Deux ans après / les manifestations du Hirak dans plusieurs villes du pays
Les algériens marquent les deux ans du soulèvement populaire Hirak Deux ans après le début du mouvement de contestation populaire du Hirak en février 2019, qui a entraîné la chute de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, freiné par la crise sanitaire mondiale du Covid-19. Peut-il aujourd’hui rebondir ? Depuis le début de la crise sanitaire, beaucoup s’interrogent […]
Les algériens marquent les deux ans du soulèvement populaire Hirak
Deux ans après le début du mouvement de contestation populaire du Hirak en février 2019, qui a entraîné la chute de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, freiné par la crise sanitaire mondiale du Covid-19. Peut-il aujourd’hui rebondir ?
Depuis le début de la crise sanitaire, beaucoup s’interrogent sur l’avenir du Hirak, suite au difficulté à se structurer et à se transformer en force politique, de plus cette année a l’occasion du 2eme anniversaire du mouvement, une question émerge : le Hirak est-il dans une impasse ?
Béjaïa:
Plusieurs Villes quadrillée par la police
Depuis quelques jours, plusieurs villes algériennes ont été quadrillée par les forces de l’ordre, notamment ce lundi 22 février 2021, suite aux multiple appels à manifester lancés sur la toile pour le deuxième anniversaire du Hirak.
Des barrages de police et de gendarmerie ont été mis en place sur plusieurs axes routiers menant à Alger et a plusieurs grandes villes, de plus un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé, des dizaines d’hélicoptères survoler Alger.
Pour éviter les retards liés aux embouteillages causé par les barrages de la gendarmerie et de la police, qui vérifient chaque voiture, les Algérois sont sortis à l’aube pour rejoindre leur travail.
De plus, les éléments de la DGSN procédaient à des contrôles d’identité près de la Grande Poste, lieu de rassemblement emblématique du Hirak, notamment les jeunes hirakistes.
Les protestataires ont scandé « Nous ne sommes pas venus pour célébrer, mais réclamer votre départ », en référence au régime en place depuis l’indépendance en 1962, synonyme d’autoritarisme et de corruption, auquel ils s’opposent depuis deux ans.
Bien que ce gigantesque dispositif qui a essayé de limiter les déplacements des manifestant, les protestataires ont réussies à défiler à la mi-journée. Dans les autres villes comme Annaba, Oran, Bejaïa, Sétif, Bouira, Mostaganem et Constantine, plusieurs marches ont été entamées, selon les réseaux sociaux.
Kherrata / une manifestation et une commémoration de la naissance du Hirak (vidéo)
Alger:
Rachid Nekkaz et plusieurs manifestants arrêtés
Selon un communiqué, publié ce lundi 22 février 2021, du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Rachid Nekkaz a été arrêté cet après-midi à Mostaganem, à l’occasion de la célébration du 2ème anniversaire du mouvement populaire. « Rachid Nekkaz est actuellement emmené en direction de l’hôpital, après avoir été agressé en direct par les policiers à sa prise de parole en public.
Le CNLD a signalé aussi l’arrestation de plusieurs manifestants à Alger et dans d’autres wilayas notamment à Tiaret, à Tébessa, à Msila, et aussi à Oran.
Pour mémoire, Rachid Nekkaz a été libéré le 19 février 2021, de la prison de Labiod Sidi El Cheikh (El Bayadh), où il a été transféré en janvier dernier.
Drareni et Nekkaz libérés / une trentaine de détenus ont quitté la prison ce vendredi
Bouira:
Amnesty international dénonce les arrestations arbitraires
L’ONG Amnesty international a dénoncé, sur son site officiel, les arrestations arbitraires en Algérie, dans une déclaration faite à l’occasion de la célébration du 2ème anniversaire du Hirak.
Amnesty international a précisé que « Les autorités algériennes se sont attaquées à des dizaines de manifestantes, journalistes et militantes à coups d’arrestations arbitraires et de poursuites judiciaires, au motif qu’ils ont manifesté pacifiquement et exprimé des opinions politiques sur les réseaux sociaux ».
« Dans une investigation menée sur 73 cas de militantes du Hirak, manifestantes et journalistes, Amnesty International a constaté qu’au cours des deux dernières années, les autorités ont eu recours à des arrestations arbitraires, à des poursuites et parfois à des condamnations à de lourdes peines de prison sur la base de dispositions floues du Code pénal …. Certains militants ont vu leurs téléphones fouillés de manière intrusive, d’autres ont été licenciés par leur employeur parce qu’ils avaient été inculpés. Certains ont signalé avoir subi des actes de torture et des mauvais traitements durant leur détention ».
« Les conclusions d’Amnesty International pointent vers une stratégie délibérée des autorités algériennes visant à écraser la dissidence, stratégie qui vient contredire leurs promesses en matière de respect des droits humains », a précisé la directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, Amna Guellali.
Annaba:
Dissolution de APN et Grâces présidentielles
Confronté à des vacances de la présidence ces dernières mois – Abdelmadjid Tebboune a été hospitalisé plusieurs fois en Allemagne pour des soins – et une crise sanitaire interminable, l’État algérien fait un geste d’apaisement en graciant, le 18 fervrier, des dizaines de détenus d’opinion et appelle à des élections anticipées pour faire face à la crise politique.
Le 19 février, plus de 30 détenus d’opinion sont libérés, dont Khaled Drareni, le correspondant de TV5MONDE et Reporters Sans Frontières en Algérie, condamné à deux ans de prison en appel en septembre, et devenu emblème du combat pour la liberté de la presse en Algérie.
La veille de l’anniversaire du Hirak, M. Tebboune dissout l’Assemblée populaire nationale (APN) et procède à un remaniement partiel de son gouvernement, très attendu mais sans changement d’équipe majeur, a l’image du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, largement critiqué, qui a gradé son poste.
Plan de sortie de l’impasse politique / les propositions de Zoubida Assoul
L’Algérie doit apprendre la démocratie
enfin, pour le pouvoir algérien la priorité est aux frontières, avec la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par Donald Trump et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël pourraient ainsi avoir pour effet d’enrayer tout processus de négociation interne en Libye.
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