L’eau non conventionnelle comme alternative : L’Algérie à pas sûrs vers la sécurité hydrique

L’eau, en plus d’être vitale, est aujourd’hui un enjeu. Tous les pays œuvrent à disposer de réserves nécessaires pour garantir aux populations l’accès à cet « or bleu » qui se raréfie de plus en plus du fait du changement climatique.    L’eau est donc à l’honneur partout dans le monde, à l’occasion de la Journée mondiale […] The post L’eau non conventionnelle comme alternative : L’Algérie à pas sûrs vers la sécurité hydrique appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mars 22, 2025 - 21:19
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L’eau non conventionnelle comme alternative : L’Algérie à pas sûrs vers la sécurité hydrique

L’eau, en plus d’être vitale, est aujourd’hui un enjeu. Tous les pays œuvrent à disposer de réserves nécessaires pour garantir aux populations l’accès à cet « or bleu » qui se raréfie de plus en plus du fait du changement climatique. 

 

L’eau est donc à l’honneur partout dans le monde, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 mars de chaque année. L’Algérie, qui a pris conscience de ce défi, a placé cette question au rang des priorités et mobilise tous les efforts pour assurer sa sécurité hydrique.  Ce siècle pourrait être le théâtre d’affrontement pour l’or bleu. Une conviction partagée par nombre de chercheurs et d’experts, selon lesquels, dans un avenir proche, l’eau sera rare et chère dans de nombreux endroits du monde. Cette journée, placée cette année sous le thème « La préservation des glaciers », a été une occasion pour l’Organisation météorologique mondiale (OMM) d’alerter sur les conséquences et répercussions de la fonte des glaciers à l’échelle planétaire.

En Algérie, la journée a été célébrée hier. Elle a surtout été une occasion d’évoquer les efforts du pays pour garantir l’accès à l’eau potable, la stratégie de diversification des ressources adoptée par l’Algérie, ainsi que l’alternative adoptée par l’Algérie, qui s’est orientée vers le dessalement de l’eau de mer afin de répondre à la demande, et ainsi orienter l’eau de barrage « traditionnelle » vers les secteurs de l’agriculture et de l’industrie, dont le besoin croissant est exprimé. Les projets futurs pour renforcer l’offre en matière d’eau ont également été mis en exergue par le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, qui a présidé, hier à Alger, la cérémonie de célébration de la Journée internationale de l’eau, et ce en présence de plusieurs ministres.  

Tout pour garantir l’approvisionnement en eau

Le phénomène de la raréfaction de l’eau au niveau mondial et en Algérie, conséquence du changement climatique, a été souligné par le ministre, qui a aussi signalé l’enjeu de l’eau pour les années à venir. « L’impact du changement climatique sur notre pays est perceptible. Il se traduit notamment par la régression de la moyenne annuelle des précipitations », a précisé M. Derbal, qui a aussi fait état de la diminution de nos réserves d’eau de surface ainsi que des eaux souterraines dans certaines régions.

Pour faire face à cette situation, les efforts de l’Algérie pour garantir l’approvisionnement en eau potable ont été mis en évidence par le ministre, et ce, a-t-il dit, à travers la réalisation de projets stratégiques à même de capter l’eau conventionnelle grâce à la réalisation de plusieurs barrages d’eau ainsi que de grands transferts d’eau. Il a, dans cette optique, cité le projet de transfert d’eau à partir du barrage de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila, qui approvisionne six wilayas en eau potable et contribue à l’irrigation de nombreuses surfaces agricoles, ainsi que le transfert des eaux souterraines de la wilaya d’In Salah à celle de Tamanrasset. Ces réalisations et d’autres encore ont permis, a affirmé le ministre de l’Hydraulique, d’assurer la stabilité de l’approvisionnement en eau et d’atteindre un niveau de raccordement au réseau d’eau potable à hauteur de 98 %.

L’enjeu de l’eau a également été évoqué par le ministre. « Le sujet de l’eau a été et restera au centre d’intérêt de toutes les nations », a-t-il précisé, évoquant les conflits au niveau mondial concernant les ressources en eau. M. Derbal n’a pas manqué de souligner l’étroite relation entre la sécurité hydrique et la sécurité alimentaire d’un pays. « La durabilité d’une nation et son développement sont tributaires de sa sécurité hydrique et, par ricochet, de la sécurité alimentaire », a-t-il noté.

L’eau non conventionnelle au cœur de la stratégie nationale

Le ministre de l’Hydraulique est, en outre, revenu sur l’autre volet de la stratégie de l’Algérie, qui a fixé l’objectif d’atteindre la sécurité hydrique. Il s’agit du recours aux ressources hydriques non conventionnelles. Le pays a ainsi introduit dans sa stratégie le développement de cette ressource en optant pour le dessalement de l’eau de mer. « Pour accompagner la cadence de développement dans le pays, le président de la République a ordonné de trouver des alternatives durables. De là, la décision historique et stratégique de compter sur les ressources en eau non conventionnelles pour éliminer le stress hydrique », a indiqué M. Derbal, selon lequel cette ressource n’est pas impactée par le changement climatique.

Cela s’est traduit, a-t-il précisé, par le lancement du programme national de dessalement d’eau de mer à travers la réalisation de cinq stations de dessalement sur la bande côtière du pays, avec une capacité de production de 300 000 m3/j chacune, qui vont assurer l’approvisionnement des villes côtières et certaines villes de l’intérieur du pays. L’importance de la mise en service récente de ces premières stations a été soulignée par le ministre, qui n’a pas manqué d’insister sur le respect des délais de réalisation de ces infrastructures, et ce selon les normes internationales. Il a aussi mis en avant l’implication et l’accompagnement étroit du ministère de l’Energie.

Porter l’apport de l’eau dessalée à 60 %

Ce programme national de dessalement d’eau de mer va, par la suite, entrer dans sa deuxième phase, qui sera caractérisée par la construction de six autres stations, en vue de garantir l’approvisionnement général des citoyens en eau potable, selon M. Derbal, lequel a souligné la nécessité de s’adapter à la demande croissante de ce liquide vital. « Comme annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, nous allons lancer la deuxième étape de ce programme par la réalisation de six nouvelles stations supplémentaires tout le long de la côte », a-t-il noté, précisant que cela permettra de porter à plus de 60 % l’apport de l’eau dessalée. 

La célébration de la Journée internationale de l’eau en Algérie a été, en outre, une occasion de mettre en évidence les acquis en matière de lutte contre le stress hydrique. Les dernières semaines ont, en effet, été marquées par la mise en service de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer, actant ainsi l’achèvement de la première phase du programme national. Le 20 février dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à l’inauguration de la plus grande usine de dessalement d’eau de mer en Algérie, située à Cap Blanc (Aïn El-Karma), dans la wilaya d’Oran. « C’est ce qu’on appelle l’Algérie victorieuse », a-t-il déclaré. 

Deux jours après, c’est celle de la wilaya de Tipasa, Fouka 2, qui a été inaugurée, dotée également d’une capacité de production de 300 000 mètres cubes/jour. Le 26 février, c’est la wilaya d’El-Tarf qui a accueilli son usine de dessalement d’eau de mer de Koudiet Eddraouche. Le 11 mars dernier, le Président a procédé, dans la wilaya de Boumerdès, à l’inauguration de l’usine de dessalement d’eau de mer Cap Djinet 2, dotée de la même capacité de production. En somme, ces stations, réalisées en un temps record, permettent de renforcer la sécurité hydrique et témoignent surtout de l’approche anticipative et de l’engagement à faire face au défi de la raréfaction continue et avérée de l’or bleu dans le monde, sachant que déjà 2,2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau salubre.

 

 

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