Face à la presse nationale: Le Président Tebboune détaille ses priorités

L’année 2025 sera, sur tous les plans, une année charnière pour le pays, au vu des annonces faites avant-hier soir par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa première rencontre périodique de son second mandat avec la presse nationale, diffusée avant-hier soir sur les chaînes de la Télévision et de la Radio […]

Oct 6, 2024 - 22:10
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Face à la presse nationale: Le Président Tebboune détaille ses priorités

L’année 2025 sera, sur tous les plans, une année charnière pour le pays, au vu des annonces faites avant-hier soir par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa première rencontre périodique de son second mandat avec la presse nationale, diffusée avant-hier soir sur les chaînes de la Télévision et de la Radio nationales. A ce titre, au plan de la politique interne, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dans un premier temps indiqué que la composition du nouveau gouvernement pour lequel il «cherche les meilleures et plus hautes compétences du pays», «interviendra avant la fin de l’année en cours».
Ensuite, il a annoncé la tenue d’un dialogue national «fin 2025 début », et ce, «après la révision des lois relatives aux organes de l’Etat moderne, à l’instar des codes communal et de wilaya ainsi que la loi sur les partis politiques», qu’il s’est engagé à élaborer «en concertation avec les partis». Pour le chef de l’Etat, cette rencontre «ne sera pas une parade, ni une tribune pour exhiber ses muscles, mais pour l’Algérie et les jeunes générations». Ce dialogue, dont «la vocation est d’immuniser l’Algérie des ingérences étrangères et à contrecarrer les tentatives à visant à semer la fitna, doit être préparé car étant lié à l’avenir des générations montantes», a-t-il assuré. Par ailleurs, soulignant que «des élections locales et législatives anticipées pourraient avoir lieu si les circonstances l’exigent, à la condition que les codes communal et de wilaya soient prêts», il a également évoqué «la possibilité d’une révision de la Constitution et de la loi électorale». Avant de clore ce chapitre politique, le chef de l’Etat est revenu sur la polémique ayant entouré les résultats de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Pour cela, il a annoncé «des investigations à ce sujet, dont les résultats seront rendus publics dès leur achèvement, car cette question intéresse l’opinion publique».Au chapitre économique, le chef de l’Etat a estimé que «la construction d’une économie nationale solide et la protection de l’Algérie face aux fluctuations mondiales figurent parmi les priorités», mettant en avant l’importance de la production locale des produits de large consommation. Et de souligner que l’Algérie a réussi à «atteindre 80 % d’autosuffisance dans la production de blé dur», ce qui signifie qu’elle «est capable d’atteindre 100 %». Quant au volet social, le Président Tebboune, qui a réitéré le soutien de la politique sociale de l’Etat, a précisé que «la préservation du pouvoir d’achat repose sur trois piliers : la lutte contre l’inflation, le renforcement de la production nationale et la poursuite de la révision des salaires et des allocations jusqu’à 100 % d’augmentation d’ici à 2027 au plus tard». «L’Algérie est un Etat social et le restera», dans le cadre d’une politique globale visant à «préserver la dignité des citoyens», a-t-il martelé. En outre, il a réaffirmé la détermination de l’Etat à lutter inlassablement contre «les lobbies de l’argent facile et les lobbies compradores» qui provoquent la pénurie de certains produits «à l’instigation d’individus cherchant à déstabiliser le pays», la contrebande et la spéculation à travers les mesures légales coercitives, mais aussi par le biais d’une série d’autres mesures, dont la finalisation du processus de numérisation avant fin 2024 et le développement des zones franches avec les pays voisins comme la Mauritanie et, plus tard, le Niger, et le projet de zone de libre-échange avec la Tunisie et la Libye à l’avenir. Evoquant la décision de l’Algérie de tourner la page de l’adhésion aux BRICS, le président a dit : «Nous ne songeons pas à rejoindre les BRICS, notre attention se porte sur notre adhésion à la Banque des BRICS, qui n’est pas de moindre importance que la Banque mondiale» (…) Dans la mesure où «cette adhésion de l’Algérie en tant qu’actionnaire dans son capital à hauteur de 1,5 milliard de dollars par étapes, renforce le rôle de l’Algérie en tant que pays émergent». Concernant l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), le président de la République a révélé qu’il sera révisé «à partir de 2025», soulignant que cette révision, désormais «nécessaire», sera menée «avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit avec l’UE».Quant à l’appel de certaines parties en France à renégocier l’accord de 1968, il a affirmé qu’il s’agit d’«un épouvantail et un slogan politique d’une minorité extrémiste qui voue une haine à l’Algérie». Cet accord «n’affecte en rien la qualité de la migration ni la sécurité de la France» et «toute allégation contraire est une contrevérité qui participe du chantage visant à instiller la haine de l’Algérie en France». Pour ce qui est de la reconnaissance de la France dudit «plan d’autonomie» marocain, il a estimé qu’«annoncer publiquement l’acceptation du ‘’plan d’autonomie’’ alors que le dossier du Sahara occidental se trouve au niveau de la commission de décolonisation de l’ONU, la France participe de la politique de deux poids deux mesures», a considéré le président de la République. Dans ce contexte, il a précisé qu’il n’y avait aucun lien entre le retrait de l’ambassadeur d’Algérie à Paris et la visite qui était programmée en France, réaffirmant que l’Algérie «n’ira pas à Canossa» (comprendre : l’Algérie ne cédera pas et ne s’avouera pas vaincue»). Sur le plan international, le président de la République a plaidé pour une «réforme approfondie» du système des Nations unies et du Conseil de sécurité ainsi que de l’usage du droit de veto, soulignant la nécessité de conférer à l’Assemblée générale de l’ONU «plus de pouvoir». Il a, à ce propos, exprimé son regret face à l’absence du droit international, où l’on assiste à la loi du plus fort.

Lynda Naili

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