La tâche pénible de débarquer pour vieillesse son candidat légitime
Dans son discours de clôture de la convention républicaine, à Milwaukee dans le Wisconsin, discours dit d’acceptation, Donald Trump n’a pas cité une seule fois Joe Biden, ce qui est tout sauf habituel chez lui. En revanche, il n’a pas oublié «Nancy Pelosi la folle», tenant au contraire à la faire copieusement huer par la […]
Dans son discours de clôture de la convention républicaine, à Milwaukee dans le Wisconsin, discours dit d’acceptation, Donald Trump n’a pas cité une seule fois Joe Biden, ce qui est tout sauf habituel chez lui. En revanche, il n’a pas oublié «Nancy Pelosi la folle», tenant au contraire à la faire copieusement huer par la salle. Sans raison apparente du reste, sinon pour le plaisir, ou alors parce qu’il ne se sentait pas d’humeur à faire conspuer son rival attitré, lui qui vient d’échapper à la mort et qui pour cela se devait d’être enclin au pardon des offenses – d’où qu’elles viennent, sauf évidemment de Pelosi. Il se trouve que celle-ci ne s’occupe pas de lui pour le moment, ayant plus urgent à faire que de mettre en garde encore et encore l’Amérique sur le danger qu’il représenterait pour elle : convaincre Biden de se retirer de la compétition, car n’ayant aucune chance de la remporter. Il faut savoir que jusqu’à présent, et malgré les efforts de Pelosi, seule une vingtaine de congressistes démocrates ont exprimé ouvertement la même opinion qu’elle. Tous les autres sont supposés soutenir toujours la candidature de Biden, soit parce qu’ils l’ont fait savoir par un biais ou par un autre, soit parce qu’ils se réfugient dans le sens.
Certains des médias démocrates, le New York Times tout le premier, exercent une pression quotidienne en ce sens, usant à cet effet du même procédé, selon lequel telle grande figure démocrate, par exemple le leader de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, ou celui de la minorité à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, se montrent en privé aussi inquiets que Pelosi sur l’issue de la course. Dernièrement, ils se sont référés à celui qui passe encore pour la figure de proue des démocrates, à savoir Barack Obama, qui lui aussi serait pris de doute quant à la victoire de Biden. A noter qu’à ce jour aucun de ces ténors ne s’est exprimé publiquement en ce sens, pas même Pelosi. N’empêche, une pression croissante s’exerce sur Biden pour l’amener à jeter l’éponge. Pour preuve, le fait que lui-même n’exclue plus de se retirer, ce qu’il écartait totalement il y a encore peu. D’après une rumeur récente, relayée par ces médias, et l’accréditant par là même, Biden serait sur le point d’annoncer son retrait. A l’en croire, Biden, n’ayant pas encore été investi par son parti, appellerait à une compétition ouverte en vue de son remplacement. Autrement dit, son intention ne serait pas de s’effacer devant Kamala Harris, sa vice-présidente, appelée en principe à figurer une deuxième fois sur le même ticket sur lui, mais serait pour une compétition ouverte, donnant ainsi satisfaction à ceux qui dans le parti ne voient pas d’un bon œil, tout en se gardant de le montrer, la candidature de la représentante d’une minorité. C’est même cette difficulté qui retarderait sa décision. Force est de constater que les deux partis offrent deux tableaux fort différents. D’un côté, des républicains gonflés à bloc, plus unis que jamais derrière un candidat dans lequel ils voient maintenant un miraculé. De l’autre, des démocrates, non pas certes politiquement divisés, mais inquiets quant aux capacités physiques de leur candidat à tenir la distance, lui qui déjà donne des signes de grande fatigue, et ne sachant toujours pas à quoi se résoudre.
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