Gouvernement
Après plus de deux semaines d’âpres négociations et de polémiques en tous genres, il semblerait que le gouvernement mis en place par le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, soit presque prêt à prendre ses fonctions. Plus de deux mois et demi après la fin des élections législatives, il était temps que le nouvel exécutif […]
Après plus de deux semaines d’âpres négociations et de polémiques en tous genres, il semblerait que le gouvernement mis en place par le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, soit presque prêt à prendre ses fonctions. Plus de deux mois et demi après la fin des élections législatives, il était temps que le nouvel exécutif soit en place, prêt à gouverner la France. Le gouvernement Barnier devrait ainsi compter 38 membres, dont 16 ministres de plein exercice : sept macronistes, trois LR, deux MoDem, un Horizons, un UDI, un Divers Droite et un Divers Gauche, selon la répartition donnée à ses troupes par Gabriel Attal. Quelques rescapés de l’ancien gouvernement devraient même être reconduits. Le ministère des Armées semble en effet assuré de garder son titulaire, le discret Sébastien Lecornu, dans ce «domaine réservé» du président de la République. D’autres comme le MoDem Jean-Noël Barrot, Rachida Dati, des LR, Catherine Vautrin, ex-LR également, Agnès Pannier-Runacher, de l’aile gauche de la macronie, et une ex-ministre MoDem Geneviève Darrieussecq, reviendraient tous au gouvernement. Et si Laurent Wauquiez, que d’aucuns verraient bien représenter Les Républicains dans trois ans à la présidentielle, a refusé de siéger au gouvernement, une autre figure du camp conservateur et tenant d’une ligne ferme l’immigration, le patron des sénateurs Bruno Retailleau deviendrait, lui, ministre de l’Intérieur. Une seule personnalité étiquetée à gauche intégrerait le gouvernement, à la Justice. Il s’agirait du président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Didier Migaud, ex-président de la Cour des comptes et ex-député socialiste. Plusieurs socialistes, comme Philippe Brun ou Nicolas Mayer-Rossignol ont indiqué avoir refusé d’entrer au gouvernement. Il faudra probablement attendre la déclaration de politique générale de Michel Barnier pour connaître le programme du gouvernement. A l’issue de la réunion avec les chefs de partis jeudi, le Premier ministre s’est contenté d’un communiqué très général annonçant son intention d’«améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l’école et la santé, de garantir la sécurité, maîtriser l’immigration et faire progresser l’intégration». Il souhaite aussi «encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l’attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique». Aucune personnalité «polémique» n’a ainsi été choisie, le Rassemblement National ayant menacé l’Élysée de censurer le gouvernement Barnier en cas de retour d’Éric Dupond-Moretti, par exemple. Du côté de la gauche, La France Insoumise continue à vouloir obtenir le départ anticipé d’Emmanuel Macron. La procédure de destitution du président français, portée par LFI, a d’ailleurs été jugée recevable mardi par le bureau de l’Assemblée Nationale, qui l’a renvoyée devant la Commission des lois, selon des sources parlementaires. La plus haute instance exécutive de la chambre basse a donc validé la première étape de cette procédure, par 12 voix contre 10, selon le chef du groupe Union des droites pour la République, Éric Ciotti. La gauche a fait le plein de ses voix pour donner ce feu vert au texte signé par l’ensemble des députés Insoumis, et une poignée d’élus écologistes et communistes. A l’heure où le pays commence à voir le bout du tunnel de la crise politique qui le traverse, avec finalement la nomination d’un gouvernement, cette nouvelle procédure est une autre tentative de la gauche pour semer le chaos, si cher à Jean-Luc Mélenchon. Toutefois, une destitution de Macron reste très improbable et cette procédure ne servira aux Insoumis qu’à sanctionner le chef de l’État qui a refusé tout au long de l’été de nommer à Matignon les candidates proposées par le Nouveau Front Populaire au profit d’un candidat de droite.
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