«Le Fil rouge» présenté à Tizi Ouzou: Elisa Biagi : «C’était important pour moi de me produire un jour de la fête de la Victoire»

La comédienne italo-algérienne Elisa Biagi a présenté, mercredi soir au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou, son spectacle «Le fil rouge», tiré du vécu de sa grand-mère maternelle pendant l’occupation française de l’Algérie. Par Hamid Messir La petite-fille de l’ancien  officier de l’Armée de Libération Nationale, le commandant Yaha Abdelhafidh, dit Si L’hafidh, a, pendant plus d’une […]

Mars 21, 2025 - 20:46
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«Le Fil rouge» présenté à Tizi Ouzou: Elisa Biagi : «C’était important pour moi  de me produire un jour de la fête de la Victoire»

La comédienne italo-algérienne Elisa Biagi a présenté, mercredi soir au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou, son spectacle «Le fil rouge», tiré du vécu de sa grand-mère maternelle pendant l’occupation française de l’Algérie.

Par Hamid Messir

La petite-fille de l’ancien  officier de l’Armée de Libération Nationale, le commandant Yaha Abdelhafidh, dit Si L’hafidh, a, pendant plus d’une heure, plongé l’assistance dans les affres de la guerre menée par l’armée française contre des civils algériens  pour leur faire payer la résistance héroïque de leurs proches en s’en prenant aux femmes des moudjahidine des hautes montagnes de Kabylie. Elisa Biagi a fait parler dans son récit sa grand-mère, Na Nouara, épouse de Si El Hafidh, de toutes ces tortures, ces viols et autres atteintes à l’humanité pour arracher vainement des aveux sur le combat héroïque que livraient de valeureux moudjahidine à l’armée française. La comédienne a retracé la vie de Na Nouara de son jeune âge, son mariage et autres étapes de sa vie, dans ce climat de guerre instauré par l’armée coloniale aux quatre coins de l’Algérie et plus particulièrement dans cette région de montagnes où les révolutionnaires trouvaient refuge après chaque bataille gagnée. Rien ne semble avoir échappé à Elisa Biagi, auteure également du texte du «Fil rouge» de tout ce parcours de la femme d’un homme qui aura connu tous les affres de la guerre. Habillée en robe kabyle, la comédienne a magistralement joué ce rôle de témoin de la sombre histoire de cette occupation française de l’Algérie, en allant puiser des souvenirs de son enfance. Elle qui était si proche de ses grands-parents, a beaucoup retenu de toutes ces souffrances racontées en famille. Pour elle, c’est le meilleur hommage à rendre à ses grands-parents en mettant sous la lumière ces atrocités coloniales combattues par des hommes et des femmes jusqu’à la libération du pays. Et le choix de présenter son spectacle à Tizi Ouzou, un jour de la fête de la Victoire, n’est pas un pur hasard mais plutôt un symbole de reconnaissance et d’hommage aux sacrifices de tous les valeureux martyrs et moudjahidine de la guerre de Libération nationale. Elisa Biagi n’a pu retenir ses larmes comme beaucoup d’autres parmi les présents dans la salle du théâtre Kateb-Yacine à la fin de son  spectacle. Le public l’a chaleureusement applaudie pour la qualité de l’œuvre artistique certes, mais aussi pour l’attachement de cette digne fille héritière de l’histoire du valeureux moudjahid Si El Hafidh. Elle nous a confié en marge de son spectacle : «Il était important pour moi de me produire un 19 mars que ma grand-mère n’arrêtait pas de rappeler que c’était le jour de la fin de la guerre». Sur ses récents passages à Oran et Alger, la comédienne a été agréablement surprise par l’intérêt porté à son spectacle par un public composé de toutes les générations.
H. M.