La justice française sous influence : Bronca anti-algérienne

La Justice française n’a finalement pas tenu compte de la plainte déposée par l’Etat algérien contre l’eurodéputée Sarah Knafo. Celle-ci avait déclaré publiquement le 20 septembre dernier que la France accordait une « aide » financière annuelle à l’Algérie, estimée à 800 millions d’euros. La conseillère principale d’Éric Zemmour avait même insinué que cette « aide » aggravait les […] The post La justice française sous influence : Bronca anti-algérienne first appeared on L'Est Républicain.

Oct 5, 2024 - 13:35
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La justice française sous influence : Bronca anti-algérienne

La Justice française n’a finalement pas tenu compte de la plainte déposée par l’Etat algérien contre l’eurodéputée Sarah Knafo. Celle-ci avait déclaré publiquement le 20 septembre dernier que la France accordait une « aide » financière annuelle à l’Algérie, estimée à 800 millions d’euros. La conseillère principale d’Éric Zemmour avait même insinué que cette « aide » aggravait les difficultés budgétaires de son pays. Une affirmation que les médias français n’ont pas pu confirmer, étant donné qu’elle était tout simplement dénuée de tout fondement. Le parquet de Paris a indiqué ce jeudi avoir classé la plainte pour « diffusion de fausses nouvelles », tout en reconnaissant que les propos de l’eurodéputée d’extrême-droite sont inexacts. Le Parquet a même soutenu qu’elle « n’a pas menti sciemment et n’a pas troublé l’ordre public » ! Pourquoi la justice française a évité de traiter le fond du dossier, se contentant d’annoncer que l’infraction n’était pas avérée ? Se sentant confortée, l’eurodéputée est montée au créneau pour défier l’Etat algérien. « Puisque l’Etat algérien m’attaque en justice pour m’intimider, je vais en profiter pour aller au fond du sujet », a-t-elle dit. Il reste qu’aux yeux de la justice française, elle n’a commis aucun délit. « Pour que ce délit soit établi il aurait fallu apporter la preuve que les affirmations de l’élue avaient provoqué de quelque manière que ce soit un désordre public ou que le risque existait. En d’autres termes les Algériens n’ont pas fait assez de bruits, n’ont pas causé assez de problèmes pour être audibles, comme si des problèmes la France n’en avait pas assez. Il fallait en rajouter pour être pris au sérieux », a écrit dans un commentaire le site d’information Tunisie numérique. Le même média s’interroge sur la conception de l’indépendance de la justice, en notant qu’il est difficile de croire en ces circonstances que « cette décision n’a aucun sous-bassement politico-diplomatique, n’a aucun lien avec les bisbilles entre Paris et Alger ». D’autant plus qu’elle coïncide avec la dernière sortie médiatique du nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Et ce n’est pas un hasard. Jeudi sur RTL, le membre du gouvernement s’est dit prêt à discuter avec le Maroc, un pays qu’il « respecte énormément », sur la question des laissez-passer consulaires. En ce qui concerne l’Algérie, Bruno Retailleau s’est montré agressif, en promettant d’aller au « bras de fer ». « L’Algérie, on délivre plus de 200 000 visas et on a un peu moins de 2000 laissez-passer consulaires en retour. Je veux la réciprocité », a-t-il menacé. « Nous sommes très  généreux, sans être payés de retour (…) Ce n’est pas acceptable », a-t-il estimé. « Ce n’est pas un symbole, c’est une politique qui consiste à dire que celles et ceux qui sont arrivés de façon irrégulière sur le territoire français en outre-mer comme en métropole, n’ont pas vocation à rester chez nous », a-t-il menacé. Les prochaines semaines apporteront sûrement des éclaircissements sur le devenir immédiat des relations algéro-françaises.

Mohamed M

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