Offre de paix européenne aux accents russophobes
Alors que la Russie célébrait en grande pompe le 80e anniversaire de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie, en présence de plusieurs chefs d’Etat étrangers, dont celui de la Chine, mis à l’honneur dans des festivités diffusées dans le monde entier, quatre dirigeants européens se réunissaient avec le président ukrainien à Kiev, où ils sont […]

Alors que la Russie célébrait en grande pompe le 80e anniversaire de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie, en présence de plusieurs chefs d’Etat étrangers, dont celui de la Chine, mis à l’honneur dans des festivités diffusées dans le monde entier, quatre dirigeants européens se réunissaient avec le président ukrainien à Kiev, où ils sont allés d’une offre de cessez-le-feu sans conditions, ayant ceci de particulier qu’elle a revêtu la forme d’un ultimatum. Aux termes de ce dernier, c’est hier lundi que la Russie devait avoir répondu par un oui ou par un non à la proposition ainsi faite. Ce jour est passé, sans que la Russie ait répondu aux cinq dirigeants européens, français, allemand, britannique, polonais et ukrainien, qui la sommaient de se déterminer et vite, ou pour le cessez-le-feu ou pour un redoublement des sanctions, sous le régime duquel elle se trouve d’ailleurs depuis pas mal de temps déjà.
Même quand ils sont animés d’une bonne intention, en l’occurrence mettre fin à une guerre, déjà perdue à vrai dire, les Européens s’y prennent si mal qu’on se prend à se demander si en fait ce n’est pas autre chose qu’ils recherchent. Ils étaient censés agir en l’absence des Etats-Unis, qui n’avaient pas voulu prendre part au sommet de Kiev, probablement pour ne pas gâcher toutes leurs chances d’amener la Russie à composition dans le cadre de leur propre médiation, mais ils n’ont pas plus tôt accordé leurs violons qu’ils ont appelé Donald Trump pour lui demander de s’associer à leur offre de paix. Quand c’est l’arrêt d’une guerre qu’on veut, on se garde de poser d’ultimatum. En Europe aujourd’hui, le sentiment antirusse rend aveugle. Il se trouve que l’administration Trump, contrairement à celle qui l’a précédée, n’est pas viscéralement antirusse, comme le sont les dirigeants européens, encore que ce ne soit pas tous. La russophobie est en train de dévorer l’Europe. Les principales chaînes européennes ont tourné au racisme antirusse depuis longtemps, si bien que plusieurs d’entre elles, les françaises tout particulièrement, sont devenues insupportables. Mais si la Russie n’a pas répondu à l’ultimatum signifié depuis Kiev, elle ne s’en est pas moins saisie de l’occasion pour faire sa propre offre, qui elle n’est pas de cessez-le-feu mais de pourparlers en vue d’une paix définitive. Les Européens sont pour un cessez-le-feu d’un mois au cours duquel se tiennent des négociations impliquant leur coalition, appelée la coalition des volontaires- volontaires en cela qu’ils sont disposés à envoyer en Ukraine leurs propres troupes dite de réassurrance, un euphémisme pour dissuasion, dans le cas où la Russie serait tentée de reprendre les hostilités. Les Américains poursuivent leurs efforts de médiation, qui certes ne sont toujours pas couronnés de succès, mais grâce auquel ils conservent l’impression d’être à la manœuvre. La dernière flambée de violence dans le Cachemire entre le Pakistan et l’Inde leur a cependant permis de remporter un succès diplomatique d’autant plus impressionnant qu’il était inattendu. De fait, ce n’est pas rien de faire cesser des hostilités entre deux puissances nucléaires qui en la matière n’en sont pas à leur coup d’essai. On se demande seulement ce que les Américains avaient bien pu faire pour réussir un tel exploit, eux qui avaient commencé par dire qu’ils n’étaient pas concernés par ce qui se passait si loin d’eux.