Sahara occidental occupé : des ONG dénoncent l'intensification des violations des droits de l'homme

GENEVE- L'intensification des violations des droits de l'homme au Sahara occidental occupé a été dénoncée, ce week-end à Genève, par des ONG, soutenant que ces violations reflétaient une politique permanente de répression des militants sahraouis en faveur de l'autodétermination, conséquence de l'absence de mécanisme indépendant de suivi des droits humains dans ces territoires occupés par le Maroc. Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme (ICSFT) s'est alarmé de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, affirmant que l'absence d'un mécanisme indépendant de surveillance des droits humains a permis la poursuite des violations graves et systématiques commises par l'occupant marocain. Dans une déclaration lue par le défenseur sahraoui des droits humains, Hassana Moulay Dahy, devant le Conseil des droits de l'homme qui tient sa 58e session, cette organisation a dénoncé "l'incapacité" des Nations unies à mettre en place un mécanisme indépendant de surveillance des droits humains au Sahara occidental, jugeant cette lacune "inacceptable". En effet, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) est la seule mission moderne de maintien de la paix de l'ONU n'ayant pas de mandat relatif aux droits humains. L'ONG a appelé, à ce titre, le Conseil des droits de l’homme à "prendre ses responsabilités" et à "mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir un suivi indépendant" de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. "L'obtention de la justice pour le peuple sahraoui exige un véritable engagement international", a-t-elle ajouté. Déplorant "le silence" de la communauté internationale vis-à-vis de la situation au Sahara occidental occupé, l'ICSFT a souligné que l'occupant marocain continue de bloquer l'accès à ce territoire aux observateurs indépendants, y compris au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, malgré les appels répétés des organes onusiens à renforcer la coopération. Pour cette organisation, le blocage des mécanismes internationaux de surveillance des droits de l'homme porte atteinte non seulement à la crédibilité des Nations unies, mais laisse également le peuple sahraoui sans aucune protection contre de graves violations de ses droits fondamentaux. "Ces violations surviennent alors qu'un blocus strict est imposé à ce territoire, empêchant les journalistes indépendants et les observateurs internationaux d'accéder aux territoires occupés", a fait remarquer l'ONG. De son côté, l'activiste Yakouta Mokhtar qui a lu une déclaration au nom du Service international pour les droits de l'homme (ISHR), a condamné la poursuite de l'occupation marocaine du Sahara occidental, mettant en garde contre "la multiplication des graves violations des droits humains en l'absence de surveillance internationale efficace". Selon cette organisation de défense des droits humains, la poursuite de l'occupation illégale du Sahara occidental reflète "l'échec flagrant" de la communauté internationale à mettre fin à la colonisation du territoire et à protéger les droits humains. "Les Sahraouis, y compris les militants et les défenseurs des droits humains, sont systématiquement réprimés, simplement pour avoir revendiqué leurs droits légitimes, tandis que les résolutions internationales relatives à l'exercice de leur droit à l'autodétermination restent gelées et non appliquées", a-t-elle déploré. Des cas de détention arbitraire, de torture, de disparitions forcées, de discrimination raciale, ainsi que de privation systématique des libertés et de pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, exacerbant davantage les souffrances du peuple sahraoui sous occupation, ont été documentés, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé, dans ce contexte, que les autorités marocaines d'occupation continuent, depuis 2015, d'interdire au Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies d'accéder aux territoires occupés, considérant cette interdiction comme "la preuve du manque de coopération du Maroc" avec la communauté internationale. "Cela a permis au Maroc d'intensifier ses violations sans aucune surveillance", a-t-elle regretté. L'ONG a estimé, en effet, que le "mépris" affiché par la communauté internationale vis-à-vis de la situation au Sahara occidental "sape la crédibilité des Nations unies dans la protection des droits humains et encourage l'occupation marocaine à poursuivre ses violations en toute impunité". L'ISHR a appelé, à ce titre, le Conseil des droits de l'homme à "prendre des mesures strictes pour garantir que le Maroc respecte ses obligations internationales" et à "permettre aux mécanismes de l'ONU d'accéder aux territoires occupés, tout en protégeant les défenseurs des droits humains sahraouis des représailles". Elle a exigé, à l'occasion, la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les prisonniers politiques sahraouis, la fin de l'exploit

Mars 23, 2025 - 14:32
 0
Sahara occidental occupé : des ONG dénoncent l'intensification des violations des droits de l'homme

GENEVE- L'intensification des violations des droits de l'homme au Sahara occidental occupé a été dénoncée, ce week-end à Genève, par des ONG, soutenant que ces violations reflétaient une politique permanente de répression des militants sahraouis en faveur de l'autodétermination, conséquence de l'absence de mécanisme indépendant de suivi des droits humains dans ces territoires occupés par le Maroc.

Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme (ICSFT) s'est alarmé de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, affirmant que l'absence d'un mécanisme indépendant de surveillance des droits humains a permis la poursuite des violations graves et systématiques commises par l'occupant marocain.

Dans une déclaration lue par le défenseur sahraoui des droits humains, Hassana Moulay Dahy, devant le Conseil des droits de l'homme qui tient sa 58e session, cette organisation a dénoncé "l'incapacité" des Nations unies à mettre en place un mécanisme indépendant de surveillance des droits humains au Sahara occidental, jugeant cette lacune "inacceptable".

En effet, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) est la seule mission moderne de maintien de la paix de l'ONU n'ayant pas de mandat relatif aux droits humains.

L'ONG a appelé, à ce titre, le Conseil des droits de l’homme à "prendre ses responsabilités" et à "mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir un suivi indépendant" de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental.

"L'obtention de la justice pour le peuple sahraoui exige un véritable engagement international", a-t-elle ajouté.

Déplorant "le silence" de la communauté internationale vis-à-vis de la situation au Sahara occidental occupé, l'ICSFT a souligné que l'occupant marocain continue de bloquer l'accès à ce territoire aux observateurs indépendants, y compris au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, malgré les appels répétés des organes onusiens à renforcer la coopération.

Pour cette organisation, le blocage des mécanismes internationaux de surveillance des droits de l'homme porte atteinte non seulement à la crédibilité des Nations unies, mais laisse également le peuple sahraoui sans aucune protection contre de graves violations de ses droits fondamentaux.

"Ces violations surviennent alors qu'un blocus strict est imposé à ce territoire, empêchant les journalistes indépendants et les observateurs internationaux d'accéder aux territoires occupés", a fait remarquer l'ONG.

De son côté, l'activiste Yakouta Mokhtar qui a lu une déclaration au nom du Service international pour les droits de l'homme (ISHR), a condamné la poursuite de l'occupation marocaine du Sahara occidental, mettant en garde contre "la multiplication des graves violations des droits humains en l'absence de surveillance internationale efficace".

Selon cette organisation de défense des droits humains, la poursuite de l'occupation illégale du Sahara occidental reflète "l'échec flagrant" de la communauté internationale à mettre fin à la colonisation du territoire et à protéger les droits humains.

"Les Sahraouis, y compris les militants et les défenseurs des droits humains, sont systématiquement réprimés, simplement pour avoir revendiqué leurs droits légitimes, tandis que les résolutions internationales relatives à l'exercice de leur droit à l'autodétermination restent gelées et non appliquées", a-t-elle déploré.

Des cas de détention arbitraire, de torture, de disparitions forcées, de discrimination raciale, ainsi que de privation systématique des libertés et de pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, exacerbant davantage les souffrances du peuple sahraoui sous occupation, ont été documentés, a-t-elle ajouté.

Elle a rappelé, dans ce contexte, que les autorités marocaines d'occupation continuent, depuis 2015, d'interdire au Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies d'accéder aux territoires occupés, considérant cette interdiction comme "la preuve du manque de coopération du Maroc" avec la communauté internationale.

"Cela a permis au Maroc d'intensifier ses violations sans aucune surveillance", a-t-elle regretté.

L'ONG a estimé, en effet, que le "mépris" affiché par la communauté internationale vis-à-vis de la situation au Sahara occidental "sape la crédibilité des Nations unies dans la protection des droits humains et encourage l'occupation marocaine à poursuivre ses violations en toute impunité".

L'ISHR a appelé, à ce titre, le Conseil des droits de l'homme à "prendre des mesures strictes pour garantir que le Maroc respecte ses obligations internationales" et à "permettre aux mécanismes de l'ONU d'accéder aux territoires occupés, tout en protégeant les défenseurs des droits humains sahraouis des représailles".

Elle a exigé, à l'occasion, la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les prisonniers politiques sahraouis, la fin de l'exploitation illégale des ressources de la région et l'imposition de sanctions aux entreprises impliquées dans ces violations.