Il refusa de prendre les armes contre les Algériens : Alban Liechti, l’anticolonialiste
« Il fut le premier soldat français à refuser de porter les armes contre le peuple algérien. Choix d’homme, choix de communiste, choix d’internationaliste. S’ensuivront quatre années de sa jeune vie passées en prison, sans que sa flamme intérieure, ses convictions, ne vacillent », écrit L’Humanité à propos d’Alban Liechti, le militant politique et ami de l’Algérie, […] The post Il refusa de prendre les armes contre les Algériens : Alban Liechti, l’anticolonialiste first appeared on L'Est Républicain.
« Il fut le premier soldat français à refuser de porter les armes contre le peuple algérien. Choix d’homme, choix de communiste, choix d’internationaliste. S’ensuivront quatre années de sa jeune vie passées en prison, sans que sa flamme intérieure, ses convictions, ne vacillent », écrit L’Humanité à propos d’Alban Liechti, le militant politique et ami de l’Algérie, décédé récemment et dont les obsèques auront lieu mercredi prochain. « Dans cette guerre (guerre de la libération nationale, NDLR), ce sont les Algériens qui défendent leurs femmes, leurs enfants, leur patrie, ce sont les Algériens qui combattent pour la paix et la justice. C’est pourquoi je ne peux prendre les armes contre le peuple algérien en lutte pour son indépendance », avait-il écrit en juillet 1956, dans une lettre adressée au président français. « Étant donné mon engagement, je ne voulais pas à mon tour participer à l’oppression du peuple algérien, dans laquelle je reconnaissais l’oppression que nous avions nous-mêmes vécue lors de l’occupation de notre pays par l’armée allemande. Je ne voulais pas qu’on puisse me confondre avec des soldats qui torturaient, humiliaient et tuaient. Il m’était intolérable de combattre un peuple dont les aspirations à la liberté et à l’indépendance me semblaient justes, je ne pouvais supporter que l’on s’en prenne à des populations civiles, à des femmes et des enfants », avait-il estimé. Une position qu’il avait partagée avec une quarantaine de ses camarades, appelés les « soldats du refus ». « Désigné par la hiérarchie comme un lâche, un mauvais Français », témoigne L’Humanité, le militant est alors traduit devant la justice militaire, avant d’être envoyé en prison en Algérie, puis en France, où il est resté pendant quatre ans ; avant d’être dégagé de ses obligations militaires, une dizaine de jours avant l’entrée en vigueur des accords d’Évian. « Le Parti communiste s’honore de compter dans ses rangs des hommes comme Alban Liechti. Nous adressons à sa famille et à ses proches toutes nos condoléances et leur assurons que le courage lucide d’Alban Liechti continuera d’inspirer les communistes et tous les partisans de l’émancipation humaine », lit-on dans l’hommage qui lui a été rendu par le Parti Communiste Français (PCF). Suite au décès d’Alban Liechti, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a adressé hier samedi ses condoléances à la famille du militant français : « C’est avec une profonde émotion que j’ai appris la nouvelle du décès du militant politique français, Alban Liechti, l’un des amis éminents de la révolution algérienne, qui a refusé de prendre les armes contre le peuple algérien après avoir été enrôlé par le colonialisme français. En la personne d’Alban Liechti, l’Algérie perd un militant exceptionnel parmi les libres penseurs du monde. En mon nom propre et au nom du peuple algérien, j’adresse mes sincères condoléances et ma profonde sympathie à sa famille, ainsi qu’à tous les libres penseurs du monde qui partagent ses idéaux », a écrit le chef de l’État.
Mohamed Mebarki
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