Climat: L’ONU identifie huit grands changements qui accélèrent la crise liée au réchauffement
L’ONU a identifié huit grands changements qui accélèrent la triple crise actuelle liée au changement climatique, à la perte en nature et biodiversité et à la pollution et déchets. Un nouveau rapport publié cette semaine par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Conseil international de la science (CIS) anticipe les «défis […]
L’ONU a identifié huit grands changements qui accélèrent la triple crise actuelle liée au changement climatique, à la perte en nature et biodiversité et à la pollution et déchets.
Un nouveau rapport publié cette semaine par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Conseil international de la science (CIS) anticipe les «défis émergents» concernant le climat, une démarche prospective de moyen et long terme. Cette importante étude intitulée «Naviguer vers de nouveaux horizons – Prospectives mondiales sur la santé planétaire et le bien-être humain», s’attaque à la complexité d’une «polycrise». Il servira en septembre aux discussions du Sommet de l’avenir des Nations unies.
Selon l’étude, «le monde se rapproche de plus en plus d’un changement environnemental qui pourrait être irréversible». Ainsi, un vaste système de courants océaniques, dénommé Circulation méridienne de retournement de l’Atlantique, représente un élément clé de régulation du climat. Or, son effondrement pourrait se produire dès 2057. Quatre «signaux de changements» sonnent en outre comme autant d’alertes. La fonte du pergélisol arctique (permafrost, en anglais) risque de libérer des microbes anciens et de générer de épidémies. Ce phénomène a déjà provoqué en 2016 une épidémie d’anthrax en Sibérie, tuant hommes et animaux. Autre risque signalé : l’expansion rapide de l’activité spatiale et des débris spatiaux orbitaux, qui peut endommager la couche d’ozone et nuire à la stabilité géopolitique. D’autre part, l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les systèmes d’armement et les applications militaires, ainsi que le développement de la biologie synthétique, doivent être examinés sous l’angle de l’environnement. Aussi, indiquent les experts, le possible «déploiement de la modification du rayonnement solaire», une géo-ingénierie qui vise à renvoyer dans l’espace les reflets du soleil, pour limiter la hausse des températures, aurait un impact immédiat sur le changement climatique. Parallèlement, les conflits armés et la violence qui augmentent et évoluent, dégradent et polluent les écosystèmes, aggravant la vulnérabilité des populations affectées. Egalement, avec 120 millions de personnes déplacées en avril 2024, en raison des conflits ou du changement climatique, les risques associés à ce phénomène portent sur l’apparition d’espaces rendus inhabitables par le changement climatique, alors que les inégalités se creusent entre les plus riches et les plus pauvres.
Les chercheurs évoquent, d’autre part, un autre danger : «l’éco-anxiété, une crise émergente, cachée mais évidente», qui aurait des conséquences sur la santé mentale des enfants et des jeunes, affectant le bien-être général. «Le rythme rapide du changement, de l’incertitude et des évolutions technologiques auquel nous assistons, sur fond de turbulences géopolitiques, signifie que tout pays peut être déstabilisé plus facilement et plus souvent», selon la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen. Le rapport recommande ainsi d’adopter un nouveau contrat social qui engage un éventail diversifié de parties prenantes, y compris les populations autochtones, et permette aux jeunes de participer plus activement et de repenser les mesures de progrès. Les gouvernements et les sociétés peuvent également, pour leur part, introduire des objectifs et des indicateurs à plus court terme.
Kamelia N.
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