. Il souligne également que tous les bénévoles qui passent dans sa cuisine acquièrent un précieux savoir-faire dans cet art culinaire.

Raissi met également en avant les défis financiers auxquels l’association est confrontée : « Malgré l’engagement et la solidarité des bénévoles, la crise financière qui touche de nombreuses entreprises et associations reste un problème majeur. Les sociétés sponsorisant nos actions connaissent des difficultés économiques. Il n’y a donc pas toujours de soutien pour ces initiatives, ce qui complique parfois notre travail. »

Il précise toutefois que l’association bénéficie du soutien de « Ooredoo », mais que les donations ont considérablement diminué par rapport aux années précédentes : « Notre objectif est de livrer un menu d’iftar à un grand nombre de personnes et de familles démunies. Pour cela, nous avons besoin de davantage de soutien. »

Alors que l’heure de l’iftar approche, l’équipe bénévole s’organise pour placer les repas dans des boîtes spécialisées. Pendant ce temps, Raissi remplit déjà les marmites des petites filles envoyées par leurs familles. Derrière elles, d’autres personnes, des habitués, attendent leur tour. Avec un sourire chaleureux, Raissi sert chaque famille avec générosité.

À côté, Nourhane, étudiante en master de traduction, explique qu’elle est bénévole au sein de Nas El Kheir depuis trois ans. Pour elle, son engagement auprès du chef Raissi est bien plus qu’une simple activité : « C’est un temps que j’investis pour la bonne cause. Durant le mois de Ramadan, nous nous consacrons à être utiles pour les autres, notamment aux SDF et aux étudiants. » Bénévole engagée, Nourhane a d’ailleurs été élue meilleure bénévole à deux reprises lors de la soirée Leïla Mabrouka. Cette année encore, elle espère décrocher ce titre.

Par ailleurs, cette solidarité prend en charge plusieurs activités qui ont été organisées durant tout le mois de Ramadan, notamment Kofate Ramadhan, la distribution de colis alimentaires, Ndjebelak teftar, la livraison de repas aux plus démunis, Leïla Mabrouka, une soirée festive organisée lors de la nuit du 27e jour du Ramadan, dédiée à la circoncision des enfants issus de familles démunies. Cette même soirée est aussi l’occasion d’honorer les bénévoles engagés, Ferhate El Aïd, acheter des vêtements pour des enfants démunis.

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