Algérie-Etats Unis: Des contrats militaires en perspective

Le renforcement de la coopération dans le domaine militaire entre Alger et Washington n’est plus une vue de l’esprit. Elle se dessine de plus en plus ces derniers temps. Ainsi, l’Algérie pourrait acquérir des équipements militaires sophistiqués auprès des États-Unis. Des négociations entre les représentants des ministères de la Défense des deux pays sont prévues dans les prochains jours.

Ces négociations devraient aboutir à la signature d’un accord pour l’acquisition de plusieurs types d’armement US destinés à l’équipement de l’armée nationale populaire.

L’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, a annoncé samedi la tenue prochaine de ces négociations, qui devront relancer et renforcer la coopération en matière de défense entre les deux pays, y compris l’éventualité très probable de signer un accord pour l’achat d’équipements militaires américains.
Cette annonce marque une nouvelle étape dans les relations militaires entre les deux pays, qui entretiennent déjà un dialogue de défense régulier depuis plusieurs années et un partenariat sécuritaire.

Lors d’une interview avec des journalistes à l’ambassade d’Algérie à Washington, samedi dernier, Boukadoum a indiqué que des représentants des ministères de la Défense des deux pays se préparaient à entamer des discussions pour renforcer le partenariat en matière de sécurité.

Selon une note du site Defense Scoop en provenance du Pentagone, Boukadoum a déclaré que l’Algérie mène « un dialogue militaire continu depuis des années », soulignant que le mémorandum d’entente entre l’Algérie et les États-Unis, signé le 22 janvier dernier, a établi un cadre juridique pour la coopération et ouvert la voie à de nombreuses opportunités dans l’avenir.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, a fait savoir qu’à l’ordre du jour de ces pourparlers, figurent l’échange d’informations de renseignement maritime et de nouvelles transactions d’armement, ainsi que les opérations de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

S’agissant des achats militaires algériens auprès des Etats Unis, Boukadoum n’a pas donné de détails précis, se contentant de dire que trois ateliers de dialogue seront organisés entre les deux pays pour mettre en œuvre le mémorandum et définir les étapes suivantes.

Il faut souligner que l’Algérie achète très peu d’armement militaire US. Généralement, ces achats se sont limités aux munitions, à des types d’avions de transport militaire et d’équipements de communication dont des Radars. De nombreux officiers algériens ont pris part à des formations aux Etats-Unis notamment des officiers de l’armée de l’air formés à Baltimore dans l’Etat de Maryland. A contrario, le Maroc a commencé à recevoir des hélicoptères d’attaque Apache de dernière génération dans le cadre d’un contrat de 24 appareils, en plus de systèmes de défense aérienne et d’artillerie avancée de type HIMARS.

Cependant, les Etats Unis cherchent à renforcer leur coopération militaire avec l’Algérie, notamment dans le volet du renseignement et la lutte contre les groupes terroristes qui pullulent dans la région sahélo-saharienne. C’est dans ce cadre que Washington avait lancé en coopération avec l’Algérie l’initiative Transahel en 2003 suivi de celle baptisée Pan Sahel en 2005, toutes deux destinées à former les armées du pays du Sahel à la lutte contre le terrorisme et le trafic frontalier.

Pour rappel, le général Michael Langley, commandant du commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM), a effectué sa troisième visite en Algérie le 22 janvier dernier, à l’issue de laquelle il a signé un protocole d’accord de coopération militaire. La signature a eu lieu en présence du ministre algérien délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, le général de Corps d’armée, Saïd Chanegriha. Cet accord a scellé un partenariat stratégique entre les deux pays.

Ce rapprochement intervient dans une conjoncture géopolitique assez complexe, avec des bouleversements importants dans la région du Sahel, au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Ces évolutions ont profondément affectées la sécurité régionale et de nouvelles menaces se sont apparues. Partageant des milliers de kilomètres avec des pays qui vivent une instabilité chronique, l’Algérie entend diversifier ses partenariats militaires, comme en témoigne des accords avec l’Inde, l’Italie ou la Chine, pour renforcer sa sécurité territoriale, contrer les menaces transnationales ou des groupes malveillants et répondre aux crises potentielles dans son environnement régional.

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