Bac 2024 : Le taux national de réussite en hausse de 8%

Les candidats au bac 2024 sont fixés sur leur sort. Les résultats de cet examen ont été dévoilés, jeudi, par le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, au cours d’une conférence de presse, peu avant l’affichage des résultats au niveau des établissements.

En progression de plus de 8 %, le taux national de réussite connaît « un bond significatif en la matière », a estimé le ministre de l’Education nationale, sachant que le taux national de réussite de l’année dernière était de 50,60 %. Pour leur part, les syndicats l’ont jugé « inacceptable » à « moyen », sachant que les copies des candidats ont été soumises à une quatrième correction et les barèmes de notation ont été revus dans beaucoup de matières en faveur des candidats.

Le ministre de l’Education nationale s’est montré satisfait du taux de réussite au bac, qui est de 58,28 %, comparativement à celui de 2023, estimé à 50,63 %, considéré comme étant le taux le plus faible depuis la session de 2016. Cette année, la moyenne d’admission n’a pas été revue à la baisse, c’est-à-dire qu’« est considéré lauréat du bac tout candidat ayant obtenu une moyenne égale ou supérieure à 10/20 », a déclaré M. Belabed, lors d’une conférence de presse consacrée à l’annonce des résultats du bac. « Le taux de réussite au bac 2023 était de 50,61 %. Il y a donc une hausse qualitative de près de 8 % cette année. Cela confirme le travail fourni par la famille de l’éducation nationale. C’est un succès collectif », a-t-il dit.

Le constat dressé par le ministre de l’Education nationale n’est pas partagé par le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), qui estime que près de la moitié des candidats au bac ont échoué dans cet examen capital qui ouvre les portes des universités aux lauréats ou leur permet d’accéder aux grandes écoles. Contacté par le Jeune Indépendant, M. Amoura, SG du Satef, a qualifié le taux de réussite au bac d’« inacceptable » et d’« injustifiable », considérant que les sujets d’examen « étaient abordables » et « à la portée d’un élève moyen ». Selon lui, rien ne justifie ce taux vu que toutes les facilitations ont été offertes à travers, notamment, les cours particuliers et ceux dispensés sur les différents réseaux sociaux, ainsi que les barèmes de notation en faveur des candidats.

« Il y a un problème et il faut se mettre autour d’une table pour décortiquer les résultats, les analyser filière par filière, matière par matière et en tirer les leçons afin d’aller vers une refonte radicale du système éducatif algérien, dont les examens officiels », a-t-il suggéré. « En vérité, le taux de réussite annoncé ne reflète pas le taux réel. Les barèmes de correction ont été changés dans beaucoup de matières en faveur des candidats. Il faut arrêter ce bricolage. Il y va de l’intérêt du secteur et de nos enfants », a souligné M. Amoura, tout en estimant que le niveau des élèves est « très faible ».

Amoura a rappelé le travail qui a été fait durant l’année scolaire 2015/2016 sur la réforme du bac, alors que rien n’a été fait sur le terrain. « Jusqu’à quand allons-nous continuer à justifier l’échec ? Si l’on continue ainsi, sans aller tout de suite vers une refonte radicale, on aura les mêmes résultats », a-t-il dénoncé. En matière de chiffres, le premier responsable du secteur de l’éducation a également fait savoir que sur 862 733 candidats scolarisés et libres inscrits, 544 385 candidats ont passé l’examen du baccalauréat cette année, dont 317 258 ont été admis.

La filière des mathématiques en tête

Les matheux sont en tête des différentes filières que compte l’enseignement secondaire, la filière des mathématiques ayant décroché le taux de réussite le plus élevé (82,25 %), a révélé M. Belabed, indiquant que le lycée des mathématiques de Kouba (Alger), Mohamed-Mokhbi, a enregistré un taux de réussite exceptionnel de 100 %. D’ailleurs, la meilleure moyenne au niveau national est revenue à un matheux. Mohamed El Amine Mokrane, du lycée Belkebir-Abdelkader (Tipasa), filière mathématiques, avec une moyenne de 19,62.

La seconde place est revenue à Maria Ines Rahab, du lycée Colonel-Lotfi (Oran), filière sciences expérimentales, avec une moyenne de 19,54. De son côté, Oulem Wissal, du lycée les Frères-Achi (Khenchela), est arrivée troisième à l’échelle nationale avec une moyenne de 19,52. Concernant la filière arts, dont l’examen du baccalauréat s’est déroulé pour la première fois en Algérie cette année, le taux de réussite a atteint 79,45 %.

Il convient de noter que maintenant que les moyennes ont été révélées, l’étape des choix et de l’inscription va débuter dans quelques jours, et à ce propos, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, avait annoncé une série de mesures visant à assurer le succès de la rentrée universitaire 2024/2025 à travers notamment le renforcement du système numérique d’inscription et la publication d’une circulaire relative à l’orientation des nouveaux bacheliers.

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