Trêve
Si Donald Trump a été copieusement critiqué, et même moqué par ses opposants et par ses «alliés» européens, qui n’ont réussi ces dernières années qu’à aggraver la crise avec Moscou, le président américain vient d’annoncer une trêve du côté ukrainien qui devrait s’étendre à la Russie d’ici quelques jours, si Vladimir Poutine donne son feu […]

Si Donald Trump a été copieusement critiqué, et même moqué par ses opposants et par ses «alliés» européens, qui n’ont réussi ces dernières années qu’à aggraver la crise avec Moscou, le président américain vient d’annoncer une trêve du côté ukrainien qui devrait s’étendre à la Russie d’ici quelques jours, si Vladimir Poutine donne son feu vert. Kiev a en effet accepté mardi une proposition des États-Unis pour un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, se disant «prête pour la paix» et appelant Moscou à se prononcer, à l’issue d’une rencontre américano-ukrainienne en Arabie saoudite. Lors de ces entretiens, en l’absence de la Russie, Washington a annoncé en retour la levée «immédiate» de la suspension de l’aide militaire à Kiev. Cette rencontre s’est tenue quelques heures après la plus importante attaque de drones menée par Kiev en territoire russe depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, et alors que l’armée ukrainienne est en difficulté sur le front. «Aujourd’hui, nous avons fait une proposition que les Ukrainiens ont acceptée, qui est de commencer un cessez-le-feu et des négociations immédiates», a déclaré le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, après environ neuf heures de discussions à Jeddah, ajoutant que le projet serait transmis à la Russie. «La balle est à présent dans leur camp», a-t-il ajouté. L’Ukraine, arrivée à la réunion avec un projet de trêve «dans les airs et en mer, accepte cette proposition d’un cessez-le-feu de 30 jours» et les États-Unis doivent à présent «convaincre» la Russie de l’accepter, a réagi le président Volodymyr Zelensky. «L’Ukraine est prête pour la paix. La Russie doit montrer si elle est prête à mettre fin à la guerre ou à la poursuivre», a-t-il ajouté. À Washington, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il «allait parler» à son homologue russe Vladimir Poutine, sans doute cette semaine. «Je sais que nous avons une grosse réunion demain avec la Russie et on espère que de bonnes conversations suivront», a-t-il indiqué, sans autres détails. Moscou, de son côté, n’a pas «exclu» des contacts avec des représentants des États-Unis «pendant les prochains jours». Pour le conseiller américain à la Sécurité nationale, Mike Walz, la question est désormais de savoir «comment» et non «si» la guerre en Ukraine doit finir. L’Ukraine et les États-Unis sont aussi tombés d’accord pour conclure «dès que possible» un accord sur les minerais ukrainiens, selon la déclaration conjointe publiée après la rencontre. L’Ukraine avait mis sur la table une proposition de trêve en espérant convaincre les États-Unis de rétablir leur aide militaire à Kiev et le partage de renseignements, interrompus depuis l’altercation, le 28 février dans le Bureau ovale, entre Donald Trump, son vice-président et Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien avait alors quitté les États-Unis sans signer comme prévu un accord sur l’exploitation des minerais de son pays par les États-Unis. «L’Ukraine s’est déclarée prête à accepter la proposition américaine d’instaurer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours, qui peut être prolongé par accord mutuel des parties et qui est soumis à l’acceptation et à la mise en œuvre simultanée par la Fédération de Russie», indique la déclaration finale. Marco Rubio ainsi que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, ont participé à la réunion, au moment où Donald Trump fait pression sur l’Ukraine pour mettre fin à la guerre. «Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix», avait déclaré le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, en entrant dans la salle des négociations. Reste à voir si le Kremlin répondra positivement à ce nouveau développement, ouvrant la voie à une réelle transition vers la paix. Et si Trump n’a pas tenu sa frivole promesse de régler le conflit en Europe de l’Est en 24 heures, il aura tout de même convaincu les Ukrainiens, pour le moment, de déposer les armes en moins de sept semaines, ce que les Européens ont été incapables de faire en plus de trois ans.
F. M.