La résistance palestinienne plus que jamais proche de la victoire
Depuis qu’Israël a repris la guerre contre Ghaza, refusant mi-mars de passer à la seconde étape de l’accord qu’il avait pourtant conclu en bonne et due forme avec le Hamas plusieurs semaines plus tôt, et que la résistance palestinienne a semblé manqué de répondant, on pouvait penser que la victoire finalement revenait à Israël, et […]

Depuis qu’Israël a repris la guerre contre Ghaza, refusant mi-mars de passer à la seconde étape de l’accord qu’il avait pourtant conclu en bonne et due forme avec le Hamas plusieurs semaines plus tôt, et que la résistance palestinienne a semblé manqué de répondant, on pouvait penser que la victoire finalement revenait à Israël, et qu’il ne lui restait plus qu’à y mettre la dernière main en rendant impossible un nouvel 7 octobre. Aujourd’hui, fin avril, c’est tout autre chose qui se passe sous nos yeux. Il y a quelques jours, le Hamas avait refusé une proposition d’un accord partiel faite par Israël, d’après lequel une trêve de 45 jours prend place en échange de la libération de 10 prisonniers israéliens vivants. Au lieu de quoi, il proposait un accord » global « , comportant un échange du » tout contre tout « , c’est-à-dire un échange de tous les otages, les vivants et les morts, un total de 59, contre la libération de tous les Palestiniens croupissant dans les prisons israéliens, qui eux sont des milliers.
Ce n’est pas tout, il faut aussi qu’il y ait retrait israélien, et établissement d’une trêve longue, de 5 ans minimum s’il faut en croire certaines sources. Pour le gouvernement israélien, tout accord avec le Hamas, à plus forte raison s’il est à ses conditions, est une capitulation devant lui. Le seul fait de passer un accord avec lui est une défaite, puisque cela suppose qu’il n’a pas été éliminé. Belazel Smotrich et Itamar Ben-Gvir n’ont eu de cesse de le répéter. Le premier est allé encore plus loin dernièrement, en déclarant tout net qu’il n’était pas vrai que la libération des otages soit le premier des objectifs de la guerre, ce qui a fait scandale. Benjamin Netanyahou, qui pendant longtemps s’était astreint à plus de modération dans le propos, tout en étant en réalité du même avis qu’eux, tient désormais un langage qu’eux-mêmes n’auraient pas désavoué. Selon un dernier sondage, ce serait près de 70% des israéliens qui seraient pour un accord avec le Hamas conduisant à la libération des otages et à la fin de la guerre. Mais rien de cela n’est nouveau comme chacun sait. Ce qui l’est par contre, c’est que l’armée en est venue à manquer de soldats, par suite du refus des conscrits de répondre aux convocations émises par leurs unités d’attache. Ceux-ci seraient dix milles, un chiffre avancé par un média citant une source militaire. Naftali Bennett, l’ancien Premier ministre, dans un post récent, a parlé pour sa part de 20 milles qui seraient dans ce cas. La société israélienne est dans l’ensemble fatiguée de cette guerre sans fin et sans objectif réalisable. Et puis, il y a ce réveil de la résistance palestinienne, qui lance des attaques dans la zone de séparation, qui va chercher le soldat ennemi en quelque sorte dans ses retranchements, qui va à lui alors que jusque-là elle l’avait laissé venir à elle. Une majorité d’Israéliens clame quotidiennement que le gouvernement Netanyahou ne mène pas la guerre pour le salut d’Israël mais pour sa propre survie politique. Des pétitions circulent qui sont signées y compris par des militaires, appelant à tout subordonner au retour des otages. Le gouvernement israélien se dit prêt à intensifier la guerre si sa nouvelle proposition d’accord partiel n’est pas acceptée par le Hamas. Il n’en fera rien, en réalité, pour la bonne raison qu’il n’est plus assuré de ses arrières.