De l’islamisme violent à l’islamisme rampant ou les royaumes arabes comme exemples
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Une contribution de Saadeddine Kouidri – Il faut répéter comme un leitmotiv qu’en Algérie le terrorisme a été vaincu par l’Armée nationale populaire secondée par les patriotes, car l’amnésie est largement cultivée chez nous. Il semblait au chef d’état-major d’alors, le général Mohamed Lamari, que ce n’était pas le cas pour l’intégrisme. Effectivement, sauf qu’il faut préciser que ce dernier n’est rien d’autre qu’un pendant du système politique dominant le tiers-monde pour le compte du grand capital. Ce que tout le monde semble ignorer. Plus précisément, il est une arme commune du colonialisme et du néocolonialisme sous couvert des religions. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cet intégrisme prenait officiellement les couleurs tricolores bleu-blanc-rouge pour que la République laïque puisse offrir le statut de Français-musulman à l’indigène pour l’émanciper !
Cette métamorphose, tout en échouant, comme tant d’autres subterfuges, a creusé le sillon d’espoir de ceux qui préconisaient l’attachement de l’Algérie à la France. En réalité, si l’islamisme tricolore a échoué à soutenir l’Algérie dans le giron de la France, il reste fidèle à ses engagements après l’indépendance pour que la colonisation puisse continuer à se prévaloir de sa civilisation et du récit d’une histoire commune.
Lorsque le terrorisme a échoué, la réaction lâche ses charlatans et empreinte la thèse d’Ibn Badis pour qui le colonialisme n’était pas le principal ennemi en s’abstenant de dire que les paroles de ce savant musulman, à ce sujet, remontent aux années 30 du XXe siècle. La réaction chevauche Ibn Badis pour nuire au projet de Novembre et mener notre pays au niveau politique des royaumes arabes.
Contrairement à l’intégrisme qui paraissait spécifique au pays sous-développé, l’islam politique est activé dans les ex-colonies, dans ses anciennes métropoles et particulièrement au sein de l’immigration. La stratégie est de noyer les problèmes de la société dans le religieux pour exonérer leur système politique de ses injustices, de ses crimes et les coller au diable et au bon dieu, jusqu’à annihiler toute critique et toute liberté d’organisation militante et syndicale. Faire comme les royaumes arabes.
Certes que le génocide des Palestiniens est israélien et états-unien mais cela ne doit pas nous empêcher de constater que c’est la conséquence du système politique dominant à travers le monde. Gaza impacte le monde plus que ne l’a fait le mur de Berlin. Cela nous pousse encore à cette vérité : la solution à la guerre est dans l’émancipation de tous les pays, sans exception, du capitalisme.
La France coloniale pratiquait l’apartheid dans les colonies, elle ne le pratiquait pas en métropole. Israël n’ayant pas de métropole le pratique dans son pays et ses pratiques discriminatoires, criminels, génocidaires n’ont pas empêché les Occidentaux de la qualifier de démocratie comme ils l’avaient fait pour la Grèce antique, malgré sa pratique de l’esclavagisme. Comme on le voit, l’Occident écrit son récit sans tenir compte de l’histoire mais, pour faire vrai, elle transforme le mensonge en vraisemblable à l’image du cinéma avec la fiction.
Israël reprend les méthodes de la France dont celle du génocide et innove. Celui qui est musulman n’est pas français. Celui qui n’est pas juif n’est pas israélien. Si les israéliens sont régis par les mêmes lois, dans la pratique, leur Etat tient compte des identités de chacun. Une telle pratique finit par donner la phobie de l’autre, de l’étranger en général et particulièrement du musulman dans le but de le reloger dans la case de «Français-musulman» ce citoyen de seconde zone qui fait partie du décor depuis si longtemps. Malgré les deux échecs mémorables, celui de la révolution et celui de la décennie sanglante (quand les hordes massacraient le peuple), l’islamisme ne cesse de progresser car son nourricier est le grand capital. Le dernier signe de son retour en force en Algérie est dans l’option de l’économie libérale attachée à cette misère de la famille politique qui a une certaine influence sur la diplomatie qu’elle vient de pousser à l’erreur lors d’une séance à l’ONU.
Est-il diplomatique de s’immiscer dans une lutte qui oppose des tiers en sachant que l’enjeu entre le CIO (Comité international olympique) et l’IBA (Association internationale de boxe amateur) ne concernait plus notre athlète au moment où l’Algérie accusait la Russie. Trump twittait : «Je garderai les hommes hors du sport féminin», quand plusieurs responsables républicains désignaient l’Algérienne comme un homme. Sur X, Georgia Meloni la première ministre d’Italie commentant la défaite de sa compatriote, dénonçait un combat qui, à ses yeux, «n’était pas sur un pied d’égalité». En sus qui prouve que le soutien de la dernière heure du CIO à notre boxeuse est gratuit ? Je n’insinue nullement une corruption quelconque mais pire, une erreur politique, une faiblesse du genre : Nass gaâ taghlabni wana naghlab oukhti Aïcha
La lutte entre la boxe amateure et la boxe professionnelle est complexe car non seulement elle remonte à la nuit des temps, elle brasse beaucoup d’argent et elle oriente l’avenir du sport. Dans ce combat qui impacte l’avenir de la jeunesse, le professionnalisme est de mauvais aloi particulièrement dans le sport de combat. Le combat de boxe amateur se caractérise surtout par le port du casque. Ce dernier a été éliminé dans le combat des hommes. Un signe qui laisse croire que le CIO entre crescendo dans le professionnalisme. Dans ce cas, elle ne s’oppose pas seulement à l’AIBA, (Association internationale de boxe amateur) mais à d’autres organismes qui gèrent le noble art.
C’est comme celui qui croit que des alliés, censés avoir des intérêts communs, puissent avoir des engagements opposés dans les conflits internationaux. A la fin de son mandat, Trump reconnaissait la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental qui, en contre parti reconnaissait Israël, tandis que Macron reconnaît la souveraineté du Maroc avec un gouvernement démissionnaire pour donner le feu vert à ses entrepreneurs le droit d’exploiter les richesses de ce pays colonisé. Il se met hors la loi car sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n’a aucun effet juridique sauf qu’elle oblige l’Algérie à faire le grand écart, enjambant le projet de l’histoire commune avec la France pour couper les relations diplomatiques avec elle. Cela, par contre, ne relève pas de l’erreur mais pose la question : Quelle est cette lacune dans la politique des affaires étrangères malgré sa performance ? La réponse est sous vos yeux, comme au jeu.
Imane Khelif s’est battue sur plusieurs fronts et n’a pas été championne sur le ring de boxe seulement, mais aussi aux coins extérieurs du ring quand elle a sauté de joie sur ses deux managers pour les enlacer, les embrasser, les caresser, les aimer en public face aux caméras du monde et, surtout, aux yeux de ses parents et ses fans du quartier à qui elle communiquait à travers les médias du monde, un sentiment des plus agréables d’autant qu’il est public pour fêter sa médaille d’or de championne olympique. Un moment de bonheur immensurable parce que commun.
Continuer à croire que le code de la famille n’est pas anachronique relève de la schizophrénie, jusqu’à photoshoper Kaylia Nemour, notre première médaille d’or en gymnastique, d’une longue jupe plissée.
Le harcèlement de nos champions par les adeptes du sport professionnel et de leurs mentors n’a eu raison ni de Nemour ni de Khelif mais de Sedjati parce qu’on tentait de le déstabiliser jusqu’au dernier moment. Il s’est déconcentré dans sa course durant une fraction de seconde qui permit à presque tout le peloton de coureurs de le dépasser avant qu’il ne se ressaisisse à temps pour une médaille de bronze. Son finish a été presque magnifique.
S. K.
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