Protection
Habitués aux promesses éphémères des campagnes présidentielles, les Américains, mêmes ceux ayant voté pour Donald Trump, sont aujourd’hui surpris de la diligence avec laquelle la nouvelle administration mène le combat contre l’immigration clandestine dans le pays. Certains cas de renvoi de migrants illégaux, ayant été allégrement repris par les grands médias, touchent les familles d’électeurs […]

Habitués aux promesses éphémères des campagnes présidentielles, les Américains, mêmes ceux ayant voté pour Donald Trump, sont aujourd’hui surpris de la diligence avec laquelle la nouvelle administration mène le combat contre l’immigration clandestine dans le pays. Certains cas de renvoi de migrants illégaux, ayant été allégrement repris par les grands médias, touchent les familles d’électeurs du candidat républicain en novembre dernier. Mais l’administration Trump ne fait pas de quartier et fait son possible pour renvoyer dans leur pays d’origine le plus rapidement qu’elle le peut, le maximum de personnes sans statut légal. L’administration du président américain a ainsi annoncé vendredi mettre fin par ordonnance au statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains, leur donnant quelques semaines pour quitter le pays. Cette décision concerne environ 532 000 Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens qui sont arrivés aux États-Unis dans le cadre d’un programme lancé en octobre 2022 par le prédécesseur de Donald Trump, Joe Biden, et élargi en janvier de l’année suivante. Les migrants parrainés par ce programme, «doivent quitter les États-Unis d’ici le 24 avril», sauf s’ils ont obtenu un autre statut d’immigration leur permettant de rester dans le pays, a indiqué le Département de la sécurité intérieure. Ils perdront leur protection légale trente jours après la publication, prévue mardi, de cette nouvelle ordonnance dans le Journal officiel du gouvernement fédéral des États-Unis. «La liberté conditionnelle est par nature temporaire, et la liberté conditionnelle seule ne constitue pas une base sous-jacente pour obtenir un statut d’immigration, ni ne constitue une admission aux États-Unis», a justifié le Département de la sécurité intérieure. Le président Donald Trump avait promis de mener la plus grande campagne d’expulsion de l’histoire des États-Unis et de limiter l’immigration, principalement en provenance des pays d’Amérique latine. L’organisation Welcome.US, qui soutient les migrants aux États-Unis, a exhorté les personnes concernées par cette décision à «consulter immédiatement un avocat». Annoncé en janvier 2023 par l’administration précédente du président Joe Biden, un programme spécial destiné aux Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens permettait l’entrée aux États-Unis pour deux ans pour un maximum de
30 000 migrants par mois, en raison de la situation des droits humains dans ces quatre pays. Joe Biden avait à l’époque présenté le plan comme une méthode «sûre et humaine» pour alléger la pression à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Mais cette mesure a été dénoncée par les populations locales, jusque dans des villes pourtant favorables aux démocrates. Que cela soit à Chicago, Pittsburg ou encore New York, les citoyens américains ont fait montre de leur agacement face aux politiques d’accueil qui impactaient directement leur vie de façon négative. Les populations les plus pauvres, et les premières à être touchées par l’arrivées des migrants, se sont d’ailleurs depuis plaintes des initiatives de leurs dirigeants, sans être écoutées et sans être elles-mêmes protégées de la fulgurante montée de l’insécurité. Aujourd’hui, finalement, ces populations verront leurs demandes être respectées. Reste à voir quelles contre-mesures les démocrates essaieront de faire jouer, et si leurs électeurs continueront à supporter leur politique immigrationiste qui a été sans conteste l’une des raison de leur défaite à la dernière présidentielle.