Sider El Hadjar : L’Énigme des 25 000 Tonnes de Fonte Liquide Abandonnées
Algérie: Lorsque l’ombre de la négligence et de la mauvaise gestion s’étend sur une institution aussi cruciale que Sider El Hadjar, c’est l’ensemble de l’économie qui en subit les conséquences. Au cœur de cette énigme industrielle, une quantité impressionnante de fonte liquide, estimée à 25 000 tonnes, a été déversée dans une fosse sur le […] L’article Sider El Hadjar : L’Énigme des 25 000 Tonnes de Fonte Liquide Abandonnées est apparu en premier sur Algérie Focus.
Algérie: Lorsque l’ombre de la négligence et de la mauvaise gestion s’étend sur une institution aussi cruciale que Sider El Hadjar, c’est l’ensemble de l’économie qui en subit les conséquences.
Au cœur de cette énigme industrielle, une quantité impressionnante de fonte liquide, estimée à 25 000 tonnes, a été déversée dans une fosse sur le site entre septembre 2022 et septembre 2023. Cela soulève des questions cruciales sur la responsabilité, les pertes financières, et les choix stratégiques de cette entreprise algérienne emblématique.
Un Gâchis Économique Énorme
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le traitement de cette fonte cassée, confié à une entreprise privée sur place, a engendré des coûts estimés à plus de 77,66 millions de dinars (environ 543 000 dollars). Pourtant, Sider El Hadjar dispose de trois machines à couler, des équipements essentiels pour éviter que la fonte liquide ne se transforme en déchets inutiles. Malheureusement, deux de ces machines sont à l’arrêt depuis 2011, une décision difficile à expliquer compte tenu de l’importance de cette production pour l’entreprise.
Un Manque à Gagner Évident
L’analyse de cette affaire met en lumière les pertes financières considérables subies par Sider El Hadjar. La fonte liquide provient du haut-fourneau n°2 de l’entreprise. Avec ses installations, sa propre voie ferrée, et sa capacité à traiter la fonte en gueuse, Sider El Hadjar possède les infrastructures nécessaires pour tirer profit de ce produit prisé par les industriels étrangers. Les prix sur le marché international oscillent entre 300 et 400 dollars par tonne, une opportunité de revenus non négligeable.
Cependant, les 25 000 tonnes de fonte cassée ont été déversées dans une fosse, soumises à un traitement coûteux, puis récupérées par une entreprise privée sous-traitante. Le coût total de cette opération s’élève à 77,66 millions de dinars, alors que le transfert vers l’unité du port de Annaba pour l’exportation coûte 400 dinars algériens par tonne, pour un prix à l’international compris entre 200 et 300 dollars par tonne. Si cette fonte cassée avait été transformée en gueuse et exportée à un prix moyen de 350 dollars par tonne, Sider El Hadjar aurait réalisé un bénéfice net de plus de deux millions de dollars, déduction faite des frais de transport.
Des Questions sans Réponses
Face à cette situation alarmante, des questions légitimes se posent. Qui est responsable de cette affaire qui coûte cher à Sider El Hadjar depuis 2011 ? Pourquoi n’a-t-on pas pris des mesures pour réparer les deux machines à couler, même si la mécanique de ces équipements est simple et peu coûteuse à réparer ? Ces questions restent sans réponse pour le moment, laissant planer un mystère sur les décisions prises au sein de l’entreprise.
Un Nouveau Souffle avec la BEA
Pourtant, une lueur d’espoir perce à travers les nuages sombres qui entourent Sider El Hadjar. La Banque extérieure d’Algérie (BEA) a finalement accordé un prêt bancaire crucial à l’entreprise. Cette décision intervient après l’arrivée d’un nouveau président-directeur général (PDG) dont l’expertise est reconnue, ainsi que la réception d’une cargaison de coke métallurgique. Cependant, le haut-fourneau n°2 demeure toujours à l’arrêt, malgré ces développements positifs.
Un Réveil Nécessaire
L’affaire des 25 000 tonnes de fonte liquide gaspillées révèle les failles dans la gestion de Sider El Hadjar et les conséquences financières dramatiques qui en résultent. Il est temps pour l’entreprise de prendre des mesures décisives pour réparer les machines à couler en panne, réduire les pertes, et revitaliser son rôle dans l’industrie sidérurgique. Alors que la BEA apporte un souffle d’optimisme, la route vers la renaissance de Sider El Hadjar passe par des choix stratégiques judicieux et une gestion plus efficace.
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