Affectés par les caprices du climat à Jijel : Les abricotiers face au défi des taches brunes

Les producteurs d’abricots de la région de Jijel traversent une période difficile cette saison, confrontés à l’apparition de taches brunes sur leurs fruits. Ce phénomène, qui affecte considérablement la qualité visuelle des récoltes, compromet leur commercialisation malgré une saveur préservée. Contrairement aux problèmes habituels liés aux maladies ou aux ravageurs, cette altération est principalement attribuée aux conditions climatiques exceptionnellement instables que connaît la région. Les fortes vagues de chaleur, combinées à des écarts de température significatifs entre le jour et la nuit, ont provoqué un stress hydrique important chez les abricotiers. « Cette année, nous avons constaté des variations climatiques inhabituelles qui fragilisent la peau des abricots et les rendent plus sensibles aux agressions extérieures », témoigne un agriculteur de Txenna. L’ensoleillement intense a engendré des brûlures superficielles sur les fruits, tandis que l’humidité excessive résultant des précipitations tardives et de la condensation nocturne a accéléré le développement des taches. La situation s’est aggravée avec les vents violents et les averses de grêle qui ont causé des lésions supplémentaires sur les fruits. Ces dommages, bien qu’esthétiques, ont un impact économique considérable pour les producteurs locaux. « Nos abricots sont parfaitement consommables, mais les clients recherchent des fruits visuellement parfaits. Malheureusement, ces taches brunes nous obligent à brader nos prix », explique un cultivateur de la plaine de Taher. Face à cette dévalorisation sur le marché des fruits frais, certains producteurs se tournent vers les industries de transformation en jus ou en confiture, une alternative moins rentable. Pour soutenir les agriculteurs dans cette crise, la Chambre de l’agriculture a mis en place un dispositif d’accompagnement, proposant des conseils techniques et des orientations adaptées. « Il est essentiel d’agir en amont pour préserver la qualité des récoltes. Nous encourageons les agriculteurs à adopter des traitements préventifs et des pratiques culturales adaptées aux spécificités locales », souligne un responsable de l’institution. Plusieurs solutions concrètes sont désormais envisagées pour les prochaines saisons : installation de filets d’ombrage limitant l’exposition solaire, optimisation des systèmes d’irrigation pour réduire le stress hydrique, déploiement de filets anti-grêle et plantation de haies brise-vent pour protéger les vergers contre les intempéries. Les experts agricoles recommandent également une révision des calendriers de culture et une adaptation des pratiques face aux changements climatiques qui impactent de plus en plus la production fruitière. En attendant l’amélioration des conditions météorologiques, les producteurs espèrent sensibiliser les consommateurs à ces phénomènes naturels et les encourager à privilégier les abricots locaux malgré leurs imperfections esthétiques, soutenant ainsi une filière agricole importante pour l’économie régionale.

M. B.

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