Concession

Quelques jours après la victoire écrasante de Donald Trump face à Kamala Harris, Joe Biden reconnaît à son tour la victoire de son ancien adversaire de 2020. Le président américain, encore en exercice pour deux mois et demi, a prononcé une allocution dans la roseraie de la Maison-Blanche pour, comme sa vice-présidente la veille, délivrer […]

Nov 8, 2024 - 21:10
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Concession

Quelques jours après la victoire écrasante de Donald Trump face à Kamala Harris, Joe Biden reconnaît à son tour la victoire de son ancien adversaire de 2020. Le président américain, encore en exercice pour deux mois et demi, a prononcé une allocution dans la roseraie de la Maison-Blanche pour, comme sa vice-présidente la veille, délivrer un excellent discours de concession. Il a promis une «transition pacifique et ordonnée», en contraste évident avec 2020 après que Trump a refusé de reconnaître la victoire, selon lui contestée, à l’élection présidentielle. «Je l’ai dit à de nombreuses reprises, vous ne pouvez pas aimer votre pays seulement quand vous gagnez, a dit Joe Biden. Vous ne pouvez pas aimer votre voisin seulement lorsque vous êtes tous les deux d’accord». Le président s’est entretenu par téléphone avec celui qui sera son successeur à la Maison-Blanche. Il a rendu hommage à la «campagne inspirante» de Kamala Harris et a souligné son caractère de fer. Joe Biden a aussi profité des circonstances pour balayer les thèses conspirationnistes sur les fraudes électorales. «J’espère aussi qu’on peut mettre un terme définitif à la question sur l’intégrité du système électoral américain, a dit le président. Il est honnête, il est juste, et il est transparent. Et on peut lui faire confiance, en cas de victoire comme de défaite». La partie la plus attendue de son discours a concerné les leçons qu’il a lui-même tirées de ce scrutin. Joe Biden a voulu adresser un message à la fois optimiste et empreint d’autosatisfaction à l’intention des militants démocrates. «N’oubliez pas tout ce que nous avons accompli, a-t-il dit. Ce fut une présidence historique, non pas parce que je suis président, mais en raison de tout ce que nous avons fait». Joe Biden a dû reconnaître, en creux, un décalage entre les investissements dans l’avenir du pays, qui se concrétiseront «au cours des dix prochaines années» et la perception immédiate des classes populaires. «On verra la réalisation des travaux d’infrastructures pour plus de 1 000 milliards de dollars [928 milliards d’euros], changeant la vie des communautés rurales, des communautés qui connaissent des difficultés réelles», a précisé le président. «Vous savez, nous laissons derrière nous la plus forte économie du monde. Je sais que les gens souffrent. Mais les choses changent rapidement». Son apparition jeudi était la première depuis plusieurs jours et alors que de nombreux membres de l’équipe de Kamala Harris accusaient le président américain d’être responsable de la défaite de sa vice-présidente, car ayant renoncé trop tard à sa candidature face à Trump. De nombreuses voix ont commencé en effet à s’élever pour reprocher au dirigeant de 82 ans son obstination à remporter un second mandat à la Maison-Blanche plutôt qu’à passer le flambeau à un meilleur candidat. En réponse, les équipes de Biden ont, elles, reproché à la direction du Parti démocrate d’avoir fait pression sur le président pour passer la main, déstabilisant l’électorat. Toutefois, cet argument ne tient pas, l’épreuve face à la réalité, les sondages et les études d’opinions montrant très largement que Biden n’avait aucune chance de victoire contre Trump.

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