Maïssa Bey «La littérature, c’est ce qui aide à vivre»

Maïssa Bey, écrivaine algérienne et membre du Parlement des écrivaines francophones, a tenu une résidence du 3 au 6 mars, entre la maison des associations et le Green Café, à Orléans. «J’étais toujours plongée dans les livres». Maïssa Bey est née en Algérie en 1950, dans un petit village du sud appelé Ksar el Boukhari. […]

Mars 8, 2025 - 18:42
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Maïssa Bey «La littérature, c’est ce qui aide à vivre»

Maïssa Bey, écrivaine algérienne et membre du Parlement des écrivaines francophones, a tenu une résidence du 3 au 6 mars, entre la maison des associations et le Green Café, à Orléans. «J’étais toujours plongée dans les livres». Maïssa Bey est née en Algérie en 1950, dans un petit village du sud appelé Ksar el Boukhari. Comme elle l’affirme, «l’écriture est arrivée tardivement» dans sa vie. Dès son plus jeune âge, elle se plonge dans la littérature, à tel point qu’il était impossible pour elle de faire le moindre déplacement sans un ouvrage dans la poche. Mais elle ne s’imagine pas devenir autrice car ce métier lui semblait être trop «élevé». Après des études de lettres à l’université d’Alger, elle enseigne le français dans un lycée, puis à l’université. Elle s’installe ensuite à Sidi Bel Abbès avec son mari, commune d’Algérie dans laquelle elle vit toujours actuellement. À propos de son passage de lectrice à écrivaine, Maïssa Bey a décidé à la presse que ce sont «les circonstances de vie» dans lesquelles elle s’est retrouvée. Durant les années 1990 en Algérie, le terrorisme se développe dans le pays. Des années d’enfermement et de peur, surtout pour les femmes. La romancière affirme qu’elle «avait tout ce qu’il fallait pour être une cible» : elle est une femme qui conduit sa voiture, qui ne se voile pas et qui est professeure de français. Frustrée par le fait qu’elle ne peut plus sortir et se procurer des livres, elle se met alors à écrire. Son tout premier roman, intitulé Au Commencement était la Mer, est publié grâce à une amie française vivant à Lyon, qui transmet l’ouvrage à des éditeurs. Les critiques élogieuses des médias permettent à Maïssa Bey, âgée de plus de 40 ans, de se faire connaître auprès du grand public. Aujourd’hui, elle a publié un recueil de nouvelles et plus d’une douzaine de romans. À 74 ans, elle démontre toujours autant d’affection pour les lettres, en affirmant que «la littérature, c’est ce qui aide à vivre».
Maïssa Bey fait partie du Parlement des écrivaines francophones. Fondée par l’autrice et journaliste tunisienne Fawzia Zouari à Orléans en 2017, cette organisation rassemble des écrivaines francophones du monde entier qui échangent et débattent sur la condition des femmes dans le monde. Chaque année, des événements et des rencontres sont organisés dans les cinq continents. Du 3 au 6 mars, Maïssa Bey a tenu une résidence à Orléans, entre la maison des associations et le Green Café. Au programme : conférence, atelier d’écriture, discussion et exposition de portraits de femmes écrivaines dessinés par l’artiste Émilie Quinton. Pour ce qui est des tensions actuelles entre l’Algérie et la France, Maïssa Bey aimerait que la littérature soit plus répandue dans les deux pays. Elle est convaincue que les ouvrages pourraient permettre de rassembler les deux cultures. Elle précise d’ailleurs que «les propos tenus par le gouvernement français envers l’Algérie ne font que détourner l’attention des véritables difficultés des Français, comme le pouvoir d’achat».
M. K.