La situation kafkaïenne de l’OTAN en Ukraine conduit à sa défaite par forfait
Une contribution d’Amar Djerrad – Tous les conflits dans le monde proviennent de la nature néfaste du capitalisme financier improductif et... L’article La situation kafkaïenne de l’OTAN en Ukraine conduit à sa défaite par forfait est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
Une contribution d’Amar Djerrad – Tous les conflits dans le monde proviennent de la nature néfaste du capitalisme financier improductif et prédateur en crise. Les fanatiques riches s’efforcent de maintenir ce système par des tentatives incessantes d’étendre leur domination sur tout le reste de la terre par le biais de leur agenda mondialiste et de projets militaires sans fin. Leur vision insatiable et avide dépasse les limites de leur faim.
Les conflits graves dans lesquels les Etats-Unis sont actuellement empêtrés, entrainant l’Europe, se déroulent en Ukraine et en Palestine. Notre sujet concerne cette fois l’Ukraine.
De nombreux Européens expriment leur mécontentement quant à la manière dont leurs dirigeants gèrent le conflit ukrainien, invoquant des problèmes d’approvisionnement et de hausse du coût de la vie. Leur manque de confiance envers leurs gouvernements s’est intensifié en raison de l’impact de la crise ukrainienne et du mépris pour le rôle déterminant de la Russie. En se fiant aux directives américaines qui dictent le programme à suivre, même si cela va à l’encontre de leurs intérêts, ils se retrouvent affaiblis et sans perspective. Seuls le Premier minsitre hongrois, Viktor Orban, et, dans une moindre mesure, l’Italienne Giorgia Meloni, semblent résister, autant que possible, au diktat américain. Une UE divisée, en désaccord, avec des troubles politiques internes et dominée par les Etats-Unis à travers leur instrument, l’OTAN a peu de chances de perdurer.
Les Etats-Unis et l’UE ont décidé plus de 12 000 sanctions unilatérales contre la Russie pour faire échouer son action en Ukraine, en vain. L’opération militaire progresse avec succès et l’économie s’est rapidement équilibrée, s’étendant même aux pays non-occidentaux, en particulier ceux du Sud Global. Dans le même temps, les économies occidentales subissent de plein fouet les effets néfastes de leurs propres sanctions, comme la hausse des prix, l’inflation et les pertes de parts de marché. La Banque mondiale a reconnu une augmentation du revenu national brut par habitant de la Russie à 14 250 dollars en 2023, marquant une augmentation de 11% par rapport à 2022. De plus, 256 milliards de biens initialement destinés à l’Occident ont été réacheminés vers des pays non hostiles, générant un bénéfice estimé à 31 milliards de dollars. Le PIB de la Russie en 2023 a augmenté de 3,6% (en réel) et de 10,9% (en nominal) ; le revenu réel et les salaires nominaux ont connu une hausse respectivement de 4,5% et de 13%. Ce qui prouve l’inefficacité des sanctions et la résilience des Russes. Ces améliorations ont été largement attribuées à la bonne performance industrielle, en particulier dans le secteur manufacturier. L’industrie militaire a connu une croissance de 25 à 30%. Les importateurs occidentaux ont subi des pertes importantes en raison des mesures restrictives d’approvisionnement avec la Russie, notamment en minéraux russes (107 milliards de dollars), en bijoux (38 milliards de dollars) et en métaux (21 milliards de dollars), selon des rapports russes.
Au Forum économique de Saint-Pétersbourg, qui a rassemblé des délégués de 136 pays, Vladimir Poutine a annoncé que les relations commerciales de son pays ont connu une croissance entre 2020 et 2023 ; avec l’Asie de 60% ; avec l’Afrique de 69% ; avec l’Amérique latine de 42% ; avec le Moyen-Orient, elles ont doublé.
La décision de restreindre l’accès de l’Europe à l’énergie russe moins chère a conduit les Etats-Unis à saisir l’opportunité de leur vendre son GNL à un prix beaucoup plus élevé (trois à quatre fois plus cher), ce qui a entraîné une augmentation des coûts de production, une baisse des performances, la fermeture d’usines et de l’inflation. Malgré les contraintes, l’UE, ne pouvant se passer complètement de l’énergie russe, a trouvé des astuces pour se faire approvisionner, même partiellement, au risque d’une asphyxie. Les quantités en provenance de Russie ont dépassé celles en provenance des Etats-Unis. Les livraisons par pipeline ont représenté 15% de l’approvisionnement total de l’UE, comme l’a rapporté l’Independent Commodity Intelligence Services via Sputnik.
Sur le plan militaire, la situation des forces ukrainiennes est lamentable. Selon des sources russes, l’Ukraine a perdu depuis le début 627 avions militaires ukrainiens, 277 hélicoptères, 27 496 drones, 545 systèmes de missiles de défense aérienne, 16 539 chars et autres véhicules blindés de combat, 1 373 véhicules de combat MLRS, 11 685 pièces d’artillerie de campagne et mortiers et 23 515 véhicules spéciaux. Elles manquent d’armes et de personnel. On estime entre 1 et 1,3 millions de soldats hors d’état de combattre si l’on considère le nombre de morts annoncé par diverses sources entre 350/450 000 morts. Le reste de leur équipement militaire n’est plus en mesure de faire face à l’armada russe et à sa puissance de feu inégalée.
Arriver à quémander continuellement des armes à l’Occident, qui sont rapidement détruites par l’armée russe, ainsi que l’enrôlement forcé d’individus dans la rue en raison d’un manque de soldats (y compris le recrutement de femmes et d’adolescents) prouvent la déliquescence du pouvoir de Kiev, de son armée, de son administration et de ceux qui les «conseillent», les soutiennent et les arment. En plus de faire fuir de l’Ukraine la moitié de la population, surtout active, de lui faire perdre les parties les plus utiles et vitales de son territoire avec sa population russophone, de la contraindre à s’endetter à hauteur de 152 milliards de dollars, l’OTAN ne peut pas donner de meilleurs «conseils» pour mener ce pays à la ruine, sans possibilité de reprise. Elle s’emploie actuellement à hâter son sort «jusqu’à la disparition du dernier Ukrainien», c’est-à-dire vers l’anéantissement.
Un peuple martyrisé, outragé, humilié par la faute d’un Occident cupide, prédateur et démoniaque en collusion avec une faction d’Ukrainiens «nazifiés», félons, ignobles et meurtriers ! Si les Russes avaient agi de la sorte, leur opération spéciale aurait été menée à bien en un éclair et l’OTAN aurait été impuissante. Ce sont les motifs légaux et légitimes de leur intervention qui ont exigé un comportement raisonnable et une approche rationnelle.
Les conditions russes pour la fin des combats sont indiscutables, légitimes et légales. L’engagement russe dans ce conflit a été précédé de multiples avertissements, depuis 2014, concernant la sécurité de ses frontières et les populations russophones persécutées, pour lesquelles elle n’a cessé de les souligner comme vitales, voire existentielles. Elle n’a rencontré que le mépris total d’un Occident arrogant qui s’obstine à provoquer, persuadé d’avoir affaire à un pays vulnérable et «colonisable».
Les Etats-Unis doivent «chérir» l’Ukraine, c’est pourquoi ils l’ont choisie, en tant que voisine de la Russie, pour lui substituer, par la force, le gouvernement élu par celui qui aime les Etats-Unis afin de contribuer à en faire un pays des «droits de l’homme», de la «liberté» et de la «démocratie» et, à l’occasion, l’armer pour provoquer la Russie dans l’objectif de l’affaiblir, de la soumettre et de la diviser pour accaparer ses immenses richesses.
Les Etats-Unis ont impliqué l’Europe dans ce conflit sûrement par «affection» aussi dont ils tirent partie économiquement et militairement jusqu’à la rendre vulnérable et dépendante de son énergie, de son armement, de ses dollars, de son narratif et de sa volonté. «Qui aime bien châtie bien» ?
Le résultat est sans équivoque. Il est frappant, visible à travers l’image, il éveille la raison et la conscience. La Russie y a répondu de la manière la plus tangible et percutante. Comment l’Europe réagira-t-elle face à la défaite imminente de l’OTAN en Ukraine, à la destruction de ce pays et aux conséquences majeures que cela aura sur son influence politique, géopolitique et économique ?
La situation en Europe est kafkaïenne : le choix d’accepter la défaite ou de persister aurait des conséquences insurmontables. Reconnaître la défaite détruirait l’OTAN. Continuer à soutenir l’Ukraine est limité par la puissance militaire russe croissante et par l’incapacité des Ukrainiens. Même l’idée d’«aller jusqu’au bout» a atteint ses limites. Il serait insensé d’envisager l’idée même de contrer la Russie avec des armes illégales et non-conventionnelles pour une cause déjà perdue. Ceux qui suggèrent cette option devraient soit prendre leur retraite ou abandonner la politique, soit consulter un psychiatre.
La meilleure décision est celle qui conforte la raison, même si elle est considérée comme «mauvaise» : déclarer forfait.
Depuis sa création en 1949, l’OTAN, dirigée par les Etats-Unis pour la «défense et la sécurité de ses membres», n’a réussi qu’à provoquer des guerres dans le monde sans garantir la paix en Europe. Par conséquent, les plus de 60 experts en politique étrangère qui ont appelé à ne pas accepter l’Ukraine dans l’OTAN, par crainte d’une éventuelle escalade de la guerre en vertu de l’article 5, devraient autant plaider en faveur de la dissolution de cette organisation pour cause d’inefficacité pour l’Europe.
La bonne conduite morale consiste à se libérer du piège de l’OTAN, de compter sur ses propres moyens, de préserver sa souveraineté, de méditer les conseils de Kissinger sur le choix de «l’ami et de l’ennemi» et surtout se garder, à l’avenir, de titiller le postérieur d’un ours tranquille.
A. D.
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