Nouveau Gouvernement en France : Quel Avenir pour les Relations avec l’Algérie ?
La France a récemment accueilli un nouveau gouvernement sous la direction de Gabriel Attal, caractérisé par une forte présence de figures de droite, dont certaines sont proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Alors que la relation bilatérale avec l’Algérie connaît des hauts et des bas, de nombreuses questions se posent quant à l’orientation future sous […] L’article Nouveau Gouvernement en France : Quel Avenir pour les Relations avec l’Algérie ? est apparu en premier sur Algérie Focus.
La France a récemment accueilli un nouveau gouvernement sous la direction de Gabriel Attal, caractérisé par une forte présence de figures de droite, dont certaines sont proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Alors que la relation bilatérale avec l’Algérie connaît des hauts et des bas, de nombreuses questions se posent quant à l’orientation future sous ce nouveau gouvernement, notamment en ce qui concerne les sujets clés tels que la mobilité, la mémoire et la politique maghrébine de la France.
La Droite aux Commandes
Nicolas Sarkozy, ancien président de la République (2007-2012), et ses alliés ont clairement exprimé leur préférence pour un gouvernement de droite afin de suivre la tendance de « droitisation » de la société française. Le gouvernement dirigé par Gabriel Attal répond à cette demande, avec au moins huit ministres sur quatorze issus de la droite ou ayant des liens étroits avec Nicolas Sarkozy. Parmi eux, des personnalités telles que Rachida Dati, désormais ministre de la Culture, et Catherine Vautrin, ministre du Travail, anciennement porte-parole de Nicolas Sarkozy. Marie Lebec, Aurore Berger, Bruno Lemaire, Sébastien Lecornu et même Gérard Darmanin ont tous des antécédents à droite.
La Question de la Mobilité
La droite a adopté une position agressive ces derniers mois, en particulier en ce qui concerne la mobilité, notamment avec l’Algérie. Elle a d’abord réclamé, sans succès, la révocation de l’accord franco-algérien de 1968, puis a imposé une loi sur l’immigration très restrictive, fortement influencée par l’extrême droite, votée le 19 décembre dernier grâce aux voix des députés de la droite et de l’extrême droite. Cette loi marque un tournant dans la présidence d’Emmanuel Macron.
La question qui se pose maintenant est de savoir si le président français cèdera également aux pressions de la droite sur deux autres sujets sensibles pour l’Algérie.
La Mémoire et la Politique Maghrébine
Sur la question de la mémoire, la droite refuse toute idée de « repentance » et s’y oppose fermement. Nicolas Sarkozy avait déclaré en 2012, juste avant de quitter ses fonctions, que « la France ne peut se repentir d’avoir mené la guerre d’Algérie. » En 2021, il a réitéré son opposition à toute forme de « repentance systématique. »
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui entretient des relations amicales avec son homologue français, a dénoncé à plusieurs reprises l’influence néfaste de certains lobbies qui s’opposent à un rapprochement entre la France et l’Algérie. Ces lobbies sont composés de nostalgiques de l’Algérie française, présents dans l’extrême droite et la droite traditionnelle, ainsi que de pro-marocains et de pro-israéliens influents en France.
L’Équilibre Délicat de la Politique Maghrébine
La relation entre la France et le Maroc traverse également des moments délicats, en raison de l’affaire Pegasus et du refus de Macron de céder sur le dossier du Sahara occidental. Certains acteurs politiques en France appellent à rééquilibrer la politique maghrébine d’Emmanuel Macron, jugée trop favorable à l’Algérie au détriment du Maroc, considéré comme « l’allié historique. »
Cette orientation est défendue par de nombreuses voix de droite, dont Rachida Dati. L’ancienne ministre de la Justice s’est rendue au Maroc en mai dernier avec le président des Républicains Éric Ciotti, où ils ont plaidé publiquement pour la reconnaissance par la France de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
Cependant, la politique étrangère reste un domaine réservé du président de la République française. La nomination de Stéphane Séjourné aux Affaires étrangères a été critiquée à Rabat, car il est perçu comme l’architecte de deux résolutions défavorables du Parlement européen en 2022 et 2023. Malgré ces défis, le retour en force du lobby marocain laisse entrevoir une normalisation des relations entre la France et le Maroc, tandis que l’avenir de la relation franco-algérienne reste incertain.
Emmanuel Macron peut compter sur le soutien de Gérald Darmanin, l’un des poids lourds de son gouvernement, qui partage son désir d’une nouvelle ère dans les relations avec l’Algérie. Darmanin a des origines algériennes par son grand-père et reste optimiste quant à une relation solide avec l’Algérie, malgré les défis. Cependant, il est important de noter que le ministre de l’Intérieur a été affaibli par le débat sur la loi sur l’immigration.
Le nouveau gouvernement français dirigé par Gabriel Attal, caractérisé par une forte présence de figures de droite, pose des questions cruciales quant à l’avenir de la relation entre la France et l’Algérie. Les positions fermes de la droite sur des questions telles que la mobilité, la mémoire et la politique maghrébine de la France soulèvent des inquiétudes quant à l’évolution de cette relation. Alors que la France cherche à équilibrer ses relations dans la région, l’Algérie reste dans l’incertitude quant à son avenir avec son voisin européen.
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