Une large victoire pour le salut de l’Amérique
Si les sondages sont devenus de plus en plus serrés à l’approche du grand jour, correspondant à aujourd’hui 5 novembre, jusqu’à du reste s’égaler quasi-complètement à quelques heures de ce dernier, c’est pour une raison de fond : la polarisation politique à l’œuvre aux Etats-Unis de façon apparente au moins depuis 2016. Ni la personnalité […]
Si les sondages sont devenus de plus en plus serrés à l’approche du grand jour, correspondant à aujourd’hui 5 novembre, jusqu’à du reste s’égaler quasi-complètement à quelques heures de ce dernier, c’est pour une raison de fond : la polarisation politique à l’œuvre aux Etats-Unis de façon apparente au moins depuis 2016. Ni la personnalité des candidats, ni leur talent de rassembleur ou d’orateur, ni leur style de campagne, ni même les thèmes marquants de l’heure n’en sont les véritables causes. Sondages serrés et forte mobilisation des électeurs vont de pair. Et quand il y a mobilisation, il y a au final forte participation. Déjà en 2020, celle-ci était forte, plus forte que celle de 2016. Donald Trump qui a perdu en 2020 a néanmoins amélioré son score de 2016 de plusieurs millions de voix. Il est le seul politique américain à rester le leader de son camp bien qu’il ait perdu une présidentielle. On pourrait dire voilà du moins quelque chose qui ne tient pas aux circonstances mais à sa personnalité. Si Joe Biden avait été son compétiteur en 2016, en lieu et place de Hillary Clinton, ce n’est pas lui qu’auraient choisi les démocrates pour l’affronter en 2020. Biden a été candidat de son camp mais non pas son leader, ni non plus d’ailleurs aujourd’hui Kamala Harris.
Celle-ci pourrait peut-être le devenir plus tard, et encore, à condition qu’elle soit élue aujourd’hui, ce qui est fort possible. Trump a dit un jour, en manière de plaisanterie, que s’il descendait la 5e Avenue, qu’il sortait un pistolet et qu’il tirait sur quelqu’un, eh bien, il ne perdrait pas une seule voix. Voilà une bonne définition de ce qu’est un leader. N’était la polarisation, Biden n’aurait eu aucune chance devant Trump il y a quatre ans. On peut en dire autant de Harris aujourd’hui. Si elle est au coude à coude avec lui dans les sondages, c’est dû au fait que son camp est mobilisé derrière elle, comme du reste celui de Trump derrière lui. Mais sans la polarisation, Trump, qui a perdu en 2020, n’aurait pu se représenter quatre années plus tard. Trump est leader de son camp, soit, mais il l’est dans un contexte de polarisation. La polarisation donne une forte participation, peut-être même participation maximale, mais forte participation a en revanche pour traduction une faible victoire. Or c’est justement là que réside le danger pour la stabilité américaine. C’est que la polarisation est comme une surtension dans un circuit électrique, elle peut le rompre, et du même coup l’endommager. Il est à peu près certain que si Harris l’emportait mais à une faible marge, Trump et les républicains crieraient à a fraude, rejetteraient le résultat. Ce serait là une prémisse de la guerre civile, d’autant que ce serait pour la troisième fois consécutive que les perdants refusent d’admettre leur défaite. La troisième fois, non pas la deuxième fois, car en effet ce sont les démocrates qui les premiers ont révoqué en doute une élection, celle de Trump en 2016, mais il est vrai, sans jamais engager la moindre procédure légale pour la faire annuler. Pour le salut de l’Amérique, il faut que Harris remporte la partie à un score ne laissant aucune place au doute. Ce n’est pas là le scénario le plus probable.
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