Durement éprouvés par la crise sociale, les Marocains anticipent une nouvelle dégradation de leur niveau de vie

RABAT - Durement éprouvés par la crise sociale qui s'est aggravée ces dernières années, les Marocains sont très pessimistes pour les mois à venir, anticipant une nouvelle dégradation de leur niveau de vie. Ainsi, plus de la moitié des ménages marocains (53%) s'attendent à une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 prochains mois, montrent les résultats de l'enquête permanente de conjoncture auprès des ménages publiés par le Haut-Commissariat au Plan. En effet, le moral des ménages est resté "morose" au premier trimestre 2025. Au cours de cette période, 80,9% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, selon cette enquête. Quant à l'évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 53,3% contre 4,0% des ménages considèrent qu'elle s'est dégradée. Ils sont également 80,6% des ménages à tabler sur une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois et 81,6% à estimer que les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter. Au début de l'année, la tension sociale au Maroc a atteint un niveau critique. Exaspérés par l'aggravation de la crise sociale, notamment par la flambée des prix à la consommation, la hausse effrénée des taux du chômage, en particulier parmi les jeunes, la dégradation des services publics et le gel du dialogue social national, les Marocains sont montés au créneau. Les appels à la grève et à manifester se sont multipliés à travers le pays. Les grandes villes du royaume ont été le théâtre de mobilisations nationales menées par les syndicats de différents secteurs pour protester contre l'érosion du pouvoir d'achat des Marocains et la politique d'appauvrissement du gouvernement. Un processus de paupérisation rapide des classes dites moyennes s'est engagé depuis longtemps au Maroc, alors que les autres classes populaires perdaient tout espoir de sortir de la pauvreté et de connaître une quelconque ascension sociale. Le mécontentement a gagné, ces dernières années, l'ensemble des classes sociales. En plus de l'impact économique de la pandémie de Covid-19, le Maroc est confronté à la sécheresse qui a durement affecté son secteur agricole. Toutefois, les problèmes de la société marocaine ne peuvent relever de la seule conjoncture défavorable qui s'est alourdie depuis mars 2020. "Les sources du pays sont dilapidées par la prédation, la corruption, le népotisme, le coût exorbitant de la monarchie et de ses élites", expliquait l'économiste marocain Fouad Abdelmoumni. Selon lui, le gouvernement Akhannouch est incapable de résoudre ce mal endémique. La crise sociale qui secoue le Maroc est aggravée par l'arrogance, la corruption des élites, la répression féroce et la soumission du Makhzen à l'entité sioniste, au grand dam de son peuple qui continue à crier son rejet de la normalisation.

Avr 26, 2025 - 17:19
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RABAT - Durement éprouvés par la crise sociale qui s'est aggravée ces dernières années, les Marocains sont très pessimistes pour les mois à venir, anticipant une nouvelle dégradation de leur niveau de vie.

Ainsi, plus de la moitié des ménages marocains (53%) s'attendent à une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 prochains mois, montrent les résultats de l'enquête permanente de conjoncture auprès des ménages publiés par le Haut-Commissariat au Plan.

En effet, le moral des ménages est resté "morose" au premier trimestre 2025. Au cours de cette période, 80,9% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, selon cette enquête.

Quant à l'évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 53,3% contre 4,0% des ménages considèrent qu'elle s'est dégradée.

Ils sont également 80,6% des ménages à tabler sur une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois et 81,6% à estimer que les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter.

Au début de l'année, la tension sociale au Maroc a atteint un niveau critique.

Exaspérés par l'aggravation de la crise sociale, notamment par la flambée des prix à la consommation, la hausse effrénée des taux du chômage, en particulier parmi les jeunes, la dégradation des services publics et le gel du dialogue social national, les Marocains sont montés au créneau.

Les appels à la grève et à manifester se sont multipliés à travers le pays. Les grandes villes du royaume ont été le théâtre de mobilisations nationales menées par les syndicats de différents secteurs pour protester contre l'érosion du pouvoir d'achat des Marocains et la politique d'appauvrissement du gouvernement.

Un processus de paupérisation rapide des classes dites moyennes s'est engagé depuis longtemps au Maroc, alors que les autres classes populaires perdaient tout espoir de sortir de la pauvreté et de connaître une quelconque ascension sociale.

Le mécontentement a gagné, ces dernières années, l'ensemble des classes sociales.

En plus de l'impact économique de la pandémie de Covid-19, le Maroc est confronté à la sécheresse qui a durement affecté son secteur agricole.

Toutefois, les problèmes de la société marocaine ne peuvent relever de la seule conjoncture défavorable qui s'est alourdie depuis mars 2020.

"Les sources du pays sont dilapidées par la prédation, la corruption, le népotisme, le coût exorbitant de la monarchie et de ses élites", expliquait l'économiste marocain Fouad Abdelmoumni.

Selon lui, le gouvernement Akhannouch est incapable de résoudre ce mal endémique.

La crise sociale qui secoue le Maroc est aggravée par l'arrogance, la corruption des élites, la répression féroce et la soumission du Makhzen à l'entité sioniste, au grand dam de son peuple qui continue à crier son rejet de la normalisation.