Yasmina Khadra : L’agressivité manifestée à l’égard de l’Algérie trahit une crise profonde en France
L’agressivité dont fait preuve ces dernières semaines, tout particulièrement, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, à l’égard de l’Algérie reflète « une profonde crise intérieure » qui secoue depuis quelques années les différents gouvernements français,soutient l’écrivain algérien Yasmina Khadra dans une tribune publiée dans le journal l’Humanité.Selon lui, « ce qu’il se passe sur le plan politique […]

L’agressivité dont fait preuve ces dernières semaines, tout particulièrement, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, à l’égard de l’Algérie reflète « une profonde crise intérieure » qui secoue depuis quelques années les différents gouvernements français,
soutient l’écrivain algérien Yasmina Khadra dans une tribune publiée dans le journal l’Humanité.
Selon lui, « ce qu’il se passe sur le plan politique en France trahit une profonde crise intérieure que les gouvernements successifs de ces dernières années tentent de déplacer de son véritable contexte ». L’écrivain pointe le malaise dans lequel se trouve actuellement un gouvernement français ayant fait appel à des ministres « faillitaires ».
De son point de vue, la recherche d’un coupable, en l’occurrence l’Algérie, compense une certaine incapacité à résoudre les vrais problèmes des Français.
« Tout ce tapage, notamment les ruées dans les brancards de M. Retailleau, n’est qu’une misérable fausse manœuvre dont les agitateurs ne mesurent guère les conséquences. L’Algérie a ses problèmes et tente de les surmonter. Sans fard ni fanfare. Elle n’a rien à voir avec les dérives politiques de l’Etat français. Et l’expulsion ratée d’un Algérien indésirable ne change rien aux préoccupations des Français », ajoute Yasmina Khadra.
« Ce ne sont pas les tribunes incendiaires dans la presse, ni les diatribes claironnantes des va-t-en-guerre, encore moins les plateaux de télé formatés qui apporteraient un soupçon d’éclaircie à cette effarante mentalité de la provocation outrancière », affirme-t-il encore.
L’auteur de « L’imposture des mots » a tenu à préciser, dans sa tribune, que « les Français sont bien accueillis dans toutes nos villes et villages algériens. Ils n’ont qu’à toquer à n’importe quelle porte pour se sentir chez eux. Nous sommes, nous Algériens, un peuple généreux, hospitalier et xénophile ».
Pour leur part, les Français « veulent que leurs gouvernants œuvrent dans le bon sens et apportent la solution à leurs tracasseries. Ils n’ont que faire d’un bouc émissaire ou d’un souffre-douleur qui ne modifierait pas d’un iota la liste de leurs réclamations et de leurs exigences », assure l’écrivain.
L’attitude agressive du ministre de l’Intérieur français à l’égard de l’Algérie a été critiquée ces derniers jours en France et au sein même du gouvernement dont il fait partie. Un sentiment d’agacement partagé aussi par le président français lui-même, selon des médias français.
R. N.