Depuis New-York, Lounès Magramane, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a appelé à la nécessité de redresser le tort historique infligé au continent africain dont la représentation au Conseil de sécurité de l’ONU manque d’efficience.
Par Lynda Naili
A ce titre, Magramane qui s’exprimait lors de sa participation à un débat de haut niveau au Conseil de sécurité de l’ONU intitulé «Redresser le tort historique et renforcer la représentation efficiente de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies», a exprimé «la conviction de l’Algérie quant au besoin du Conseil de sécurité aujourd’hui de la voix africaine, la voix de la sagesse, de l’engagement et de la responsabilité». Et de rappeler, à ce propos, la position africaine basée sur les principes contenus dans «le Consensus d’Ezulwini» et la «Déclaration de Syrte», étant le seul et principal cadre référentiel. Une position pour laquelle le SG du département d’Ahmed Attaf a réaffirmé l’attachement et l’engagement immuables de l’Algérie à la position africaine commune, ainsi que son engagement, en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à être une voix sincère au service du continent africain.
Et pour cause, a-t-il défendu, le continent africain a «tant souffert de cette triste réalité qui s’impose notamment dans la région du Sahel», a-t-il déploré, rappelant, dans ce contexte, «la souffrance continue du peuple du territoire du Sahara occidental occupé depuis plus de 50 ans, et la tragédie que vivent nos frères Palestiniens dont la situation s’aggrave, de jour en jour, au vu de la guerre génocidaire menée par les autorités de l’occupation contre le peuple palestinien depuis plus de 10 mois consécutifs, à cause de l’incapacité du Conseil de sécurité à dissuader l’occupant israélien pour ses crimes».
Appuyant son argumentaire, le diplomate, après avoir présenté une analyse de la conjoncture régionale et internationale, lourde de défis et de risques menaçant la paix et la sécurité internationales, face à «une paralysie quasi totale du Conseil de sécurité de l’ONU incapable de mettre un terme ou de freiner, au moins, les politiques du fait accompli et les mesures unilatérales», a passé en revue les résultats ayant couronné la 11e réunion ministérielle du Comité des dix chefs (C10) d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), abritée par l’Algérie en juin dernier. Cette réunion, a-t-il rappelé, avait appelé à redresser le tort historique infligé au continent africain, étant le seul contient ne jouissant pas de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité et le moins représenté dans la catégorie des membres non permanant au sein de cet organe. De fait, déroulant les principales conclusions du C10 à Alger, Lounès Magramane a notamment évoqué celles ayant trait à la nécessité de rétablir l’efficacité du Conseil de sécurité et sa capacité à agir face aux risques croissants qui menacent la paix et la sécurité internationales, à l’impératif d’inclure toutes les questions relatives aux méthodes de travail du Conseil et le recours au droit de véto, dans la réforme du Conseil de sécurité onusien. Pour cela, a-t-il été indiqué, les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU doivent, quant à eux, afficher expressément leur soutien et leur engagement au processus de réforme en répondant concrètement aux aspirations légitimes du continent africain. Notons que ce débat, présidé par Julius Maada Bio, président de la République de Sierra Leone, en sa qualité de président du Conseil de sécurité pour le mois d’août 2024, a vu la participation du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président de l’Assemblée générale des Nation unies, Dennis Francis. Celui-ci, dans son allocution partageant la position algérienne, a déclaré : «Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes, ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde». Ceci avant de constater l’obsolescence de cet organe mondial de paix et de sécurité.
L. N.