Ministère de la santé : «Il n’existe pas de simple grippe, allez vous vacciner»

«Le vaccin antigrippal est fortement recommandé aux populations à risques, notamment les malades chroniques, les femmes enceintes, les personnes âgées de 65 ans et plus», a indiqué le ministère de la Santé, précisant que «chaque année, la grippe saisonnière entraîne des centaines de milliers de décès liés à des troubles respiratoires. Il n’ya pas de simple grippe ! Donc vaccinez-vous».

Par Thinhinane Khouchi

Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, «environ un milliard de cas de grippe saisonnière sont enregistrés chaque année, dont 3 à 5 millions de cas sévères. La maladie entraîne également de
290 000 à 650 000 décès liés à des troubles respiratoires, chaque année. 99 % des décès d’enfants de moins de 5 ans atteints d’infections des voies respiratoires inférieures liées à la grippe surviennent dans des pays en développement». Ces bilans donnent froid dans le dos et corrigent l’idée que l’on a sur la grippe. En effet, en Algérie, certains ne prennent pas au sérieux cette maladie qui peut facilement ôter la vie de centaines de personnes, notamment les plus vulnérables. Chaque année, le ministère de la Santé lance une campagne de vaccination pour réduire les risques de complications de cette maladie. Lancée en octobre dernier, le département de M. Saihi a réitéré ses appels à la vaccination. Hier, dans une publication sur sa page Facebook officielle, le ministère de la Santé a réitéré «la nécessité de la vaccination contre la grippe saisonnière, notamment pour les personnes à risques», assurant que «la grippe doit être prise au sérieux. Allez vous vacciner pour vous protéger et protéger vos proches». A ce propos, le Professeur en immunologie Kamel Djenouhat, a indiqué que «les périodes de froid et les espaces fermés encouragent la transmission des virus respiratoires, dont celui de la grippe saisonnière. Aussi, c’est le moment pour les populations vulnérables de se faire vacciner afin d’éviter les formes sévères de cette grippe». Faisant savoir que 10 % des consultations médicales en Algérie sont liées aux syndromes grippaux, il a précisé que la vaccination permet de réduire de 60 à 90 % les risques de complications, notant qu’elle «doit se faire chaque année», en raison de la durée limitée de son effet (pas plus de 6 mois) et du caractère «mutant» des souches du virus. Par ailleurs, lors d’une formation organisée par le ministère, la directrice de la pet de lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, Dr Samia Hammadi, a indiqué que «le vaccin antigrippal est fortement recommandé aux populations à risques que sont notamment les malades chroniques, les femmes enceintes, les personnes âgées de 65 ans et plus», précisant que le vaccin est gratuit pour les catégories citées, au niveau des pharmacies d’officine et pour l’ensemble de la population au niveau des polycliniques. Elle a rappelé que la campagne nationale de vaccination pour la saison 2024-2025 qui a débuté la mi-octobre se poursuivra jusqu’à la fin de la période automno-hivernale. En outre, Dr Hammadi a précisé que le vaccin acquis par l’Algérie pour les besoins de la saison actuelle est adapté aux 4 sous-types (souches) du virus de la grippe (quadrivalent), afin d’assurer une plus large protection de la population. De son côté, la chargée de la lutte contre la grippe au ministère, Dr Nadia Bekri, a mis l’accent sur l’impératif de se faire vacciner dès le début de cette période, le vaccin nécessitant entre 2 et 3 semaines pour agir, conseillant, par ailleurs, d’éviter d’y recourir lorsqu’on est déjà grippé, et d’attendre jusqu’à guérison. Elle a relevé que cette pathologie est «un problème de santé publique, aussi fréquent que grave et pouvant entraîner des décès», ajoutant que le vaccin «n’empêche pas la survenue de la grippe, mais prémunit contre ses complications qui nécessitent une hospitalisation».

T. K.