Le pétrole au plus bas depuis un an et demi
Le pétrole Brent a sombré vendredi à un plus bas depuis mars 2023, plombé par des craintes sur économie mondiale et donc la demande, occultant complètement la décision des pays exportateurs de l’OPEP+ de repousser leur augmentation de production. Les deux références mondiales du brut perdaient environ 2,5% vers 16H45 GMT, sombrant jusqu’à leur plus […] The post Le pétrole au plus bas depuis un an et demi appeared first on Algerie Eco.
Le pétrole Brent a sombré vendredi à un plus bas depuis mars 2023, plombé par des craintes sur économie mondiale et donc la demande, occultant complètement la décision des pays exportateurs de l’OPEP+ de repousser leur augmentation de production.
Les deux références mondiales du brut perdaient environ 2,5% vers 16H45 GMT, sombrant jusqu’à leur plus bas niveau en près d’un an et demi. Le pétrole Brent, considéré comme la référence mondiale, frôlait même la barre des 70 dollars le baril, seuil en dessous duquel il n’a pas été depuis fin 2021.
« Les craintes accrues de récession » maintiennent le pétrole en terrain négatif, « malgré le report par l’OPEP+ de son projet d’augmentation de l’offre pour le mois d’octobre », commente Han Tan, analyste chez Exinity.
Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) avaient convenu jeudi de « prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour », a annoncé l’alliance dans un communiqué.
En juin, l’OPEP+ avait initialement annoncé qu’ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180.000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d’octobre.
« Pas de place » pour les barils de l’OPEP
Mais le changement de stratégie de l’alliance « n’impressionne pas le marché pétrolier », soulignent les analystes de DNB. « Il n’y a pas de place pour les barils supplémentaires de l’OPEP+ en 2025. »
Ce changement de feuille de route n’a en effet « pas suffi à compenser les fortes pertes de prix du brut observées ces dernières semaines », insiste également Ole Hvalbye, analyste chez SEB, les prix du brut creusant même leurs pertes.
Le marché reste en effet focalisé sur le moindre indice économique morose venant des États-Unis, qui pourrait alimenter les craintes de récession.
En parallèle, « de profondes inquiétudes persistent, notamment en ce qui concerne la Chine, qui représente généralement environ 40% de la croissance annuelle de la demande mondiale », relève M. Hvalbye.
La Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est au centre des préoccupations des investisseurs depuis le ralentissement de sa croissance au deuxième trimestre.
L’OPEP elle-même avait relevé l’état préoccupant de la demande venant de Chine dans son dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier publié fin août. L’Organisation avait en conséquence revu légèrement à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour 2024.
Sous pression
Le groupe de pays producteurs reste sous pression car les niveaux de prix actuels ne semblent pas satisfaisants pour certains membres du groupe dépendants des recettes pétrolières pour leurs dépenses publiques.
La chute des cours met aussi en lumière les limites de l’alliance. « L’OPEP+ peut influencer l’offre mais pas la demande, et la faiblesse de la demande est actuellement la principale préoccupation et le moteur de la faiblesse des prix observé », insiste Ole Hansen, de Saxo Bank.
« Pour que l’OPEP+ parvienne à soutenir les prix du pétrole, elle doit abandonner complètement l’ambition d’ajouter des barils sur le marché et se montrer très claire quant à sa volonté de réduire davantage sa production », poursuivent les analystes de DNB.
« Le report de deux mois de l’augmentation annoncée de la production, qui ne résout rien, pourrait être le signe de tensions croissantes au sein du groupe », relèvent-ils également.
Car en plus de ne pas pouvoir enrayer la baisse des prix du brut, les pays exportateurs doivent faire face à la concurrence avec la montée en puissance d’autres nations pétrolières comme les États-Unis, le Brésil ou le Guyana.
Et en maintenant contre vents et marées une production limitée avec l’objectif de prix plus élevés, l’OPEP+ cède « involontairement des parts de marché à d’autres producteurs », rappelle Kieran Tompkins, de Capital Economics.
AFP
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