La propre maison de Netanyahou visée et atteinte

Hier samedi 19 octobre est un jour à part, à marquer d’une pierre blanche, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou lui en particulier n’est pas près d’oublier. C’est qu’il aurait pu être son dernier. Un drone parti du Liban avec deux autres a parcouru quelque 70 kilomètres, puis après avoir échappé à la fois aux tirs d’interception et aux hélicoptères lancés à sa poursuite, il a atterri pile sur la maison personnelle du principal responsable israélien à Césarée, la ville côtière huppée, dans une forte explosion entendue au loin. Après des heures de black-out imposé par la censure, le bureau de Netanyahou reconnaît que c’est bien la maison de Netanyahou qui était la cible, mais que lui-même et sa femme ne s’y trouvaient pas. On ne sait pas si le Hezbollah voulait par cet envoi millimétré venger la mort de Yahya Sinouar, survenue deux jours plus tôt, mais ce ne serait pas si étonnant au vu de la proximité des deux événements. Mais une supposition que Netanyahou ait été sur les lieux au moment de l’impact, et qu’il n’en ait pas réchappé, n’est-ce pas que ç’aurait été un deuxième 7-Octobre qui survienne, à quelques jours seulement du premier anniversaire de la pire défaite infligée à Israël depuis son existence.

Seulement voilà, il n’y était pas, il était ailleurs, si bien qu’à tout prendre il ne s’est rien passé, sauf peut-être le fait qu’un drone n’a pas été intercepté ni par la défense anti-aérienne ni par l’aviation, et qui aurait dû l’être dès le moment. Le coup a failli porter, mais comme il n’a pas fait mouche, bien qu’il ait touché sa cible, alors c’est juste un coup d’épée dans l’eau. Le périmètre de la maison de Netanyahou a été touché, sans doute, elle-même peut-être endommagée, mais Netanyahou, contrairement à Sinouar, est encore de ce monde, et mieux encore, toujours aux commandes d’Israël, toujours chef de guerre. Hezbollah aurait pu le liquider ; tel avait été son souhait sinon son objectif. Il a essayé, mais hélas pour lui, il a échoué. Une parenthèse que tout cela, vite ouverte et vite fermée. Tout au plus les Israéliens admettraient que le Hezbollah avant d’expédier un colis détonant chez Netanyahou avait averti qu’il était temps pour lui de passer à la vitesse supérieure. Ce qui montre bien au passage que le coup était prémédité, ajusté, et comme tel, une tentative d’assassinat. Ce n’est pas par hasard que le drone était tombé sur la maison du Premier ministre. Il était programmé pour cette cible et rien que pour elle. Or si la maison de Netanyahou a été à la fois visée et touchée, cela veut dire qu’il n’existe plus d’endroit dans Israël qui soit à l’abri d’un tir du Hezbollah. C’est de cette façon qu’il faut comprendre le message émis par lui quelques heures seulement avant de passer à la pratique. Hier, il n’a pas lancé que trois drones sur Israël, dont l’un orienté sur la maison de Netanyahou, mais un bien plus grand nombre, la plupart étant envoyée sur Haïfa d’ailleurs, non sur Césarée. Haïfa où se trouve la base Golani, touchée il y a encore peu, cette première fois déjà par un drone non détecté. On a pu penser à ce moment que ce premier coup fumant était en fait un coup de chance, aucun système de défense aérienne n’étant efficace à
100%. Le penser n’est plus possible désormais.