Fermeté

Avec l’arrivée en France de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, certains à droite espèrent une nouvelle politique vis-à-vis de la sécurité et de l’immigration. L’ex-président des Républicains à l’Assemblée Nationale fait partie de la frange droitière du parti créé par Nicolas Sarkozy en 2015 pour remplacer l’UMP, lui-même fondé en 2002. Ce dernier, qu’Emmanuel […]

Oct 2, 2024 - 00:50
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Fermeté

Avec l’arrivée en France de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, certains à droite espèrent une nouvelle politique vis-à-vis de la sécurité et de l’immigration. L’ex-président des Républicains à l’Assemblée Nationale fait partie de la frange droitière du parti créé par Nicolas Sarkozy en 2015 pour remplacer l’UMP, lui-même fondé en 2002. Ce dernier, qu’Emmanuel Macron a à de nombreuses reprises présenté comme un conseiller ponctuel, a lui aussi son opinion sur ces sujets qui préoccupent les Français. L’ancien président de la République a estimé que «l’immigration est un problème» et a fustigé l’expression de Michel Barnier, nommé Premier ministre il y a un mois, qui a déclaré que ces questions devaient être traité avec «fermeté et humanité». Cette formule, qui cadence les débats sur l’immigration, a été prononcée le 22 septembre pour évoquer sa politique en matière de gestion des flux migratoires. Une expression récusée par l’ancien chef de l’État qui estime qu’il faut désormais «prioriser» l’une sur l’autre. «On ne peut pas satisfaire en même temps la place Beauvau et la place Vendôme», a tranché l’ancien chef de l’État ce lundi sur CNews et Europe 1, alors que les ministres de l’Intérieur et de la Justice laissent déjà transparaître des lignes politiques dissonantes sur le sujet. «La fermeté posera des problèmes d’humanité», a aussi affirmé Nicolas Sarkozy, avant d’énoncer plus clairement que «l’immigration est un problème». Après le meurtre de Philippine, 19 ans, dont le meurtrier présumé est un ressortissant marocain visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et déjà condamné à sept ans de prison pour viol, Nicolas Sarkozy s’est saisi de l’affaire pour dérouler ses propositions sur l’immigration. «On doit tout changer», a-t-il déclaré au sujet des OQTF, appelant à conditionner l’octroi de visas à «des autorisations de retour consulaire». L’ex-locataire de l’Élysée souhaite également que l’espace Schengen ne soit plus sous le contrôle d’un commissaire européen mais d’«un gouvernement européen dirigé par les ministres de l’Intérieur qui éliraient en leur sein un président». Il juge, par ailleurs, que «le développement économique de l’Afrique est la seule solution pérenne pour répondre au défi de l’immigration». «Nos destins sont liés», a-t-il martelé. Aussi, suggère-t-il à «l’ensemble des pays européens (d’ouvrir) des guichets au sud de la Méditerranée pour que les dossiers soient instruits avant que ces malheureux ne traversent la Méditerranée». «Tout dossier qui serait déposé ou qui serait instruit après la traversée de la Méditerranée devrait être refusé», a-t-il énoncé. Toutefois, avec Retailleau à l’Intérieur ce n’est pas la première fois qu’un sarkozyste intègre Beauvau, Gérald Darmanin, qui fut le ministre de l’Intérieur de Macron durant ces quatre dernières années, étant lui aussi un proche de l’ancien président. Pourtant, sa loi sur l’immigration en début d’année a été très fraîchement accueillie par la droite qui ne l’avait pas trouvé assez ferme. Reste à voir si le nouveau Premier policier de France réussira à satisfaire la droite, ou s’il finira comme son prédécesseur par être désavoué par Emmanuel Macron lui-même qui avait abondamment critiqué la loi de son ministre en janvier dernier.

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