Mission de médiation entre la CEDEAO et l’alliance du Sahel
La stabilité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est gravement menacée depuis que le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont décidé de quitter le bloc régional en janvier dernier. Lors de son sommet à Abuja, au Nigeria, la CEDEAO a nommé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye en […] The post Mission de médiation entre la CEDEAO et l’alliance du Sahel appeared first on Le Jeune Indépendant.
La stabilité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est gravement menacée depuis que le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont décidé de quitter le bloc régional en janvier dernier. Lors de son sommet à Abuja, au Nigeria, la CEDEAO a nommé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye en tant qu’envoyé spécial pour tenter de renouer le dialogue avec ces pays.
Cette mission intervient dans un contexte de forte tension régionale. Les trois États concernés, qui ont tous connu des coups d’État ces dernières années, avaient déjà affirmé lors d’un sommet tenu la veille dudit sommet qu’ils avaient « irrévocablement tourné le dos à la CEDEAO ».
C’est une première dans l’histoire de près de 50 ans du bloc régional, qui n’avait jamais perdu des membres de cette manière.
Les analystes s’accordent à dire que la mission de M. Faye sera difficile et probablement infructueuse dans l’immédiat, en raison des profondes tensions qui subsistent.
« Notre région est également confrontée aux risques de désintégration. Lorsque vous sortez d’un accord, vous n’en faites certainement pas partie », a averti Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la CEDEAO.
Au-delà des aspects politiques, le retrait des trois pays menace également les acquis économiques et sécuritaires de la région. La CEDEAO, en tant que principal organe politique et économique d’Afrique de l’Ouest, offre la libre circulation des personnes et des biens entre ses États membres. Leur départ pourrait donc affecter ces avantages et compliquer davantage la gestion des crises sécuritaires transfrontalières.
Face à cette situation, le président nigérian Bola Tinubu, qui assume la présidence tournante du bloc, a appelé à des « partenariats nouveaux et plus solides » pour relever les « énormes défis » auxquels fait face la région.
Selon lui, « ensemble, nous pouvons ouvrir la voie à un avenir prospère pour toute l’Afrique de l’Ouest ».
La mission de médiation confiée au président sénégalais s’annonce complexe, dans un contexte de tensions régionales exacerbées par les coups d’État et la montée des défis sécuritaires.
Rappelant que M. Diomaye Faye avait, en mai dernier, déclaré espérer une réconciliation possible. Les sanctions, levées en février dernier, n’ont guère dégelé la situation diplomatique.
Il est à noter que les trois pays sahéliens avaient annoncé samedi dernier la création de la Confédération des États du Sahel, soulignant que les peuples du Sahel avaient décidé de tourner une nouvelle page en scellant leur divorce avec la CEDEAO.
Le dirigeant nigérien Adbourahamane Tiani, avait exhorté à la construction d’une «communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères», ajoutant que son pays, avec ses alliés du Burkina Faso et du Mali avaient «irrévocablement tourné le dos» à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les liens entre la Cedeao et les Etats sahéliens s’étaient détériorés en juillet 2023 avec le renversement du président Mohamed Bazoum au Niger, la Cedeao menaçant d’intervenir militairement et imposant des sanctions contre le Niger.
Le trio avait ainsi annoncé quitter la Communauté en janvier dernier, accusant celle-ci d’être inféodée à Paris, sur fond d’échec français à vaincre le terrorisme dans la zone. En mars, ils ont annoncé la création d’une force conjointe antiterroriste.
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