Plusieurs organisations internationales alertent sur l’aggravation de la crise sanitaire à Ghaza, alors que le virus de la poliomyélite a été retrouvé dans des eaux usées. Une nouvelle inquiétante, car la maladie se propage très vite et représente un vrai danger pour les camps surpeuplés. L’entité sioniste utilise l’eau comme une arme de guerre dans l’enclave palestinienne, avec des coupures d’approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement.
Par Meriem Benchaouia
En effet, des maladies contagieuses se propagent au sein de la population de Ghaza, alerte le site d’information «The New Arab», affirmant que plus d’un million de cas de maladies infectieuses a été enregistré ces dernières semaines, provoquées par les déchets en décomposition accumulés dans des sites à ciel ouvert. Selon ce site, l’agression génocidaire menée par l’entité sioniste contre la bande de Ghaza a créé une bombe à retardement mortelle : des sites à ciel ouvert où les déchets en décomposition s’entassent depuis des mois en raison du blocage de l’accès aux principales décharges de Ghaza. Cette situation a entraîné une prolifération de maladies contagieuses, en particulier parmi les personnes déplacées, dans un contexte humanitaire désastreux engendré par l’attaque génocidaire de l’entité sioniste, qui a délibérément ciblé et mis hors d’usage des infrastructures vitales. «Nous contractons des maladies respiratoires et des maladies de peau qui se propagent à cause des tas d’ordures près des centaines de tentes de personnes déplacées, ainsi que des odeurs nauséabondes qui s’en dégagent, surtout en ce début d’été», explique Mohammed Harb, 10 ans, en fouillant dans les piles d’ordures du nouveau marché de Nuseirat, à la recherche de morceaux de bois et de plastique pour aider sa mère à préparer la nourriture. Les déchets accumulés créent un environnement fertile pour la multiplication d’insectes tels que les moustiques et les mouches, ce qui contribue à la propagation des infections. «Avec l’arrivée de l’été et la hausse des températures, la décharge du camp de Nuseirat, dans la région centrale de la bande de Ghaza, est l’un des nombreux sites de ce type qui représentent un risque croissant pour la santé des milliers de Palestiniens déplacés qui ont été contraints de chercher refuge à proximité de la décharge», a-t-il écrit. Décrivant la vie près de la décharge de Nuseirat comme une mort vivante, Oum Mohamed, 50 ans affirme qu’elle ne peut «pas dormir à cause de la puanteur dégoûtante qui émane des ordures entassées, des moustiques et des mouches» et que ses «jeunes enfants ont contracté une varicelle très contagieuse». «Il n’y a pas de mots pour décrire les souffrances que nous endurons», a ajouté, de son côté, Aya Hajjaji, relevant que les enfants de la zone proche de la décharge ont développé des affections cutanées «étranges». Le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien à Ghaza, Nebal Farsakh, a récemment confirmé avoir enregistré plus d’un million de cas de maladies infectieuses à Ghaza, en particulier d’hépatite, et a mis en garde contre la propagation du choléra due à la contamination de l’eau. Waseem Al-Louh, un employé du conseil de Nuseirat qui s’efforce d’atténuer la crise, explique que «l’accumulation des déchets près des personnes déplacées est due au fait que l’armée sioniste a pris le contrôle des principales décharges de l’est de la bande de Ghaza». «Nous ne pouvons pas prendre le risque de nous y rendre, car les chars de l’armée sioniste y sont stationnés et en empêchent l’accès», ajoute-t-il. Il affirme que la municipalité de Nuseirat déploie des efforts considérables pour éliminer les déchets, afin d’éviter une catastrophe sanitaire et environnementale pour les Palestiniens de la région centrale. A la suite de l’invasion terrestre de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, le camp de Nuseirat, dans le gouvernorat de Deir Al-Balah, est devenu surpeuplé, abritant plus de 300 000 personnes originaires de différentes parties de la bande de Ghaza. L’entité sioniste a délibérément pris pour cible les infrastructures et les services civils, plongeant la bande de Ghaza dans une crise humanitaire majeure. Les réseaux et les stations de distribution d’eau, d’électricité et d’assainissement, ont tous été détruits, de même que les routes, les puits et les camions et machines utilisés pour la collecte et l’élimination des déchets.
L’entité sioniste doit répondre de ses actes afin de prévenir une telle cruauté à l’avenir
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a soutenu hier que l’entité sioniste doit être punie sévèrement pour ses crimes dans la bande de Ghaza, afin de dissuader quiconque d’envisager à nouveau une telle cruauté. «L’entité sioniste doit répondre de ses actes, de manière à ce que la punition soit suffisamment sévère pour dissuader quiconque d’envisager à nouveau une telle cruauté», a indiqué Erdogan dans une déclaration à la presse. Le président turc a également commenté l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) qui a confirmé le droit des Palestiniens à l’autodétermination et statué que les colonies de l’occupation sioniste implantées dans les territoires palestiniens occupés, le qualifiant d’opportun. «J’espère que la non application de cette décision et des précédentes par l’entité sioniste sonnera le réveil de la communauté internationale», a-t-il déclaré. Il a, en outre, exhorté les Etats-Unis à exercer une pression sur l’entité sioniste, en retirant notamment leur soutien au meurtrier Netanyahu et à ses associés afin de mettre un terme à son agression génocidaire contre Ghaza.
Le bilan de l’agression sioniste s’alourdit à 38 983 martyrs
Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 38 983 martyrs et 89 727 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué, hier, les autorités palestiniennes de la Santé. Selon la même source, l’armée d’occupation sioniste a commis 4 massacres au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 64 martyrs et 105 blessés. Les autorités palestiniennes de la santé ont indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvaient encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchaient les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours.
M. B.